Originaire de Victoriaville, Éric Giroux vit au Royaume-Uni, où sont nés ses enfants, Sophie, 13 ans, et Marc, 11 ans. La Presse l'a joint dans le Sussex, où il les reçoit un week-end sur deux, pour parler de paternité à l'anglaise.

Que font les pères avec leurs enfants, au Royaume-Uni?

Au Québec, j'irais jouer au hockey avec eux et je les inscrirais aux cours de ski. En Angleterre, d'autres sports ont préséance. Le soccer est une religion; souvent, les pères poussent leurs enfants à jouer au soccer ou au rugby. L'équitation est aussi très, très populaire en Grande-Bretagne. Avec ma femme, nous avons cinq chevaux. Les activités avec mes enfants tournent beaucoup autour de l'équitation. Mon fils a aussi commencé le golf, un autre sport assez répandu.

On fait aussi énormément de voyages en Europe. En quatre heures et demie de voiture, on est à Paris, grâce au tunnel sous la Manche. Et en une heure d'avion, on est en Espagne.

Y a-t-il des avantages à être père au Royaume-Uni plutôt qu'au Québec?

L'avantage, c'est que, à Londres, les enfants sont vraiment dans un milieu international. Ils ont des amies qui portent le voile, des camarades juifs, catholiques, protestants, des gens de partout dans le monde. Les gens sont aussi beaucoup plus riches. Par contre, les pressions sociales sont plus grandes. Le coût de la vie est très élevé, en Angleterre. Au Québec, il y a beaucoup plus de possibilités qu'à Londres pour une famille à revenu moyen.

Est-il vrai que les pères londoniens voient peu leurs enfants parce qu'ils perdent beaucoup de temps dans les transports?

Effectivement, les gens consacrent beaucoup de temps au transport. Je travaille dans le centre de Londres et j'habite sur la côte, alors je fais quatre heures de voyagement par jour. Ça comprend deux trajets de train de 1 h 10 min chacun, pendant lesquels je travaille sur mon ordinateur. Quand je travaillais dans la City et que j'habitais Wimbledon avec mes enfants, je faisais une heure et demie, deux heures de déplacement par jour.

Vos enfants fréquentent-ils l'école publique ou privée?

L'école privée, ici, est très, très chère. C'est 15 000$, 20 000$ par an, par enfant, même au primaire. J'ai eu la chance d'acheter une maison à Wimbledon en 1999, avant que les prix montent trop. Cette maison nous a donné accès à l'une des meilleures écoles publiques primaires de Londres. Les parents ne choisissent pas les écoles où vont leurs enfants, c'est leur adresse qui leur donne droit à telle ou telle école. Ce qui fait que le prix des maisons est influencé par la proximité d'une bonne école publique. On peut voir une différence de prix de 30% entre deux maisons, selon les écoles auxquelles elles permettent d'aller. Mon ex-femme est toujours à Wimbledon, où mes enfants vont tous deux dans de bonnes écoles gouvernementales.

ROYAUME-UNI

Population en 2014: 64 millions d'habitants

Taux de fécondité en 2012: 1,9 enfant par femme

Congé de paternité: deux semaines payées au maximum, à 138,18 £ (244,45$) par semaine.

Québec

Population en 2014: 8 millions d'habitants

Taux de fécondité en 2012: 1,67 enfant par femme

Congé de paternité: cinq semaines payées l'équivalent de 70 % du revenu (revenu maximal assurable de 69 000$ par an).

Sources: Banque mondiale, Université de Sherbrooke, www.gov.uk, www.which.co.uk, Institut de la statistique du Québec et Régime québécois d'assurance parentale.