Lydia et Mathis sont des jumeaux (non identiques, évidemment!) âgés de cinq ans. À l'approche de l'Halloween, leurs réactions sont très différentes. Mathis a très hâte de déambuler dans les rues et veut se déguiser en mort-vivant. Il espère que sa mère réussira à lui faire un maquillage le plus dégueulasse possible! Il se demande si les voisins feront toute une mise en scène devant leur garage, comme l'an dernier. Ils s'étaient déguisés en sorcier et en sorcière. Ils avaient installé des haut-parleurs pour faire entendre des sons d'horreur et ils donnaient les bonbons à proximité d'une marmite d'où sortait de la véritable fumée! Selon Mathis, c'était tellement cool! Lydia n'était pas du même avis et s'était abstenue d'aller chercher des bonbons à leur porte. D'ailleurs, ces jours-ci, elle demande souvent à ses parents de la rassurer par rapport au fait que les monstres, les fantômes et les sorcières n'existent pas vraiment. Ils le lui ont déjà dit des dizaines de fois, mais il reste toujours un léger doute en elle. Elle n'aime pas vraiment le choix de costume de son frère et espère que sa mère ne lui fera pas un maquillage trop réaliste. De son côté, elle préfère se déguiser en princesse... c'est beaucoup plus joli!

En cette période de l'Halloween, durant laquelle les maisons et les terrains sont décorés de faux cimetières, de squelettes et de zombies, de nombreux petits diables et petites sorcières ont un plaisir fou à préparer leurs costumes, à déambuler dans les rues, à trier leurs bonbons et... à se faire des peurs! Pour d'autres, plus insécures, timides ou anxieux, la peur est quelque chose de très sérieux qui ne les amuse pas du tout.

Certains enfants, moins prédisposés à l'anxiété, intègrent facilement la notion que les fantômes, les sorcières, les monstres et les zombies n'existent pas, que ce sont des personnages imaginaires. Ils comprennent le côté théâtral de la chose et arrivent à s'en amuser. D'autres, plus facilement impressionnables, ont réellement peur de ces êtres irréels. Ils éviteront les maisons où les occupants seront costumés et auront préparé une mise en scène réaliste autour de leur demeure. Je ne parle pas ici de petits bébés qui peuvent facilement se mettre à pleurer devant l'inconnu... Je parle d'enfants de l'école primaire, qui ont quelques années d'expérience avec l'Halloween, et à qui on a répété plusieurs fois que les personnages fantastiques souvent représentés à cette période de l'année n'existent pas.

Comment réagir devant ces peurs irrationnelles de l'enfance? Tout d'abord, il faut respecter la peur de notre enfant, sans le traiter de poule mouillée. Il n'aimera peut-être jamais les histoires de peur, comme certaines personnes n'aimeront jamais les sensations fortes des manèges. Avec beaucoup de patience, il faut les rassurer, sans les forcer à affronter leur peur trop brusquement et contre leur gré. Même si vous êtes un amateur d'effets spéciaux et de films d'horreur, ne vous montrez pas déçu devant les peurs de votre enfant. Dites-vous qu'aimer les films d'horreur et les maisons hantées n'est pas une nécessité de la vie!

On peut tenter d'expliquer à notre enfant que la peur est utile lorsqu'elle nous sert à nous protéger des dangers réels. Par exemple, s'il y a de la fumée et une odeur de feu dans la maison, c'est grâce à la peur que nous prenons la décision de sortir de la maison et de fuir le danger. Par contre, lorsqu'on a peur d'un «faux danger», cela peut devenir nuisible et nous priver de certains plaisirs, comme jouer à l'extérieur (si on a peur des insectes), voyager (si on a peur de l'avion) ou encore... passer l'Halloween!

Enfin, il peut être rassurant pour un enfant que ses parents lui racontent leurs propres peurs irrationnelles de leur enfance. Ainsi, il comprendra qu'il est normal d'avoir des petites peurs à son âge et que cela ne veut pas nécessairement dire qu'il est une poule mouillée. Et qui sait, peut-être qu'il vous remerciera en partageant quelques bonbons avec vous!

Joyeuse Halloween à tous les parents et surtout... à tous les enfants!