Marianne et Éric sont au désespoir... Charlotte, leur grande fille de 4 ans, résiste à l'heure du dodo. Même les rares fois où elle collabore à la demande de ses parents de se coucher, elle éprouve des difficultés à s'endormir.

Ses parents ont l'impression que c'est un signe qu'elle n'a peut-être plus besoin de faire une sieste l'après-midi. Or, lorsqu'ils en ont parlé à l'éducatrice de la garderie (en milieu familial), celle-ci a refusé de ne plus imposer la sieste à Charlotte.Elle s'est montrée compréhensive à leur endroit, mais elle leur a poliment expliqué que d'autres enfants un peu plus jeunes de la garderie ont absolument besoin de cette sieste et que si elle permettait à un ou deux enfants de ne pas la faire, les autres refuseraient probablement de se conformer à cette routine.

Si ceux qui ont besoin de la sieste ne la font pas, leur humeur et leurs comportements en seraient affectés, ce qui rendrait sa tâche d'éducatrice plus difficile. Les parents, un peu déçus, la comprennent, mais n'ont toujours pas de solution au problème de dodo de Charlotte.

Le système des CPE et des garderies du Québec comporte de nombreux avantages, ne serait-ce que de permettre aux femmes d'aller sur le marché du travail et de s'épanouir dans une belle carrière, tout en offrant un milieu sécuritaire et stimulant pour les enfants. Par contre, un des inconvénients des garderies, c'est que plusieurs choses y sont standardisées, alors que tous les enfants sont différents!

Des enfants bien différents

Selon les statistiques, il peut exister jusqu'à deuxheures de différence entre les besoins de sommeil de deux enfants du même âge.

Certains enfants arrêtent la sieste dès 4 ans, tandis que d'autres en ont besoin jusqu'à 6 ans. À cet âge, la majorité des enfants ont tout de même besoin de repos entre 11h30 et 15h.

Je peux donc comprendre les éducatrices de garderie (ou de CPE) d'imposer un moment de repos pour tout leur groupe. De plus, dans un groupe de 6 à 8 enfants, on ne peut se permettre d'obliger certains de dormir, et permettre à d'autres de continuer à jouer. Ce serait injuste! Les règles et routines doivent être les mêmes pour tout le monde.

Je comprends également les parents dont l'enfant n'a plus besoin de siestes à un âge plus jeune... Ils peuvent sentir que la garderie ne s'adapte pas à ses besoins spécifiques et qu'ils n'ont pas de pouvoir sur la situation. De plus, ce sont eux qui vivent les inconvénients d'un enfant qui tarde à se coucher ou qui éprouve des difficultés à s'endormir le soir.

Mais, avant de sauter aux conclusions et de blâmer automatiquement les siestes de la garderie, les parents devraient vérifier s'il n'y a pas d'autres facteurs qui affectent le sommeil de leur enfant:

- L'hygiène du sommeil: alimentation (éviter la caféine), dépense d'énergie physique durant le jour (favoriser les activités à l'extérieur), niveau d'activité juste avant la routine du dodo (favoriser des activités de plus en plus calmes entre le souper et le dodo)

- Le rythme biologique de l'enfant (certains sont naturellement des oiseaux de nuit)

- Le niveau de stress vécu par l'enfant (changements, conflits...)

- Anxiété ou insécurité

- Etc.

S'adapter aux besoins

À la garderie, certaines consignes entourant la période de repos peuvent permettre de s'adapter aux besoins différents de certains enfants. Par exemple, on peut exiger une période de repos et de calme, sans exiger le sommeil... De toute façon, ce dernier ne vient pas sur commande!

Bref, lors de problèmes de dodo, il y a plusieurs facteurs à analyser. Il est également important que les adultes (parents et éducateurs) autour de l'enfant collaborent... Et, quand on est créatif, il existe toujours des solutions!