Question: Notre fille a sept ans. Elle a toujours eu un tempérament anxieux (ex. : phobie des chiens et des chats, peur du feu, insomnie initiale périodique et diverses autres inquiétudes périodiques...). Son fonctionnement général est bon (sur les plans social, scolaire et des activités parascolaires). Par période, lorsqu'elle s'éveille la nuit, elle vient nous demander si elle peut se coucher avec nous. Nous lui répondons que c'est la nuit, qu'elle doit se recoucher dans sa chambre et se rendormir. C'est à ce moment que l'escalade commence : «Je ne suis pas capable de m'endormir, je ne sais plus comment me rendormir, viens me reconduire dans ma chambre...», avec pleurs et multiples allers-retours de sa chambre à la nôtre. Nous ne l'avons jamais laissée dormir dans notre lit la nuit. Nous lui avons également donné plusieurs trucs pour trouver le sommeil, mais qui sont inefficaces dans cette situation. Les tableaux de renforcement positif fonctionnent, mais sont toujours à recommencer. Avez-vous quelques trucs à nous donner?

Réponse: Premièrement, laissez-moi vous dire que vous avez bien fait de ne pas la laisser dormir avec vous. Plusieurs parents sont tentés de prendre cette option lorsque l'anxiété de leur enfant leur crève le coeur ou lorsqu'ils ont tout simplement envie d'éviter d'interrompre leur propre sommeil.

Les différentes étapes pour aider un enfant qui vit de l'anxiété sont les suivantes :

1) connaissance de soi et de ses propres signes d'anxiété;

2) identification des perceptions ou des pensées exagérées;

3) remise en question de ces pensées afin de développer un discours intérieur plus rationnel et plus rassurant;

4) apprendre des stratégies de résolution de problème afin de développer un sentiment de compétence personnelle;

5) s'exposer graduellement aux situations anxiogènes non dangereuses (ex. : approcher graduellement un chien).

Chez les enfants, chaque effort d'exposition doit être suivi d'un renforcement positif. Ces étapes sont relativement simples, mais demandent de la patience, car nous devons respecter le rythme de l'enfant. Apprendre à remettre en question ses pensées (ex. : est-ce qu'il y a une autre façon de voir la situation? Quels sont les avantages de cette situation? Au lieu de me concentrer sur le danger, puis-je trouver les éléments sécurisants autour de moi?) est un processus qui demande du temps. Même chose pour l'exposition graduelle aux situations qui font peur. Votre fille semble bien fonctionner avec le renforcement positif... c'est bon signe. Mais peut-être que vous devriez appliquer les autres étapes et vous montrer un peu plus patient... même si vous l'êtes déjà, j'en suis sûre! Bonne chance!