Depuis 2006, Jean Marcouiller vit en Belgique, où il travaille pour la société du metteur en scène Franco Dragone. C'est là que sont nés ses jumeaux Georges et Henri, âgés de 6 ans et possédant trois nationalités : belge, canadienne et américaine. La Presse a joint le Québécois à Feluy, village de 2300 habitants situé à 35 kilomètres au sud de Bruxelles.

Y a-t-il des avantages à être père en Belgique?

Oui ! On dit tout le temps que si on n'avait pas été en Belgique, on n'aurait pas été capables d'avoir des enfants, parce que ça aurait coûté trop cher. Mon épouse est Américaine, et nos jumeaux sont nés grâce à la fécondation in vitro, qui était payée à l'époque par les mutuelles (NDLR : assurances) et le gouvernement belges. Ce n'était pas le cas encore au Québec. Je sais que le financement des traitements de fertilité est actuellement remis en question au Québec, mais pas en Belgique.

Vos fils vont à l'école de Feluy?

Oui. Ici, il y a une école dans tous les villages. Il n'y a pas d'autobus scolaire, alors tout le monde va reconduire ses enfants, ce qui permet une grande interaction entre les parents et l'école. Comme je n'ai pas à être au bureau avant 9 h 15 le matin, je prends le temps d'aller à l'école, dont les portes ouvrent à 8 h 15. La plupart du temps, j'ai un contact avec la directrice de l'école, si elle s'adonne à être dans le couloir. Ce matin, il y avait une discussion entre un professeur et deux pères à propos du match de foot d'hier. C'est vraiment communautaire.

J'imagine que c'est beaucoup plus sympathique et relax d'être père ici que dans une grande agglomération comme Montréal. Ma vie n'est pas bousculée comme celle de mes copains qui sont restés à Montréal et qui courent dans la neige pour aller chercher les enfants, le soir...

Y a-t-il autre chose que vous appréciez de la vie belge?

Une chose qui, je l'espère, ne va jamais changer : le dimanche, c'est vraiment une journée familiale. C'est sacré. Les commerces sont fermés, il y a une réglementation stricte au niveau du bruit qui fait que tu ne peux pas tondre le gazon, etc. Donc, c'est très calme, très axé sur la famille. Les gens font un lunch ou un souper tranquille, ils vont voir les grands-parents, des choses comme ça. Au bureau, on a un black-out de courriels et de téléphones du samedi midi au lundi matin, pour passer du temps en famille.

Voyez-vous des désavantages?

Il pleut beaucoup l'hiver ! On n'a pas souvent de neige, mais les journées sont courtes, froides et humides, avec beaucoup de pluie. Après l'école, on reste à l'intérieur ; on sort surtout le matin et le week-end.

BELGIQUE

Population en 2013

11 millions

Taux de fécondité en 2012

1,79 enfant par femme

Congé de paternité

10 jours de congé de paternité, dont les 3 premiers sont payés entièrement par l'employeur et les 7 autres sont indemnisés à 82 % du salaire brut plafonné.

Sources : Belgium.be et Perspective monde de l'Université de Sherbrooke

QUÉBEC

Population en 2014

8 millions

Taux de fécondité en 2012

1,67 enfant par femme

Congé de paternité

Cinq semaines payées, l'équivalent de 70 % du revenu (revenu maximal assurable de 69 000 $ par an).

Sources : Institut de la statistique du Québec et Régime québécois d'assurance parentale