C'est le retour des copains de classe, de l'angoisse du nouveau prof et de l'épreuve des devoirs. Bref, c'est la rentrée. Et elle semble de plus en plus compliquée pour les parents déjà débordés. Tellement que certaines mamans ont choisi de «décrocher», ayant décidé que ça ne valait franchement pas la peine de se stresser pour un Duo-tang mauve.

Les (Z)imparfaites, un duo de mamans montréalaises, bloguent sur la vie familiale avec comme noble mission d'anéantir le mythe de la mère parfaite. Sur le blogue de Nadine Descheneaux et de Nancy Coulombe (www.lesimparfaites.com), la rentrée est le sujet de prédilection en septembre. Elles reçoivent aussi de nombreux commentaires de mamans dépassées par les «horaires de micro-ondes», les règles d'emballage écolo pour les lunchs, et la rotation sucrées-pas sucrées des collations. «Pour les noix, c'est pas compliqué, on n'a pas le droit!» se réjouit presque Nadine Descheneaux.

Les (Z)imparfaites ont vécu leur première rentrée l'an dernier. Nadine a une fille de six ans, et Nancy a des triplés du même âge. «On a capoté ensemble», lance Nadine. Que va-t-il arriver si on ne trouve pas LE bâton de colle exigé, au gramme près? «On était plus énervées et on énervait les enfants, pas du bon côté. On avait tous l'air de paquets de nerfs.»

C'est en constatant l'absurdité de la situation qu'elles ont compris l'urgence de décrocher. Après tout, quelle est l'importance d'avoir une gomme à effacer Steadler tel numéro? se sont-elles demandé.

Éviter un retour «plate»

Bien qu'identifier 52 crayons de couleur soit fastidieux, Nadine croit que c'est important de ne pas faire sentir son agitation aux enfants. Le choix de la boîte à lunch et des fournitures scolaires deviendra souvent un souvenir d'enfance mémorable. Il ne faudrait pas montrer les désagréments de la rentrée à ses enfants, afin d'éviter que le retour à l'école devienne synonyme de «plate».

Malgré le stress parental, les enfants des (Z)imparfaites ont adoré leur première année scolaire. «Ils sont sortis enchantés de leur maternelle, regarder ça à retardement, le stress, ça ne vaut pas la peine», dit Nadine.

Les (Z)imparfaites se demandent aujourd'hui si c'est «correct» de dire qu'elles ne font pas de «préhoraire» scolaire, deux semaines avant le début des classes, pour habituer leurs enfants au retour à l'horaire de la rentrée. Et elles ne comptent surtout pas le faire cet été avec le beau temps qui vient tout juste d'arriver. Elles vont en profiter en famille, au lieu de «trop anticiper».

Cette année, c'est davantage du prof qu'on s'inquiète chez les (Z)imparfaites. «On a beau être hypermotivée et l'enfant aussi, mais tout dépend du prof», relate Nadine. On a hâte de le voir et on le redoute à la fois. «Il faut dealer avec lui, qu'il soit notre ami, même si on ne l'aime pas.» Mais le mieux, s'est-elle résignée, c'est de lâcher prise, car chacun aura inévitablement sa propre manière de procéder.