Organiser le plus beau jour de sa vie représente tout un défi, que ce soit un projet à 30 000$ ou à 1000$! Quatre couples nous révèlent quelles ont été leurs embûches et comment ils ont réussi à les contourner.

Trouver la bonne teinte de blanc

JOANIE ET ÉDITH

• Date du mariage: 11 juillet 2015

• Budget total: de 20 000$ à 26 000$

• Défi: trouver deux robes de mariée

• Budget total consacré aux deux robes: moins de 1000$

Trouver la robe de ses rêves tout en respectant son budget peut s'avérer ardu. Alors, imaginez en trouver deux, et de la même couleur! Tel était le grand défi d'Édith et Joanie, qui n'avaient aucune envie de jouer au couple traditionnel vêtu d'un smoking et d'une robe blanche.

«Les gens nous ont demandé: «Est-ce qu'il y en a une qui va être en smoking?» Pas question!, s'exclame Joanie. On est deux belles filles, on se marie en grandes robes de princesse!» Les jeunes femmes ont d'ailleurs fait un petit clin d'oeil à leurs invités en concoctant des invitations sur lesquelles elles apparaissent toutes deux en smoking.

Au départ, les futures mariées rêvaient de s'unir dans le Sud, vêtues de robes en dentelle simples et légères. Mais après avoir considéré tous les inconvénients pour les membres de la famille, dont certains ont des fermes laitières impossibles à quitter, les jeunes femmes ont choisi de rester au Québec. Le fantasme de la robe de princesse devenait donc possible.

Photo Marie-Ève Richard, fournie par le couple

Même si elles porteront leurs robes de princesse, les futures mariées se présentent en smoking sur les invitations. 

Joanie et Édith croyaient qu'en choisissant des robes blanches, plutôt que dans l'immense gamme de couleurs ivoire, ce serait facile à coordonner. À tort. «Honnêtement, je n'ai jamais vu autant de différences de blanc!, poursuit Joanie. Des blancs bleus, blancs roux, des blancs cassés. C'est tout un défi!»

Pour acheter leurs robes, les deux jeunes femmes souhaitaient suivre la tendance et magasiner sur l'internet. Elles auraient ainsi fait baisser la portion du budget consacrée aux vêtements, puisqu'elle est plus élevée que dans un mariage traditionnel. Mais à l'ordinateur, les couleurs étaient trop difficiles à vérifier. Elles ont donc pris rendez-vous, à tour de rôle, dans une petite boutique à Saint-Jean-sur-Richelieu, Boutique de mariée Marily.

Deux robes, un seul blanc 

«J'y suis allée la première et j'en ai essayé 12 sans demander les prix, raconte Joanie. Je n'ai pas eu besoin de faire d'autres endroits, j'ai eu un coup de coeur la journée même. La dame de la boutique a gardé ma robe dans l'arrière-boutique. Quand ma conjointe est allée choisir la sienne, la vendeuse a comparé les deux blancs pour s'assurer qu'ils soient pareils et que le tissu soit vraiment de la même couleur. Édith a dû faire un compromis, parce que son premier choix de robe n'était pas du même blanc.»

Les futures mariées étaient convaincues qu'en boutique, elles allaient devoir débourser 2000$ pour les deux robes, plutôt que 400$ sur l'internet. Elles sont très heureuses d'avoir réussi à en trouver à leur goût pour moins de 1000$ au total. «C'est mieux que sur l'internet finalement, parce que la dame pourra faire ajuster nos robes afin qu'elles tombent sur nous à la perfection!»

Faire plus avec moins

SUZIE ET PATRICK

• Date du mariage: 25 avril 2015

• Budget total: aucun

• Défi: organiser un mariage entraînant le moins de frais possible

• Budget final: environ 800$

Suzie et Patrick s'aiment depuis huit ans. Ils rêvaient de célébrer cet amour inconditionnel avec leurs proches et leurs amis. «On le fait pour l'essence même du mariage, pour la signification spirituelle, pour souligner notre partenariat, notre amitié et l'équipe que l'on forme», explique Suzie d'une voix douce et posée.

Le défi, c'était de réussir à organiser une cérémonie émouvante et une belle réception sans vider leur compte en banque.

Photo André Pichette, La Presse

Tous deux travailleurs autonomes, Suzie et Patrick n'ont pas établi de budget. Ils ne voulaient pas se laisser entraîner par le tourbillon de la consommation. 

Avec beaucoup de débrouillardise et la collaboration de leur entourage, Suzie et Patrick pourront finalement réaliser leur rêve au printemps, entourés d'une cinquantaine d'invités. Invitations électroniques, décorations faites à la main et ami à la caméra, ils ont tout fait pour éviter de se laisser entraîner dans le tourbillon de la consommation.

Le couple n'aura pas à payer les services d'un prêtre et d'une église, puisque ce sera un ami qui agira comme célébrant dans une salle qui lui est prêtée gratuitement. «Tout va se dérouler à l'École de Tianshi à Laval, où j'ai fait ma formation en soins énergétiques. Dans une salle, on va faire la cérémonie, dans l'autre, la danse.»

Fait maison 

Pour le repas, chaque invité apportera un plat et la fête sera égayée par un ami musicien qui jouera de la musique jazz.

Suzie a aussi la chance d'avoir une maman aux doigts de fée. C'est donc elle qui aura le précieux mandat de réaliser la robe de mariée. «Ma mère a fait tous mes vêtements d'enfant, mes robes d'époque pour mes fêtes pour enfants, elle a fait des cours de haute couture plus jeune et elle est très douée.»

Si tout se passe comme prévu, le couple devra finalement débourser 200$ pour le tissu de la robe, 200$ pour les bagues, 150$ pour la location d'un smoking et 250$ pour la confection des décorations.

«Je suis presque gênée de dire que je n'ai pas de budget. Mais je n'ai jamais été quelqu'un de très matérialiste. Je veux que mon mariage soit à notre image, le plus simple possible.»

Le mariage des culturse

CLARA ET YANNICK

• Date du mariage: 8 août 2015

• Budget total: maximum 30 000$

• Défi: le menu du repas

• Budget consacré au repas et à la salle: 16 000$

Clara est d'origine vietnamienne et Yannick, québécois de souche. Ce riche mariage des cultures a suscité quelques réflexions dès le début de l'organisation.

«Notre volonté est de satisfaire et de respecter les traditions québécoises et vietnamiennes», explique le futur marié, enthousiasmé par ce grand projet.

Après avoir déterminé qu'il y aurait une célébration vietnamienne le matin chez les parents de la mariée et une célébration avec un célébrant à l'hôtel, la question du menu est arrivée sur la table. «Normalement, lors des mariages asiatiques, il y a 10 services et il n'y a pas de choix pour les invités, raconte Clara. Tous les plats sont servis les uns après les autres et il y a des mets très typiques. Des ailerons de requin, par exemple, souligne-t-elle en riant. Des plats qui peuvent ne pas convenir à la famille de Yannick. En plus, trouver un traiteur vietnamien est un défi assez difficile.»

Une cuisine qui rassemble 

Le couple, qui s'occupe de l'organisation dans la plus grande complicité, souhaitait satisfaire la majorité de ses invités. Comme la famille de Clara habite le Québec depuis longtemps, elle s'est habituée aux mets occidentaux. Par contre, il s'avérait plus difficile de vérifier si tous les membres de la famille de Yannick, dont la plupart viennent de Rimouski, avaient déjà exploré les mets les plus surprenants de la cuisine vietnamienne...

C'est donc le choix de la salle, l'hôtel InterContinental au centre-ville de Montréal, qui a déterminé le style de nourriture: de la cuisine française. «Le menu nous a séduits, relate Yannick. Les accompagnements et les sauces venaient nous chercher. On a la chance d'avoir trois choix de repas pour les invités. On va sûrement s'orienter vers un choix mer, terre et air. Il pourrait y avoir du canard», propose-t-il. «Les Asiatiques aiment bien le canard!», s'empresse de préciser Clara. Et Yannick d'ajouter en riant: «Les Québécois aussi!»

Pour la touche asiatique, le couple misera sur le cocktail d'accueil. Clara et Yannick ont demandé à l'hôtelier de préparer des bouchées d'inspiration asiatique.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Yannick et Clara ont eu le défi de trouver un menu qui réunirait leurs familles québécoise et vietnamienne. 

Clara et Yannick ont opté pour le forfait à 90$ par personne, incluant un cocktail d'accueil avec des bouchées et l'alcool à volonté, ainsi qu'un repas de trois services arrosé d'une demi-bouteille de vin. Ils sont conviés à une séance de dégustation à l'hôtel en février.

«Tout le monde a en tête les mariages que l'on voit dans les films, mais nous organisons notre mariage de rêve avec les contraintes que nous avons. Être amoureux l'un de l'autre constitue déjà un rêve en soi», conclut Yannick.