Nos quatre coureurs ont entrepris cette semaine la première phase de leur entraînement en vue des épreuves du Marathon de Montréal. Ils ont d'abord subi un test d'évaluation de leur condition physique sur tapis roulant, avec l'équipe de Caroline Brunet, ex-championne olympique et spécialiste de l'entraînement au Centre Peak du Club athlétique Mansfield. Voici leurs premières impressions.

Sophie s'est présentée au Club Mansfield de très bonne humeur. «Combien veux-tu pour détruire ces photos?» demande-t-elle au photographe avant de monter sur le tapis roulant. À l'effort, tout allait bien jusqu'à ce qu'elle ait un moment de panique. «Je manquais d'air, je ne pouvais pas avaler; j'avais la gorge tellement sèche.» Elle a retiré son pince-nez d'urgence. «Comme diraient mes élèves: est-ce que je passe?» a-t-elle demandé, déçue.

L'analyse de données a révélé que Sophie, en bonne forme, était davantage une coureuse de puissance. «Je pense qu'elle serait beaucoup plus performante au 5 km. C'est une fille de courte distance, explique Caroline Brunet, spécialiste de l'entraînement. Ça ne veut pas dire qu'elle ne fera pas un bon 10 km, mais l'entraînement sera exigeant.»

Ses fibres musculaires sont plus rapides (forte puissance, faible endurance) que lentes (faible puissance mais de forte endurance). «Son programme est de basse intensité parce que je veux aller chercher ses fibres lentes au maximum.» Une fois par semaine, elle se rendra au mont Saint-Hilaire y faire quelques montées afin d'entraîner aussi ses muscles en puissance.

«Je sais que je n'ai pas la physionomie d'une coureuse de fond. Je suis grande, j'ai une bonne masse musculaire. Je vois ça comme un plus gros défi à relever. Je serai encore plus fière quand je franchirai le fil d'arrivée. Je n'ai pas le corps pour le faire en criant lapin, mais je ne vise pas la haute performance. Il n'y a pas que des p'tits secs qui courent, non?»

«Je veux garder la tête froide là-dedans et respecter mes limites, ajoute-t-elle. Il ne faut pas que ça devienne un poison en me mettant trop de pression.» Elle accepte tout de même de faire du vélo stationnaire une fois par semaine. «J'haïs ça!» Mercredi, elle était sur son vélo à 5h15 le matin. «J'ai de longues journées, je veux du temps de qualité avec mes enfants. Il se peut qu'un jour ou l'autre, j'aie des embûches. Je suis comme tout le monde. J'ai un programme sur mesure, je vais faire de mon mieux jusqu'au bout.»