Tomber amoureux et avoir envie de s'unir, devant la famille, les amis et plus encore. Et aussi, de faire la fête. Trois couples racontent leurs histoires inspirantes.

L'HISTOIRE DE JEAN-PHILIPPE ET RÉGINE

C'est une histoire d'amour, évidemment, puisqu'il est question de mariage. Mais c'est une histoire de famille aussi. Beaucoup, dans le cas de Régine et de Jean-Philippe. Les deux parents, réunis, ont cinq enfants. Elle est maman des deux plus jeunes et lui, des trois plus grands. Pour les noces de Jean-Philippe Caron et Régine Lecours-Angers, ce sont les enfants qui ont convié les amis et la famille dans le faire-part. Ils étaient aussi au coeur de la journée.

La date

Une fois la décision de se marier prise, le couple a rapidement réservé une salle de réception en ville, dans le Vieux-Montréal. Ça serait à l'automne 2016. Mais la vie et le golf allaient tout changer. La vie, parce qu'avec deux entreprises - Jean-Philippe est créateur de trophées et Régine est dans la pharmaceutique -  et cinq enfants, il y a parfois des imprévus qui prennent du temps et beaucoup d'énergie. Le mariage a donc été reporté d'une année. Il a aussi changé de place, après que Régine est allée visiter le club de golf de Saint-Lambert pour s'y inscrire. La soirée allait se dérouler dans cet endroit près de leur maison, un endroit qui leur ressemblait plus, finalement.

La cérémonie

En retardant le mariage, Régine et Jean-Philippe ont mis plus de temps à planifier les détails. « On voulait bien faire les choses, explique Régine, et repousser le mariage nous le permettait. » La cérémonie d'échange des voeux s'est faite à la maison, dans un magnifique chapiteau transparent qui laissait toute la place aux couleurs de l'automne. Jean-Philippe était là pour accueillir les invités, 125 proches. « Les gens sont arrivés environ 45 minutes avant », raconte le jeune marié. Le reste de la famille se préparait, dans la maison. « On avait fait venir un buffet, les enfants pouvaient jouer une petite heure sur la console, s'ils voulaient, raconte Régine. On était hyper relax. »

La musique

Régine s'est avancée dans l'allée sur Somebody de Depeche Mode, en version instrumentale, au piano. Dans la soirée, Jean-Philippe lui a chanté cette même chanson avec le band, devant les invités - tous ceux qui ont connu les années 80 et se rappellent les paroles de Somebody ont eu un petit frisson et l'oeil humide. Le couple a choisi soigneusement toute la trame musicale de son mariage. Les amoureux sont partis ensemble dans l'allée, après la cérémonie, sur la musique de Star Wars. Ils ont dansé leur première valse sur une pièce d'un des films Harry Potter.

La planificatrice

Dès le départ, Régine et Jean-Philippe savaient qu'ils voulaient faire de cette journée-là une immense fête, et une fête dont ils voulaient profiter. Ils ont rencontré quelques planificatrices et choisi de travailler avec Andréanne Mathieu, d'Andréanne & co. Leur budget leur permettait de s'offrir les services d'une professionnelle qui allait s'occuper de tout. Ils avaient pris un forfait clés en main. « Andréanne était là, avec son équipe, le jour du mariage. La valeur ajoutée, c'est que ça apporte une paix d'esprit », confie Jean-Philippe, qui ne tarit pas d'éloges lorsqu'il parle de sa planificatrice.

Le moment

Le plus beau moment de la journée ? L'entrée de la mariée à la cérémonie, disent-ils, tous les deux. Jean-Philippe avait vu la robe, mais il ne pouvait s'attendre à ça. À cette bouffée d'émotion lorsqu'il a vu Régine, accompagnée des cinq enfants et des deux chiens. C'était son passé et son avenir devant lui. Des mois plus tard, lorsqu'il en parle, l'émotion est toujours là, immense.

Ah oui : Régine et Jean-Philippe ont fait une grande révélation à tous leurs invités le soir de leurs noces. En fait, ils étaient déjà mariés... depuis un an et demi ! Ils s'étaient mariés lors d'un voyage à Las Vegas, ils avaient gardé le secret jusque-là.

Gros coup de coeur de Jean-Philippe: son veston a été fait sur mesure par le Québécois Ezechiel Debrosse de EZ Couture. «Je voulais un tissu style tweed», dit Jean-Philippe qui a particulièrement apprécié que le couturier se déplace à domicile pour tous les essayages.

L'HISTOIRE DE BIANCA ET GUILLAUME

L'idée de se marier à New York s'est un peu imposée pour ces deux amoureux qui ne voulaient pas du tout d'un mariage classique. La ville avait été leur première destination à deux. Ce n'était pas trop loin, pour les invités. Ils voulaient faire ça intimiste et simple. Et puis, les émotions les ont rattrapés, au coeur de Central Park, par une belle journée de septembre.

La destination 

Le couple de Montréalais a bien eu envie de jouer le jeu et de se marier à Las Vegas. Il y a là des bonnes tables, le musée du néon qui fait des photos splendides et Elvis qui peut servir de célébrant pour pas trop cher. Mais New York, c'est New York. Un peu leur ville fétiche où ils vont se réfugier quelques fois par année. En faisant un mariage à l'extérieur du Québec, Bianca Lacasse et Guillaume Granger savaient qu'ils allaient devoir composer avec l'absence de quelques invités, mais ça leur permettait de faire les choses à leur manière. Et c'est ce qu'ils ont fait. Sauf qu'on n'improvise pas un mariage dans Central Park : le couple a fait un voyage de repérage au préalable. « On a choisi Central Park, c'est l'un des plus beaux parcs du monde », dit Bianca.

Lors du voyage de repérage, Bianca et Guillaume ont testé quelques restaurants. Ils ont choisi de recevoir leurs proches chez Tree Bistro dans le Lower East Side notamment pour sa jolie terrasse secrète, à l'arrière, où le groupe s'est installé.

La photographe

« Les photos sont extraordinaires, dit Guillaume, devant son album. De toutes les dépenses qu'on peut faire pour un mariage, je n'ai jamais envisagé couper sur la photographie. » Le couple aurait pu choisir une photographe new-yorkaise et l'engager pour la journée, mais il a préféré travailler avec quelqu'un de Montréal, à qui il pouvait bien expliquer le déroulement de son mariage atypique. Leur recherche et une référence les ont menés à Geneviève Giguère. En plus de les suivre jusqu'à New York, Geneviève leur a fourni quelques conseils judicieux, comme cette idée de faire des photos « first look » dans la cage d'escalier de l'appartement qu'ils avaient loué à Harlem. Guillaume avait beau avoir vu la robe et le spectaculaire chapeau de Bianca, lorsqu'elle est apparue en haut de l'escalier, il y a eu ce moment magique. Et Geneviève était là. « Ça a capturé quelque chose », confie Guillaume.

La planification

« On voulait faire un mariage intime, dit Bianca. Ça nous permettait d'être en mesure de parler à tout le monde. »

Les amoureux ont tout fait eux-mêmes. Ils ont préparé les verres et les assiettes pour le pique-nique qui suivait l'échange des voeux, dans le parc. Ils ont acheté des bouteilles qui permettaient de boire le vin pour le cocktail en faisait croire qu'il s'agissait d'un jus. Ils ont préparé des coussins, peinturé des caisses en blanc pour transporter le matériel dans la voiture, puis ces mêmes caisses allaient devenir des petites tables au parc. Tout cela a quitté Montréal en voiture, avec eux.

Guillaume est designer graphique. Il avait préparé de jolies enveloppes avec l'inscription « Taxi ». Elles contenaient l'argent nécessaire aux déplacements des invités le jour du mariage. « On voulait prendre en charge les gens », dit Guillaume. Une belle attention.

La cérémonie

Leur célébrante avait été choisie en ligne, mais soigneusement. Bianca et Guillaume ont lu les commentaires de ses anciens clients et même regardé des vidéos pour voir sa façon de travailler. Ils lui ont passé un coup de fil, avant de l'engager. « On est tombés sur une perle », dit Bianca. Les invités, une vingtaine au total, avaient installé les nappes et l'apéro pour le pique-nique pendant que le couple faisait des photos dans les rues de New York, avant la cérémonie. Les futurs époux avaient tout prévu, à deux détails près : le musicien que leurs copains ont repéré dans le parc et spontanément engagé pour mettre un peu d'ambiance durant le pique-nique. Et l'émotion qui les a pris au coeur au moment de dire « I do ». « C'est venu chercher un côté très émotionnel que je ne soupçonnais pas », confie Bianca.

Photo Geneviève Giguère, fournie par la photographe

Les mariés ont fait une session photo avec Geneviève avant la cérémonie, dans les rues de Harlem. Ce qui leur laissait le temps de piqueniquer avec les copains après avoir dit oui!

L'HISTOIRE DE JULIE ET LUIS

Il est mexicain, elle est québécoise, de père français. Lui est plutôt traditionnel, elle l'est pas mal moins, ce qui ne l'a pas empêchée de se rendre à l'église pour épouser son Luis dans ce qui était aussi le parfait mariage de leurs origines. Et toute une fête !

Les traditions 

« Je ne savais pas ce que je voulais, confie Luis Colorado, qui avait une idée très formelle du mariage. Mes soeurs se sont mariées au Mexique et c'était très traditionnel. On fait les choses comme ça. Les hommes sont en tuxedo, on va à l'église, on fait des photos à l'infini. Les mêmes photos, le même photographe. Je croyais qu'on ferait la même chose ici... » Mais sa douce voyait cela sous un autre oeil. « Julie m'a montré qu'on pouvait faire autre chose », dit Luis qui, aujourd'hui, n'est pas capable de nommer une seule chose qui serait différente, s'il pouvait reprendre sa journée de noces.

La cérémonie

Le mariage s'est fait à l'église, ce qui était très important pour Luis. « On a eu un curé génial, très ouvert, se réjouit Julie. Son sermon était beaucoup sur l'amour et la vie à deux. »

Les mariés sont entrés ensemble dans l'église. « On va se marier ensemble, je trouvais ça beau qu'on arrive ensemble », dit Julie Guicheteau. Les lectures se sont faites en français et en espagnol. Entre l'église et le restaurant, les mariés avaient loué un autobus articulé de la STM qui permettait à tout le monde de faire le voyage ensemble.

La planification

Au départ, Julie et Luis pensaient bien s'occuper du mariage de A à Z. Ils ont d'ailleurs lancé le processus à deux, jusqu'à ce qu'ils découvrent que l'organisation d'un mariage peut être plutôt accaparante. « On était désemparés ! », admet Julie. Et là, est arrivée Mélanie Aubin, de Foudamour, qui est l'amie d'une amie. « On n'avait pas de temps », disent ces deux ingénieurs. « Et Mélanie nous a sauvés plein de temps », poursuit Julie.

Bon truc de planification : les amoureux ont fait un site pour leur mariage, où ils mettaient à jour toutes les informations pratiques sur le déroulement de la journée. « Les gens laissaient des messages, précise Luis. Ça crée de l'ambiance et des interactions. »

La culture

Le mariage de Luis et Julie avait des saveurs mexicaines et québécoises. Dans l'assiette d'abord. La réception a eu lieu au restaurant Grumman, dans Saint-Henri, spécialiste des tacos. Pour le dessert, les invités ont eu droit à de la tarte au sucre. À cela, les mariés ont ajouté une table de minuit avec des sucreries, du pop corn et une poutine de patates douces. Tout le monde s'est régalé.

Des mariachis sont passés durant la soirée, mais la culture québécoise traditionnelle n'était pas boudée, puisque des danseurs ont animé un set carré !

La fête

Une chose était certaine, les mariés voulaient faire la fête ! Il y avait des jeux, de la musique, de la danse, un coin photomaton avec des déguisements. Les mariés avaient loué un baby-foot, préparé une pinata. Il y avait une animatrice pour la quinzaine d'enfants qui assistaient au mariage. « On voulait que les gens aient du fun, dit Julie Guicheteau, parce que nous, on aime ça, avoir du fun ! »

Un mariage vert

Le couple voulait un mariage vert. Il y a donc eu du compost au restaurant et aucun gaspillage. Le couple a utilisé des fleurs locales, cultivées sans pesticides, mises en beauté par l'Atelier Carmel. Il y avait un taco végé sur le menu, pour des raisons écologiques - en plus qu'il était délicieux !

Plutôt que de donner des cadeaux aux invités à la fin de la soirée, Julie et Luis ont acheté des crédits de carbone pour compenser les émissions de gaz à effet de serre produits par l'organisation et la tenue du mariage. Ils ont choisi les crédits de Carbonzero provenant d'un projet d'amélioration de l'efficacité énergétique d'édifices de l'Office municipal d'habitation de Montréal.

Et, idée plus charmante que tout, leurs invitations, signées Papier confit, avaient été faites sur du papier ensemencé qui pouvait ensuite être planté, souvenir des noces de Julie et Luis.

Photo Matthew Perrin, fournie par Foudamour

La robe de dentelle de Julie a été achetée à la boutique Oui je le voeux, sur la Plaza Saint-Hubert. La mariée a ensuite retournée sa robe à la même boutique, qui accepte des consignes. La robe de Julie a vite trouvé preneuse. Luis portait un habit de Eccetera&co, de la rue Peel à Montréal.