Avant d'arriver au Québec, il y a 10 ans, la Japonaise Masami Waki savait faire cuire des biscuits, tout au plus. Dans la vingtaine, le seul emploi qu'elle arrive à décrocher ici est celui d'aide-pâtissière auprès de Bertrand Bazin, chef pâtissier au 357 C, dans le Vieux-Montréal. C'est le début d'une ascension fulgurante pour une élève douée.

Aujourd'hui chef pâtissière au réputé restaurant Club Chasse et Pêche, Masami fait circuler ses propres créations culinaires, aux accents toujours fruités. «Je n'aime pas me cantonner dans un style de cuisine en particulier, insiste Mme Waki. Moi, mon seul critère, c'est qu'il faut que ça goûte bon. Ça peut m'amener dans plusieurs directions!»

Quand nous lui avons demandé de nous concocter des desserts à base de pommes, la chef pâtissière s'est montrée perplexe. Il y avait tant de possibilités!

Après réflexion, elle a arrêté son choix sur la Paulared, une variété qu'elle n'a découverte que l'an dernier. Ces pommes sont mûres à la fin août, mais il en reste encore quelques-unes dans les vergers québécois. «C'est ma pomme préférée ici, lance-t-elle. C'est un bon mélange d'acidité et de douceur, et elle résiste bien à la cuisson.»

Originaire de la ville de Marugame, Mme Waki a beau s'être fait une place chez nous, elle préfère encore les pommes du Japon, «deux fois plus grosses que celles du Québec». Elle cuisinera toutefois les variétés d'ici tout l'automne avec enthousiasme, à en juger par son empressement à faire goûter sa confiture de Paulared... puis sa réduction de jus de pomme et («ah oui» elle allait oublier!) ses pommes caramélisées...