La cigarette électronique, qui ne contient ni goudron ni CO2, mais un dosage variable de nicotine, doit être utilisée avec «la plus grande prudence» en attendant des études approfondies, ont souligné lundi la Direction générale de la santé (DGS) et l'Agence du médicament de la France.

Cette mystérieuse «cigarette», dont on parle beaucoup sur Internet, est un tube composé d'une batterie, d'un microprocesseur, d'un pulvérisateur et de cartouches, destinées à être vaporisées. Remplies de liquide aromatique, elles peuvent contenir aussi de la nicotine. L'embout s'allume quand on aspire, la fumée étant inhalée par l'utilisateur.

Elle sont présentées souvent comme un substitut tabagique.

«À ce stade, la DGS recommande la plus grande prudence aux utilisateurs», et demande aux femmes qui allaitent d'éviter son usage, selon un communiqué.

L'Agence et la DGS notent en effet que «les cigarettes électroniques peuvent contenir des substances chimiques», telles que du propylène glycol, un solvant au pouvoir irritant, ou des dérivés terpéniques, qui «pourraient avoir une incidence» en cas d'antécédents d'épilepsie.

L'Agence estime encore que «le statut des cigarettes électroniques dépend de l'objectif poursuivi et des substances contenues dans les cartouches».

Un médicament?

Si le sevrage tabagique est revendiqué, la cigarette électronique «répond à la définition de médicament et doit à ce titre obtenir une autorisation de mise sur le marché».

S'il n'est pas revendiqué et «que la cartouche ne contient aucune substance susceptible d'être qualifiée de médicament (y compris de la nicotine), la cigarette électronique relève de la réglementation sur la sécurité générale des produits».

Elle entre dans ce cas dans le champ de compétences de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

L'Agence du médicament va mener une «évaluation approfondie avec le concours d'experts toxicologues», prenant en considération «les compositions, la pureté des substances chimiques, les quantités délivrées».