Quand elle a eu son premier enfant, en 2002, Annie Legroulx a décidé qu'elle ne retournerait pas au bureau après son congé de maternité. La designer montréalaise s'est mise à chercher un travail qui lui assurerait un horaire plus flexible.

«Je cherchais, je cherchais, mais je ne voyais pas quoi. Quand ma fille a eu 2 ans, j'ai commencé à me promener en vélo avec elle. J'ai voulu avoir une sonnette de vélo en métal et j'ai eu toutes les misères du monde à en trouver une qui soit jolie. Tout semblait fabriqué en plastique de manière à ce que ça brise le plus rapidement possible. J'ai décidé de peindre ma propre sonnette. Quand j'ai réalisé que les gens m'arrêtaient pour savoir où je l'avais achetée, j'ai su qu'il y avait là un marché à développer.»

Depuis qu'elle a lancé la production, en 2005, Mme Legroulx a écoulé 5000 sonnettes aux couleurs vives. Elle vise maintenant une production de 10 000 d'ici un an. «J'ai plus de commandes que je ne peux en accepter. J'ai dû modifier mon processus pour accélérer la production. Il y a notamment beaucoup de demandes d'entreprises et des commandes importantes de l'étranger que je ne peux pas honorer à cause des délais serrés.»

Les sonnettes qu'elle peint pour des boutiques montréalaises sont toutes différentes, parce que la finition est - et sera toujours - faite à la main, grâce à une équipe pouvant atteindre six personnes en été, dans un atelier du Plateau Mont-Royal.

«Je pense que le marché étranger me permettra de produire toute l'année. Je n'ai pas trop poussé là-dessus, il faut dire, parce que j'ai eu un deuxième enfant l'an dernier. Maintenant j'y suis rendu.»

Au passage, Mme Legroulx a ajouté une corde à son arc: un vélo double permettant à l'enfant de s'asseoir entre le parent et le guidon, tout en ayant son propre siège et son propre guidon.

«Quand ma fille a grandi, je n'arrivais plus à la transporter derrière. J'ai fait des recherches et j'ai vu qu'en Chine ils avaient la solution parfaite. Le fournisseur ne voulait pas m'en envoyer un seul, alors j'ai dit que je voulais avoir un échantillon pour une éventuelle importation en gros. Mais j'ai eu tellement de demandes d'amis, et même de passants, que j'ai décidé de commander un lot. J'en ai encore quelques-uns, mais je ne pense pas que je referai l'expérience. Je préfère me concentrer sur mes sonnettes.»

Info: www.dringdring.ca