L'Agence européenne du médicament (Emea) a recensé plus de 600 cas où des personnes ayant reçu des injections de toxine botulique (Botox) ont subi de sérieux effets négatifs, et dans 28 cas, les patients sont morts, affirme l'hebdomadaire allemand Focus.

Ces cas ont été recensés jusqu'à août 2007, écrit le magazine dans son numéro daté de lundi.

En Allemagne, il s'agirait de 210 cas depuis 1994 dont 5 mortels, selon Focus, qui cite là l'Agence allemande du médicament.

En juillet 2007, l'Union européenne avait écrit aux professionnels de santé pour les alerter des risques liés à cette toxine. Elle avait renforcé les précautions d'emploi et complété la liste des effets indésirables.

En février 2008, la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité américaine de surveillance du médicament, a pour sa part averti que l'usage du Botox pouvait avoir des effets dangereux, voire mortels, en cas de surdosage.

La FDA a évoqué notamment des difficultés respiratoires dans des cas d'usage thérapeutique et souligné que «les cas les plus sérieux ont provoqué l'hospitalisation et la mort».

Mais elle n'a pas pour autant interdit la substance, utilisée notamment par des millions de personnes dans le monde dans des traitements cosmétiques pour gommer les rides. Aucune victime n'avait reçu du Botox à des fins cosmétiques, avait souligné la FDA.

Peu avant cet avertissement de la FDA, une association consumériste américaine, Public Citizen, avait mis en cause l'innocuité du Botox, et affirmé que son usage était à l'origine de 87 hospitalisations aux États-Unis entre le 1er novembre 1997 et le 31 décembre 2006, et que 16 personnes en serait mortes.

La toxine botulique, qui peut être commercialisée sous les marques Botox ou Vistabel (laboratoires Allergan), Myobloc ou Neurobloc (laboratoires Solstice Neurosciences) ou Dysport (laboratoires Ipsen), est à l'origine un poison violent, 40 millions de fois plus foudroyant que le cyanure.