De plus en plus de gens s'intéressent à ce qui se trouve dans leur assiette. Pas étonnant que les vins issus de l'agriculture biologique gagnent en popularité. Quand on veut bien manger, on veut aussi bien boire. Envie de vous y mettre? Voici cinq vins bios à découvrir cet hiver.

Bio italien

L'Italie est le deuxième producteur mondial de vins issus de l'agriculture biologique, après l'Espagne. Pour qu'un vin soit certifié bio, le producteur ne doit pas utiliser de pesticide, d'herbicide et de fongicide dans ses vignes. Ces produits chimiques sont habituellement appliqués pour contrôler ou éradiquer les maladies.

Le domaine Di Majo Norante se trouve dans le sud de l'Italie, dans la région de Molise. Son vin à base du cépage aglianico est certifié biologique.

Cette variété donne généralement des vins puissants. C'est le cas de cette cuvée appelée Biorganic. Dans le verre, les arômes de confiture de prunes, de cerises, d'épices douces et de cèdre sont dominants.

Ils se retrouvent dans une bouche à l'attaque croquante où les notes de fruits mûrs sont persistantes. C'est un peu rustique, mais une trace de sucre résiduel ajoute de la gourmandise en finale.

Il ira de pair avec les viandes mijotées.

Di Majo Norante Aglianico Biorganic 2013 (12476591), 19,45 $

Discrètement bio

La plupart des vins issus de l'agriculture biologique sont identifiés avec une étiquette verte sur les tablettes de la SAQ, mais pas tous.

Certains vins produits selon les normes bios passent sous le radar, comme ceux de chez Churton. Ce vignoble néo-zélandais n'utilise pas de produits chimiques dans ses vignes.

Il applique les principes de la biodynamie. Ses raisins sont vendangés à la main, et les fermentations se déroulent avec les levures naturelles.

Difficile d'être plus écolo, mais ses levures n'ont pas été approuvées au Canada. Un problème qui devrait bientôt changer.

Le pinot noir du domaine est néanmoins offert en ce moment en succursale. Ses parfums de griotte et de framboise se fondent dans une bouche aux tannins plus massifs qu'attendu.

Les notes d'épices et de fines herbes sont persistantes. Il n'est pas donné, mais ce pinot noir charnu est parfait pour l'amateur de viande rouge. 

Churton Pinot Noir 2015 (10383447), 35,50 $

Photo fournie par la SAQ

Churton Pinot Noir 2015, 35,50 $

Biodynamique

Le vin bio est surtout européen. De plus en plus de vignobles du Nouveau Monde choisissent à leur tour ce mode d'agriculture, comme le domaine Emiliana, au Chili.

Cette entreprise est aussi l'une des premières à avoir embrassé les pratiques de la biodynamie dans ce pays. Pour ce faire, elle porte une attention particulière à la santé de ses sols.

Elle utilise des préparations à base de plantes et de minéraux pour traiter la vigne et elle consulte le calendrier lunaire pour décider du moment de plusieurs tâches, comme la taille des plants.

Sa cuvée Coyam vient tout juste d'arriver au Québec. Cet assemblage composé surtout de syrah et de carmenère explose de fruits noirs, en particulier de cassis, dans le verre.

On sent aussi des notes de menthe et de poivre noir. Ses arômes évoluent vers la terre et le poivron. Le tout se fond dans une bouche hyper gourmande et généreuse. Délicieux.

Emiliana Coyam 2013 (13476139), 29,95 $

Photo fournie par la SAQ

Emiliana Coyam 2013, 29,95 $

L'esprit «nature»

Le vin nature est tendance. Mais comme son élaboration n'est pas réglementée, sa définition ne fait pas l'unanimité. On peut toutefois avancer quelques principes de base.

Un vin nature est issu de l'agriculture biologique, les raisins sont vendangés à la main, les vignerons interviennent le moins possible lors de la vinification et utilisent les levures naturelles.

L'ajout de sulfites, qui protège et stabilise le vin, est toléré, mais en très faible quantité. Au Québec, la SAQ exige l'ajout d'un minimum de sulfites dans les vins qu'elle commercialise.

C'est pourquoi les vins nature sont rares, voire inexistants aux yeux des puristes, sur ses tablettes. Elle commercialise cependant de nombreux vins issus de vignerons qui travaillent dans un esprit «nature», comme ceux de Mathieu Deiss en Alsace.

Le fils de Marcel Deiss a créé son vignoble du Rêveur en 2013 en reprenant les parcelles de son grand-père maternel. Ses vins sont bios, biodynamiques et vinifiés selon la philosophie des vins nature.

Son riesling Vibrations sent les agrumes et les fleurs. Sa bouche joue sur la texture et les arômes de fruits mûrs, dont la pêche. L'attaque est fraîche, sans être tranchante. Il fera sensation avec le poisson.

Vignoble du Rêveur Vibrations 2013 (13485238), 22,80 $

Photo fournie par la SAQ

Vignoble du Rêveur Vibrations 2013, 22,80 $

Rouge végane

Selon le magazine anglais Decanter, le vin «végane» pourrait provoquer de vives discussions dans le monde vinicole en 2018.

Pour l'instant, peu de vignerons s'affichent «véganes», mais ces vins élaborés sans produits animaux (colle de poisson ou blanc d'oeuf) sont en demande, entre autres en Angleterre.

Dans le Languedoc, le vigneron Pierre Clavel n'utilise pas de produits animaux pour clarifier son vin, mais il ne prétend pas être «végane» non plus.

«Nous travaillons suivant les principes de la biodynamie, dit-il, où les règnes animal et végétal sont intimement mêlés.» Est-ce que la biodynamie et le végétalisme sont des principes incompatibles? Peut-être. Le débat est lancé.

La cuvée Les Garrigues de M. Clavel est un assemblage de syrah, de carignan et de grenache vinifié en cuves de béton. Le vin n'a pas séjourné en fûts de chêne, ce qui ne l'empêche pas d'être épicé et corsé. Les notes de noyaux de cerise se mêlent à celles de thym et de romarin.

La bouche est charnue, solide et fruitée. À déguster avec une salade de boulgour, de fines herbes et d'amandes grillées. Il peut aussi se bonifier en cave quelques années.

Les Garrigues 2015 (00874941), 21,30 $

Photo fournie par la SAQ

Les Garrigues 2015, 21,30 $