Le projet des grands crus du Languedoc a du plomb dans l'aile. L'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) de France n'est pas prête à accorder cette appellation à la région.

Depuis six mois, le Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL) annonce qu'il aura ses grands crus. Il souhaite classer les cuvées et les vignobles en trois catégories : les «AOC Languedoc» (Appellation d'origine contrôlée), les «Grands vins» et les «Grands crus». Mais en Europe, il est difficile d'obtenir cette dernière appellation.

La responsable des communications de l'INAO, Hélène Brial, explique que la mention «grand cru» est protégée. Seuls les vignobles d'Alsace, de Bordeaux et de Bourgogne peuvent l'utiliser en France.

«C'est un peu tôt pour aspirer à un titre de grand cru, dit-elle. Il faut remettre les choses dans l'ordre et compléter la hiérarchisation comme il se doit.»

Le coordonnateur de ce projet de hiérarchisation, Jérôme Villaret, souhaitait commercialiser les grands crus de la région d'ici cinq ans. Son rêve est ébranlé.

«Il faudra plus de temps. Ce n'est pas la réponse que l'on attendait de l'INAO», explique-t-il.

Ce revers a de quoi réjouir plusieurs vignerons qui avaient été mis de côté dans le processus. En effet, les vignobles de Faugères et de Minervois n'avaient pas été sélectionnés par le CIVL pour obtenir la mention «grands crus». Jérôme Villaret songe maintenant à les inclure dans une nouvelle appellation.

«À court terme, on pourrait modifier le projet et inscrire simplement crus du Languedoc», indique le délégué général du CIVL.

La mention «Terroir d'exception» a aussi été suggérée pour remplacer l'appellation «grand cru».