La politique de remboursement de la Société des alcools du Québec (SAQ) semble claire. Elle est écrite noire sur blanc sur le site internet de l'entreprise. Mais il existe une deuxième politique, moins connue celle-là. Et elle est contestée par le peu d'amateurs qui la connaissent.

Selon le site de la société d'État, tout produit défectueux rempli au trois quarts et acheté il y a un an ou moins, peut être remboursé ou échangé. Mais le site ne mentionne pas que les vins achetés il y a plus d'un an peuvent également l'être, à certaines conditions.

«Seules les bouteilles bouchonnées peuvent être remboursées après un an», explique la responsable des relations de presse de la SAQ, Linda Bouchard.

L'odeur de bouchon doit être validée par le conseiller ou par le directeur de la succursale. Dans le doute, la bouteille est envoyée au laboratoire ultra-moderne de la SAQ à Montréal pour une expertise.

C'est un peu plus complexe lorsque le prix de la bouteille défectueuse dépasse 100$. Les succursales doivent alors obtenir le feu vert du Centre d'Assistance Dépannage, un autre département de la SAQ.

Or, c'est justement la complexité de cette politique méconnue qui fait rager certains amateurs. Surtout ceux qui conservent le vin dans leur cave personnelle.

Lorsque Marc, un résidant de Châteauguay, a rapporté trois bouteilles dans sa succursale, le personnel n'a pas senti ses vins. Ses bouteilles ont été expédiées tout droit au laboratoire, même si elles coûtaient moins de 100$.

«Ils ne connaissent pas leur propre règle!» dénonce Marc, qui a souhaité garder l'anonymat.

Selon le rapport reçu par Marc, l'analyse chimique de ses vins démontre que leur contenu n'est pas bouchonné. Perplexe, il a tenté de contacter directement les experts de la société d'État afin de comprendre leur méthodologie. Une employée lui a répondu que c'est plutôt un test olfactif qui a été fait.

«Il n'y a pas eu d'analyse chimique de mes vins, explique-t-il. Le test a été fait par leur nez. Pas moyen de savoir combien de gens ont senti ce vin-là.»

Et impossible de mener une contre-expertise: la SAQ n'a pas voulu lui rendre ses vins bouchonnés.

«En quoi est-ce que leur nez est plus apte à déceler un vin bouchonné que moi ?» exprime l'amateur qui assure ouvrir 250 bouteilles de sa cave personnelle par année.

Selon le chroniqueur Marc-André Gagnon de la revue en ligne Vinquébec.com, la SAQ est juge et partie dans ce cas.

«Elle devrait lui rendre ses bouteilles et le rembourser», estime-t-il.

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