Une nouvelle politique exigeant que certaines brasseries du Nouveau-Brunswick vendent une quantité minimale de bière à la société provinciale des alcools suscite des réactions négatives, une organisation nationale de petites entreprises la jugeant excessive.

Une brasserie qui veut vendre ses produits au public pour consommation à domicile doit obtenir un permis de vente, mais pour l'avoir, elle doit d'abord vendre 10 000 litres de bière aux magasins gérés par Alcool NB.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante estime que cette politique, qui est entrée en vigueur le mois dernier, nuira à la croissance des petites entreprises.

Erin McGrath-Gaudet, directrice des politiques intergouvernementales de l'organisation, juge cette politique «extrêmement restrictive». Elle affirme que la société provinciale des alcools doit repenser ses politiques et démontrer plus d'ouverture envers les microbrasseries, dont certaines ont exprimé leurs préoccupations.

Mme McGrath-Gaudet demande à Alcool NB de considérer la question selon le point de vue des entrepreneurs et d'adopter des politiques qui soutiennent l'industrie.

Un entrepreneur de Florenceville-Bristol a affirmé que la politique avait mis en péril son projet de vendre sa bière artisanale directement dans sa brasserie, qui doit ouvrir ce mois-ci.

Mitch Biggar, propriétaire de Railcar Brewing Company, affirme que la nouvelle politique est trop contraignante pour les microbrasseries en démarrage.

«En imposant une capacité de production minimale, ils nous forcent à investir davantage dès le début et à lancer un système de production de bière beaucoup plus important», déplore-t-il.

M. Biggar souligne que la taille de son système de production initial ne lui permet pas de respecter le quota imposé par Alcool NB tout en ayant des surplus à vendre aux bars et aux clients dans sa brasserie.

Il pense aussi que la nouvelle politique nuira au tourisme.

«Beaucoup de gens planifient leurs vacances en fonction des visites de caves vinicoles et de brasseries, alors si on ne peut pas vendre notre propre production pour consommation à domicile, qu'est-ce qui encouragera les touristes à s'arrêter pour visiter votre installation?», se demande-t-il.

Alcool NB a indiqué que la nouvelle politique visait à augmenter les ventes dans ses magasins tout en donnant une meilleure visibilité aux producteurs.