C'est officiel, le whiskey américain fait clairement les frais des mesures de rétorsion adoptées par plusieurs pays en réponse à la guerre commerciale engagée par l'administration américaine, selon le bilan annuel présenté mardi par la fédération américaine des spiritueux.

Pour répliquer à des taxes instaurées par Washington sur l'acier et l'aluminium, l'Union européenne, le Canada ou encore le Mexique ont soigneusement choisi leurs cibles et décidé d'élever l'an dernier les taxes à l'importation sur des produits typiquement américains dont les jeans, les Harley Davidson ou des whiskeys américains (rye et bourbon).

«Pour la première fois, les données peuvent démontrer l'impact négatif des taxes imposées en guise de représailles sur ce qui était un marché en pleine croissance», a affirmé Christine LoCascio, responsable des affaires internationales au sein de la fédération, citée dans un communiqué.

Alors que les exportations de whiskey américain vers l'Union européenne, son principal débouché, avaient augmenté de 33 % au premier semestre 2018 pour atteindre 363 millions de dollars, elles ont reculé de 8,7 % entre juillet et novembre par rapport à la même période en 2017.

Au niveau mondial, les exportations de whiskey américain ont augmenté de 28 % au premier semestre, mais ont baissé de 8,2 % entre juillet et novembre après la mise en oeuvre des mesures de rétorsion.

Ce revers n'a toutefois pas empêché les exportations totales de spiritueux américains d'atteindre un nouveau record.

Le secteur continue aussi de faire largement recette aux États-Unis, où il grignote des parts de marché face à la bière et au vin et représente désormais 37,4 % des boissons alcoolisées.

Les ventes totales de spiritueux n'y ont jamais été aussi florissantes: elles ont augmenté de 5,1 % pour atteindre 27,5 milliards de dollars quand les volumes progressaient de seulement 2,2 %.

«Ces ventes robustes montrent que les consommateurs adultes continuent de préférer les spiritueux à la bière et au vin, en particulier chez les milléniaux», ces jeunes de moins de 35 ans qui «demandent des expériences diverses et authentiques», a commenté le patron de la fédération Chris Swonger, cité dans le communiqué.