Plus d'une centaine de viticulteurs ont installé lundi un barrage filtrant au péage du Boulou (Pyrénées-Orientales), à une dizaine de kilomètres de la frontière franco-espagnole, déversant du vin pour dénoncer les importations à bas prix en provenance des pays du sud, a constaté un photographe de l'AFP.

Les viticulteurs, partis du département voisin de l'Aude et rejoints par une quinzaine de vignerons des Pyrénées-Orientales, bloquaient les camions-citernes espagnols contenant du vin, et vidaient partiellement ou totalement les cuves sur le tarmac.

Les citernes de deux camions ont ainsi été déversées, créant une rivière de vin sur l'autoroute. Trois autres camions ont pu repartir avec les cuves à moitié vides, avec l'inscription « vin non conforme » tracée sur la remorque.

« On protège notre production » contre la concurrence de vins à bas prix venus d'Espagne et d'Italie, a déclaré à l'AFP Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons de l'Aude, soulignant que ce type d'opération, dont c'était la première lundi matin, devrait se multiplier dans les prochaines semaines.

Les petits producteurs du Languedoc-Roussillon subissent de plein fouet « un record historique » d'importations sur le sol français de vins à 32 euros (47,50 dollars) l'hectolitre contre 78 euros (115,75 dollars) pour le vrac dans l'Aude: 7,2 millions d'hectolitres ont ainsi été importés en 2015, dont 5,6 d'Espagne, selon les chiffres de M. Rouanet.

« On protège notre prix », a ajouté le président des vignerons de l'Aude, sinon « ça va entraîner une dégringolade de notre production ».