Les exportations françaises de vin vers l'Union européenne ont nettement reculé en 2015, mais ont progressé dans le reste du monde après deux années de baisse, en particulier vers les États-Unis et l'Asie, a annoncé mercredi le ministère de l'Agriculture.

«Pour la première fois, les exportations de vins français d'appellation vers les pays tiers dépassent en volume celles vers l'Union européenne», explique le bulletin du service statistique Agreste.

Sur l'ensemble de la campagne 2014-2015, les exportations reculent de 2% par rapport à 2013-2014, mais progressent de 5% en valeur.

Les volumes «reculent fortement sur un an à destination de l'Union européenne (-7%) alors qu'ils progressent vers les pays tiers (+2%)», constate Agreste.

Sur les onze premiers de mois de 2015, la chute est particulièrement marquée vers l'Allemagne (-15% en volume, -11% en valeur sur un an).

Vers le Royaume-Uni, les ventes baissent de 6% en volume, mais gagnent 5% en valeur.

Hors UE, la hausse des volumes exportés concerne essentiellement les vins AOP (appellation d'origine protégée) dits «tranquilles» (non effervescents), qui progressent de 7%, «notamment à destination des États-Unis», souligne Agreste.

Pour l'Asie, après une chute de 10% en 2013 puis 2014, «les volumes de vins AOP exportés vers le groupe +Chine, Hong Kong, Singapour et Taïwan+ repartent nettement à la hausse (+24%), retrouvant le niveau élevé atteint en 2012».

Les ventes de vin de Bordeaux rouge progressent de 34% en volume vers la Chine, «après la baisse survenue en 2014».

En revanche, les exportations de vins AOP vers le Japon baissent de 4% en volume.

Les exportations de champagne ont elles continué à progresser sur les 11 premiers mois de 2015 (+6% en volume, +13% en valeur).

Cette hausse «concerne aussi bien l'Union européenne que les pays tiers», avec une «valorisation très marquée vers certains pays tiers», comme la Chine, les États-Unis, le Canada et le Japon.

Les ventes de cognac «retrouvent des couleurs» (+9%), vers l'Union européenne, mais surtout vers la Chine (+26%). «Ce pays affiche un net redressement, après une baisse dans les mêmes proportions en 2014», rappelle Agreste.

Les mesures anticorruption du gouvernement chinois avaient provoqué l'effondrement des ventes de Cognac, toutes marques confondues.

Sur la campagne 2014/2015 (août à juillet), les prix des vins d'appellation (hors champagne) ont subi un léger recul de 1% par rapport à la campagne 2013/2014, «en raison d'un commerce extérieur en contraction».

Bourgogne et Bordeaux ont été les plus affectés (-10% et -3%), alors que les côtes-du-rhône ont mieux résisté, «avec une augmentation de 2%».

Le prix du champagne a progressé de 1%, «tiré par un commerce extérieur favorable».

D'août à novembre 2015, la baisse des prix s'est accentuée (-3%), même s'ils restent supérieurs à la moyenne des cinq dernières campagnes.