La filière viticole française veut endiguer la perte de production sensible depuis une dizaine d'années et «au minimum stabiliser» les surfaces pour contrer la concurrence croissante de l'Espagne et de l'Italie a indiqué mercredi son responsable.

«L'an dernier, nous avons stabilisé nos exportations en volume et en valeur, mais pendant ce temps, l'Espagne et l'Italie augmentaient les leurs, à la fois en valeur et en volumes», a insisté Jérôme Despey, président de la filière viticole de FranceAgriMer, jugeant que la France devait réagir pour rester compétitive «et garder son positionnement en Europe et dans le monde».

La France, l'Espagne et l'Italie se partagent suivant les années la place de 1er producteur mondial de vins que la France a récupérée en 2014 après avoir cédé sa place à l'Espagne.

L'an dernier la production, 47 millions d'hl, s'est redressés, mais elle avait enregistré deux années de très petites récoltes, à 41 millions d'hl en 2012 et 42 millions d'hl en 2013, «les plus petites récoltes en 25 ans», a rappelé M. Despey. Des niveaux en tout cas très inférieurs à la moyenne décennale de 45 millions hl.

En dix ans, le vignoble de l'hexagone a perdu 12% de sa surface et atteint désormais 750 000 ha.

«L'idéal serait d'y rester», juge Jérôme Despey. «Il faut arriver à se stabiliser à ce niveau sans régresser pour faire face à nos concurrents», estime-t-il alors que le dépérissement du vignoble inquiète les professionnels, en raison de maladies comme la maladie du bois qui affecte tous les vignobles, même si la Champagne est moins touchée.

Par ailleurs, le soutien européen à la production viticole dans le cadre de la PAC, la politique agricole commune, va subir plusieurs modifications réglementaires à partir de 2016 auxquelles les vignerons doivent s'adapter.

Les vins et spiritueux avec 10,8 milliards d'euros d'exportations représentent le 2e poste d'excédent commercial français (9,5 milliards) derrière l'aéronautique, rappellent régulièrement les professionnels.