Pour ceux qui se demandent avec quel vin accompagner une tranche de Migneron de Charlevoix, la réponse viendra à l'été. Le propriétaire de la célèbre fromagerie de Baie-Saint-Paul commercialisera sous peu son propre vin, Le Charlevoyou.

Maurice Dufour est surtout connu pour ses talents de fromager. Mais cet agronome de formation se passionne aussi pour la vigne depuis qu'il a obtenu son diplôme universitaire en 1987.«J'ai planté du vandal-cliche sur la terre familiale il y a 20 ans, raconte-t-il. J'ai toujours été curieux de ce qui se faisait dans les autres pays nordiques comme la Russie.»

Ses quelques pieds de vigne ont survécu au climat de Baie-Saint-Paul. Si bien que l'apprenti vigneron a décidé de faire les choses en grand. En 2009, il a planté 9000 pi supplémentaires près de sa fromagerie.

Charlevoix peut paraître hostile pour la culture de la vigne, mais M. Dufour assure que l'abondance de neige protège ses plants du froid en hiver. Il profite aussi d'un sol sablonneux qui se draine facilement ainsi que de beaucoup de vent. Ces deux facteurs repoussent les maladies de la vigne.

Un premier vin

Le vigneron-fromager a procédé à la récolte de ses premiers raisins l'automne dernier. Et se dit emballé du résultat.

«C'est un superbe défi, ajoute le vigneron. J'ai hâte de comparer mes vins avec les autres produits du Québec.»

Dès l'été, il mettra en vente un blanc légèrement sucré à base de muscat. Deux autres cuvées, un blanc sec et un rosé, ont été vinifiées dans son chai. Les fruits ne proviennent cependant pas de son champ, mais plutôt de celui du Domaine Royarnois, un vignoble situé à quelques kilomètres de chez lui. Environ 1000 bouteilles de ces deux vins seront en vente à la boutique de sa fromagerie au coût de 18 $. Quant au muscat, une centaine de bouteilles seront offertes.

Le nouveau vigneron souhaite élaborer des vins en accord avec ses fromages. Pour ce faire, il projette de créer des bulles d'ici quelques années et de certifier son vignoble en agriculture biologique.

Et maintenant, M. Dufour espère que ses vins se retrouveront sur les cartes des restaurants de sa région. Il a déjà pris contact avec le Manoir Richelieu à La Malbaie, le Mouton noir et la table de l'hôtel La Ferme, Les Labours, à Baie-Saint-Paul.