À quelques semaines des vendanges, les vignerons de l'Ontario font une récolte plutôt lucrative. C'est que le gouvernement ontarien vient de leur accorder une subvention de 12 millions de dollars pour améliorer la qualité de leurs vignes.

Durant les quatre prochaines années, les vignerons sont encouragés à arracher leurs cépages hybrides et à «cultiver des variétés de raisin très demandées.» On pense au chardonnay, au riesling, au pinot gris, au pinot noir et au merlot.

Le programme soutien aussi les producteurs de raisins dans la mise en place de la technologie dans leur vignoble. Qu'il s'agisse de consultations avec des experts en viticulture, de la mise en place des systèmes de treillis ou encore des mesures visant à éviter les dommages causés par le gel et le froid.

«Nous travaillons dans un climat plutôt froid. Il faut que les producteurs utilisent plus d'innovations. Je pense aux éoliennes pour pousser l'air chaud vers les vignes. Ce type de dépense sera couverte par le programme», explique Debbie Zimmerman de l'Association des producteurs de raisins de l'Ontario.

Chaque domaine pourra toucher un remboursement de 1 000$ par acre jusqu'à concurrence de 100 000$. L'Association des producteurs de vins de l'Ontario recevra quant à elle un million de dollars. Elle estime que 75% des producteurs utiliseront les subventions.

Dans la vallée du Niagara, le domaine Malivoire cultive un seul cépage hybride, le maréchal foch. Et il n'envisage pas de s'en départir.

«À notre grande surprise, notre Maréchal est devenu un vin culte. On n'avait pas l'intention de continuer à le produire, mais aujourd'hui il est l'un de nos vins les plus populaires », explique Stacy Rose du domaine Malivoire. Elle dit que les sommes seront plutôt utilisées afin de moderniser leur équipement.

Plus de 30 000 tonnes de raisins hybrides sont vendangées chaque année en Ontario. Ce chiffre est supérieur aux 22 000 tonnes de cépages de type vitis vinifera pressés annuellement. Les gouvernements fédéral et provincial avaient déjà investi dans les années 90 afin que les producteurs abandonnent leurs vignes hybrides au profit de celles cultivées en Europe.

Cette annonce a de quoi faire des envieux au Québec. Le président des vignerons québécois Charles-Henri de Coussergues, ne s'en cache pas. Il trouve ses collègues ontariens « bien chanceux. »

Le programme de Transformation alimentation Québec (Transaq) verse quatre millions sur deux ans aux producteurs de boissons alcoolisées artisanales comme le cidre, l'hydromel ou le vin. Cette subvention se termine en 2012.