Le champagne a beau être cher, trop cher, on y revient... immanquablement. La raison en étant que c'est du côté de la Champagne qu'on trouve les meilleurs vins effervescents.

Même s'il y a, bien sûr, certains mousseux (de Californie et d'Italie, entre autres) qui ont de quoi se mesurer à des champagnes.

On peut, en simplifiant - chose que savent tous les amoureux de ces vins - ranger les champagnes en deux grandes catégories, qu'ils soient blancs ou rosés.

À savoir les vins non millésimés, dont le style dépend en bonne partie des vins dits de réserve (de millésimes antérieurs) qu'on ajoute au vin d'une année donnée; puis, en second lieu, les millésimés, qui sont des champagnes d'une seule année jugée supérieure à la moyenne, comme le furent 2002, 1996, 1995, etc.

Essentiellement trois cépages, le Chardonnay, puis le Pinot noir et le Pinot Meunier entrent dans l'élaboration du champagne. (Il y en a d'autres, mais rarement utilisés.)

Avec ces ingrédients en main - les cépages, les vins de réserve, la durée de l'élevage sur lies, etc. - , le chef de cave élabore son et ses champagnes, fidèles au style de la maison.

Il peut n'utiliser que du Chardonnay, ou au contraire que du Pinot noir, un assemblage des deux, ou y ajouter du Pinot Meunier, etc. Toutes les combinaisons sont possibles.

Voici donc, comme à l'habitude, un choix de 10 champagnes choisis parmi les quelque 45 de ces vins que j'ai goûtés récemment, dont 38 à la grande dégustation de mousseux et de champagnes qu'a tenue fin octobre l'Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux (AQAVBS).

Sauf indication contraire, j'ai dégusté tous ces vins à l'aveugle, sans tenter d'en évaluer le potentiel de garde puisqu'ils sont normalement destinés à être bus pendant la période des Fêtes.

Les vins retenus, sans égard à leur prix, sont ceux qui m'ont semblé être les meilleurs... à la condition qu'il y en ait en quantité suffisante.

Exemple, le remarquable Perrier Jouet Belle Époque, complexe et d'une rare distinction, qui m'est apparu comme l'un des deux meilleurs champagnes goûtés à la dégustation de l'AQAVBS, mais dont il ne restait que 22 caisses de 12 bouteilles au moment de la rédaction de ces lignes (200$, code 520 197, et noté 17,5 sur 20).

Faut-il le rappeler? Aussi consciencieux que soit le dégustateur, les risques d'erreurs sont toujours présents lors de telles dégustations marathons-il y avait ce jour-là 85 vins en dégustation, en comptant les mousseux.

Les 10 vins retenus, dont voici de brèves descriptions, sont présentés en allant des moins chers aux plus chers.

Enfin, comme toujours en pareil cas, j'ai noté bas.

Devaux Blanc de Noirs

53,25$

(12061311)

Très sec, et assez austère pour cette raison, du moins par comparaison avec la plupart des champagnes, il a de quoi dérouter... Le bouquet est riche en nuances (note de citron, un peu rancio, etc.), et suit une bouche au caractère très affirmé, avec des arômes rappelant les fruits à chair jaune confit (genre coings). Particulier. Goûté à bouteille découverte et dans d'autres circonstances que la dégustation de l'AQAVBS. 12% (49 caisses).

17,2

Charles Heidsieck Brut Réserve

64$

(51953)

Champagne au style tout en finesse, de corps moyen, distingué, de facture classique, et doté d'une bonne persistance. Il y a une note rancio, mais à peine perceptible. De la classe. 12% (659 caisses).

17

Moët

67$

(10839619)

Le bouquet est fin, discrètement rancio, nuancé. En bouche, un certain corps, de la complexité, et, m'a-t-il semblé, quelque chose d'un peu austère, ce qui n'est pas du tout un défaut. Délicieux. 12% (62 caisses).

17

Champagne Bollinger Spécial Cuvée

71$

(563338)

Malgré son prix, c'est, dit-on, le champagne le plus vendu au Québec. On est dans le registre de l'élégance, avec des notes rappelant le beau chablis, de l'éclat et une bonne persistance. Beaucoup de classe, donc. 12% (7107 caisses).

17,2

Joseph Perrier Cuvée Royale 2002

78,50$

(10796946)

Vin fait que de Chardonnay comme l'indique la mention «blanc de blancs», c'est un vin tout en dentelles, semble-t-il au premier abord, mais qui montre en bouche une complexité à laquelle on ne s'attend guère. Goûté précédemment à bouteille découverte, je lui avais alors attribué la note de 17,5. Très bon. 12% (102 caisses).

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