L’année 2022 nous aura encore fait mentir. Alors que tout le monde croyait que l’on était entré dans une nouvelle ère, les vieux ténors nous ont rappelé pourquoi nous aimions autant le tennis. La Presse fait le bilan de la saison 2022 du tennis masculin en dévoilant ses choix pour les honneurs individuels de fin de saison.

Joueur de l’année : Rafael Nadal

Il faut rendre à César ce qui revient à César. Le plus grand champion de l’histoire s’est imposé et l’année 2022 a été celle de Rafael Nadal. Blessé gravement à un pied, il avait raté les quatre derniers mois de la saison 2021. Quelques jours avant le début des Internationaux d’Australie, sa participation restait incertaine. Il a finalement remporté le tournoi. Quelques mois plus tard, il a gagné son 14e titre à Roland-Garros, malgré des douleurs atroces. Surhomme, il s’est propulsé au sommet de l’histoire avec un 22e titre en tournoi du grand chelem. À Wimbledon, il a dû renoncer à la demi-finale, parce que son corps n’en pouvait plus. Il termine l’année au deuxième rang mondial, et à 36 ans, il est le plus vieux joueur du top 40.

Équipe de l’année : Wesley Koolhof et Neal Skupski

PHOTO ANTONIO CALANNI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Wesley Koolhof (à droite) et Neal Skupski ont gagné sept tournois ensemble en 2022 et ont terminé l’année au 1er rang mondial en double.

Wesley Koolhof et Neal Skupski ont réussi l’exploit de gagner sept tournois ensemble en 2022, et ce, sur toutes les surfaces. Ils ont terminé l’année au sommet du classement mondial, même s’ils ont perdu en demi-finale des Finales de l’ATP contre leurs rivaux Rajeev Ram et Joe Salisbury. Koolhof et Skupski ont atteint la finale des Internationaux des États-Unis. D’ailleurs, quelques semaines auparavant, ils avaient triomphé à l’Omnium Banque Nationale de Montréal.

Joueur le plus amélioré : Carlos Alcaraz

PHOTO ANGELA WEISS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Carlos Alcaraz a gagné cinq titres cette saison, dont les Internationaux des États-Unis.

Carlos Alcaraz aurait très bien pu être le joueur de l’année. C’est pourquoi son titre de joueur le plus amélioré est totalement justifié. Au début de l’année, il était un brillant espoir. En novembre, il est devenu à 19 ans et 214 jours le plus jeune joueur à clore la saison au premier rang mondial. Il sera indéniablement l’un des meilleurs joueurs de la prochaine décennie. Ce qu’il a réalisé cette saison est colossal. Il a gagné cinq titres, dont les Internationaux des États-Unis. Il avait terminé la dernière saison au 32e rang du classement et le voilà au sommet de l’ordre mondial.

Nouveau venu de l’année : Holger Rune

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Le Danois Holger Rune a terminé l’année en battant Novak Djokovic en trois manches au Masters 1000 de Paris.

Sofia, Stockholm, Bâle et Paris. Quatre villes, quatre finales consécutives. C’est sur cette séquence que Holger Rune a terminé sa saison. En vérité, il l’a terminée en battant Novak Djokovic en trois manches au Masters 1000 de Paris. Le jeune homme de 19 ans a mis la main sur trois titres cette saison. Il a épaté la galerie. Avec Alcaraz et Félix Auger-Aliassime, il représente l’avenir du tennis. Actuellement 11e mondial, il était à l’extérieur du top 100 à pareille date l’année dernière.

Joueur canadien de l’année : Félix Auger-Aliassime

PHOTO GABRIEL MONNET, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Félix Auger-Aliassime soulève le trophée après avoir remporté le tournoi de Bâle, en Suisse, le 30 octobre dernier.

Affirmer que vous n’avez pas été diverti par la fin de saison de Félix Auger-Aliassime serait comme affirmer que vous n’aimez pas respirer. Le Québécois de 22 ans a été le meilleur joueur au monde en octobre. Il a gagné trois tournois consécutifs. Seul Rune a été capable de le freiner, en demi-finale à Paris. Plus tôt dans la saison, il avait mis fin à une lourde disette en gagnant son premier titre sur le circuit. Il a terminé l’année en atteignant ses trois objectifs de début de saison, qui étaient de gagner un tournoi, d’être de manière régulière dans le top 10 et de participer aux Finales de l’ATP. FAA s’est aussi démarqué en équipe, lorsqu’il a aidé le Canada à remporter ses premiers titres à la Coupe ATP et à la Coupe Davis.

Moment de l’année : la retraite de Roger Federer

PHOTO GLYN KIRK, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Roger Federer et Rafael Nadal

C’était le 23 septembre dernier. Un vendredi. Tout le monde se souvient d’où il était. Et avec qui. C’était ce genre de moment. Dans le dernier match de son illustre carrière, le plus grand que nature Roger Federer a accroché sa raquette après une défaite en double, à la Coupe Laver, aux mains de Jack Sock et Frances Tiafoe, aux côtés de Rafael Nadal. Tout le monde se souviendra de la scène, à l’Aréna O2 de Londres, lorsque sous les acclamations d’une foule qui refusait d’y croire, Federer s’est effondré en larmes pendant plusieurs minutes. Idem pour Rafael Nadal, assis à la gauche de Federer, dans l’une des scènes les plus déchirantes, mais révélatrices de l’histoire du sport. Comme quoi même les plus grands rivaux peuvent aussi être de grands amis.