(Laval) Nul besoin de le leur rappeler : Mathieu Germain et Steven Wilcox sont à la croisée des chemins. Les deux pugilistes savent que la suite de leur parcours aura des allures bien différentes selon qu’ils remportent ou non leur face-à-face de jeudi, à la Place Bell.

« C’est clair que c’est un gros combat pour nous deux, à 32 et 33 ans, a dit l’Ontarien Wilcox (24-3-1, 7 K.-O.). Vous le perdez et vous devrez prendre quelques pas de recul. Vous le gagnez et vous vous retrouverez dans le top 10 mondial. […] Dans ce cas, votre prochain combat ne sera peut-être pas pour un titre mondial, mais il sera très significatif. »

Ce top 10 mondial, c’est ce que promet la conquête de la ceinture Intercontinentale de l’International Boxing Federation (IBF) des super-légers, qui sera à l’enjeu dans ce duel. Germain (21-2-1, 9 K.-O.) n’entrevoit d’ailleurs aucune autre issue que de sortir victorieux de cet affrontement.

« Ce combat a lieu parce que j’ai une bonne feuille de route, que j’ai affronté de bons adversaires au cours de ma carrière. Je suis en forme, je ne suis qu’un jeune vétéran.

« J’ai encore le goût de faire des sacrifices. […] Peu importe qui doit remporter ce combat, je vais faire ce que j’ai à faire. Je ne vois pas Steven Wilcox comme une menace. C’est lui le négligé dans ce combat. »

Son entraîneur, Stéphan Larouche, est toutefois d’accord : vaut mieux gagner cet affrontement que de passer par le chemin le plus long.

« Une défaite n’est pas dramatique, ça dépend toujours comment ça se passe. […] Mais c’est vrai qu’en théorie, le gagnant va avoir un chemin plus intéressant, mais très difficile. Le perdant va devoir se dire qu’il va aller voir ailleurs ou faire des combats plus payants : les gars vont avoir de belles fiches, le téléphone va sonner. Que ce soit pour des combats éliminatoires ou des remplacements de dernière minute.

« Il ne faut pas oublier qu’il y a deux buts là-dedans : devenir champion ou du monde ou faire de l’argent. Si tu ne réussis pas le premier, il faut que tu fasses le deuxième. Si tu ne peux pas réussir le deuxième, trouve-toi un autre job ! »

Camara-Zamora : ne pas se fier aux apparences

La Montréalaise d’adoption Jessica Camara (10-3, 2 K.-O.) se battra aussi pour le titre International des super-légères de l’IBF, face à la Mexicaine Karla Ramos Zamora (9-9-1, 2 K.-O.).

Si la fiche de Zamora semble sans lustre, Camara prévient que chez les dames, les combats « difficiles » surviennent plus rapidement que chez les hommes.

« C’est une adversaire pugnace. Elle fonce toujours droit devant et lance beaucoup de coups », a dit celle qui s’est battue pour les titres de l’International Boxing Organization (IBO), de la World Boxing Association (WBA) et de la World Boxing Organization (WBO) contre Kali Reis en 2021, combat qu’elle avait perdu par décision partagée.

« Les boxeuses féminines, nous ne craignons pas d’inscrire une défaite à notre fiche, a-t-elle ajouté. Nous acceptons tous les combats et nous y allons à fond de train. »

« Les femmes acceptent plus de combats 50-50, a pour sa part noté son promoteur, Lou DiBella, copromoteur de l’évènement de jeudi avec Groupe Yvon Michel. La fiche de Zamora est trompeuse, car plusieurs de ses adversaires sont devenues championnes du monde par la suite. »

Quatre d’entre elles sont effectivement devenues championnes. Quelques autres ont livré un ou des combats de championnat du monde. La fiche combinée de ses adversaires est d’ailleurs fort respectable, à 139-50-15.

Ce combat sera l’un des trois combats féminins de la soirée, qui aura d’ailleurs des allures de conventum de l’équipe nationale du Canada avec Camara, Caroline Veyre et Amanda Galle qui monteront sur le ring.

Veyre (2-0) affrontera Anaëlle Angerville (5-1-1), tandis que Galle (7-0-1, 1 K.-O.) fera face à Lorena Cruz Aispuro (4-2).

L’Irlandais Joe Ward (8-1, 4 K.-O.) tentera de mettre de la joie dans ses festivités de la St-Patrick face au Mexicain Mario Andrade Rodriguez (7-0, 4 K.-O.). Finalement, l’Italien Yoel Angeloni (1-0) sera opposé à Alexander Calixto (1-1, 1 K.-O.).

Tous ces combats auront lieu avant le plat de résistance, soit le combat éliminatoire des mi-lourds de l’IBF entre Jean Pascal (36-6-1, 20 K.-O.) et l’Allemand Michael Eifert (11-1, 4 K.-O.). Le vainqueur deviendra l’aspirant obligatoire au titre détenu par le Montréalais Artur Beterbiev. La première cloche retentira à 19 h.