Les conditions étaient parfaites. La ville de Lillehammer s’était vêtue de son plus bel habit, et les fondeurs québécois en ont profité pour danser avec elle.

Antoine Cyr et Katherine Stewart-Jones ont eu de quoi rendre fier l’Outaouais avec une 12e et une 13e place, dimanche, à l’épreuve du 20 kilomètres classique en départ groupé.

Même si leur résultat est similaire, le contexte dans lequel s’inscrivent les deux courses est aux antipodes.

D’un côté, Cyr avait dû faire l’impasse sur la première étape de la Coupe du monde la semaine dernière, en Finlande, cloué au lit à cause d’un rhume. Dimanche matin, en Norvège, il a obtenu son deuxième résultat en carrière.

De l’autre, Stewart-Jones est en plein cœur d’une séquence exceptionnelle, alors que depuis le début de la saison, elle collectionne les bons résultats. Dimanche matin, elle a obtenu le meilleur résultat de sa carrière.

Le retour d’Antoine Cyr

Plus bel espoir au pays depuis quelques années, l’athlète de Gatineau rehausse les attentes saison après saison.

Incapable de montrer ce qu’il avait dans le ventre en entamant la saison, Cyr bouillait d’impatience avant de prendre le départ dans le royaume du ski. « En Finlande, le moral était à terre. J’étais vraiment déçu de ne pas pouvoir courser. Tu te poses beaucoup de questions. »

Ce qui le rassure, avec le résultat du jour, c’est d’avoir pu prouver à son équipe et aux gens qui l’entourent qu’il était toujours dans le coup. « Pour toutes les personnes qui croient en toi, c’est le fun de leur montrer qu’on peut faire de bons résultats. C’est vraiment satisfaisant et rassurant », a-t-il dit quelques minutes avant d’aller souper.

Cyr se réjouit du résultat, certes, mais surtout d’avoir pu manœuvrer dans une course extrêmement serrée, qu’il a comparée à une étape cycliste. « C’était vraiment une course chaotique », révèle-t-il. Effectivement, les écarts entre les skieurs ont été minimes tout du long. La preuve, c’est que l’athlète de 24 ans a terminé seulement cinq secondes derrière le gagnant Pål Golberg.

Toutefois, il précise qu’avec des conditions qu’il qualifie de « journée classique presque parfaite », il fallait s’attendre à une telle compétition. « On savait qu’il n’allait pas y avoir de gros écarts qui allaient se créer pendant la course à cause du profil du parcours. On a vraiment bien tiré notre épingle du jeu. J’étais super content de la manière dont j’ai skié, que je me suis bien déplacé. C’est vraiment une belle journée pour moi. »

D’ailleurs, réaliser un tel tour de force chez les Norvégiens, « ça veut en dire beaucoup » pour lui.

La lancée de Katherine Stewart-Jones

Jointe au téléphone juste après son coéquipier, Stewart-Jones ne pouvait cacher sa joie. À 27 ans, elle performe mieux que jamais et elle-même confirme qu’elle vit sans doute les meilleurs moments de sa carrière. Cette 13e place la conforte encore plus dans cette position.

PHOTO LEAH HENNEL, ARCHIVES COC FOURNIE PAR LA PRESSE CANADIENNE

Katherine Stewart-Jones

« Je me sens vraiment en forme. Ce n’est pas facile d’être aussi constante dans mes résultats. Ça démontre vraiment que je suis en pleine forme. »

En Finlande, elle avait terminé en 24e et 20e positions. Samedi, elle avait pris le 26e rang. Ces derniers résultats l’ont mise en confiance et dans une course de style classique, en départ groupé, sur une piste exceptionnelle, tous les éléments étaient réunis pour que l’athlète de Canmore puisse clôturer son week-end de belle façon.

Elle précise d’ailleurs que l’une des raisons qui pourraient expliquer cette succession de résultats époustouflants est le fait qu’elle se mette un peu moins de pression sur les épaules.

Je me concentre moins sur le résultat. Je veux juste donner le meilleur de moi-même à chaque course.

Katherine Stewart-Jones

Bien sûr, le résultat épate, mais c’est aussi la manière dont Stewart-Jones est maintenant capable de rivaliser avec les meilleures au monde qui impressionne. Dimanche, elle a devancé des skieuses comme Emma Ribom ou Maja Dahlqvist, des skieuses qui sont montées sur le podium plus souvent qu’à leur tour. « Voir que je suis aussi proche d’elles, ça me motive », lance-t-elle.

Le fait qu’elle soit aussi plus à l’aise dans les épreuves de départs individuels est aussi un facteur dans sa réussite. « J’ai eu de la misère dans le passé. Cette année, ça a vraiment cliqué. Aussitôt que tu peux faire de bonnes performances en départs individuels, ça améliore tes résultats généraux. » Elle a même révélé être un peu étonnée d’un tel rendement.

Cyr et Stewart-Jones ont prouvé qu’ils avaient ce qu’il fallait pour être compétitifs pendant toute la saison à venir. Les deux athlètes de l’Outaouais seront de retour en action la semaine prochaine, toujours en Norvège, encore dans le but de prouver qu’ils ont leur place au royaume.