Les Coupes du monde de ski alpin sont dorénavant le théâtre de l’une des rivalités les plus pures et les plus féroces de la planète sportive. Encore une fois cette saison, Mikaela Shiffrin et Petra Vlhova seront les prétendantes les plus sérieuses à l’obtention du gros globe de cristal. À moins que Sofia Goggia ne vienne brouiller les cartes.

Mikaela Shiffrin a 27 ans et l’année dernière, elle est montée sur le podium 14 fois en 26 courses. Petra Vlhova a aussi 27 ans et elle est montée sur le podium 13 fois en 25 courses.

Les deux meilleures skieuses au monde sont au coude-à-coude depuis cinq ans et rien n’indique que cela devrait changer lors de la saison à venir.

Techniciennes hors pair, elles ont toutes deux ce qu’il faut pour gagner le classement cumulatif à nouveau. Toutefois, Shiffrin a un ascendant sur sa rivale. Celui d’être plus polyvalente.

Ultimement, c’est ce qui aura permis à l’Américaine de l’emporter au fil d’arrivée en 2022.

Comme Shiffrin, Vlhova excelle en slalom et en slalom géant, mais la championne en titre a aussi su tirer son épingle du jeu en super-G et en descente. La victoire de Shiffrin en descente et sa deuxième place en super-G dans les finales de Courchevel en fin de saison auront été des facteurs déterminants dans la quête de son quatrième gros globe de cristal en carrière.

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Petra Vlhova

Le même genre de scénario risque de se répéter en 2023. Dans un récent entretien publié sur le site web de l’équipe américaine, la tenante de 74 titres sur le circuit de la Coupe du monde a confirmé qu’elle envisageait d’avoir un calendrier relativement chargé encore cette saison. « Ce ne serait pas un mensonge d’avancer que je ferai plus de courses en descente. Je pense faire plus de courses en super-G et on verra comment on va intégrer la descente. »

En camp d’entraînement au Chili, Shiffrin a affirmé être en pleine possession de ses moyens. Son effondrement aux derniers Jeux olympiques est derrière elle, comme elle l’a prouvé en fin de saison. Elle se sent d’attaque pour le premier géant à Solden, en Autriche. « La fluidité de mes virages et mon rythme entre les virages sont vraiment au point. C’est toujours positif de finir un camp comme ça. »

Goggia dans le rétroviseur

Avant sa blessure, seule Sofia Goggia était en mesure de chauffer Shiffrin et Vlhova au classement général. Elle avait gagné cinq de ses huit premières courses.

Son emprise sur les épreuves de vitesse est telle que même si rien n’est assuré dans le monde du sport, il était presque trop facile de prédire la présence de l’Italienne sur le podium.

Sa manière de générer de la vitesse et d’amortir les sauts est aussi spectaculaire et précise qu’un tableau de Van Gogh.

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Sofia Goggia

Sa saison a toutefois été gâchée par une vilaine chute qui ne l’a pas amochée qu’à moitié.

Lors d’une course de super-G à Cortina D’Ampezzo à la fin de janvier, Goggia a été victime d’une entorse au genou gauche, d’une déchirure partielle du ligament croisé antérieur et d’une légère fracture du péroné.

Comme l’athlète de 29 ans est une force de la nature et une travaillante invétérée, elle est revenue sur ses skis trois semaines plus tard, à temps pour les Jeux olympiques de Pékin. Elle a gagné la médaille d’argent à l’épreuve de descente. « C’était la saison la plus folle de ma vie », a-t-elle déclaré lors de la journée médias organisée par son commanditaire Atomic au début du mois d’octobre.

Elle a terminé la saison avec le globe de cristal de discipline en descente, mais ce qu’elle souhaite, c’est d’embrasser le gros globe. Elle s’est entraînée sans pépin pendant l’été et il faut s’attendre à la voir souvent sur le podium.

Ali Nullmeyer : la force tranquille

Ali Nullmeyer n’est pas la skieuse la plus excentrique ni la plus spectaculaire. Tranquillement, elle apprend à faire sa place au sein de l’équipe nationale canadienne.

À 24 ans, ses résultats parlent d’eux-mêmes. À sa troisième saison sur le circuit de la Coupe du monde, l’Ontarienne a réalisé trois top 6. La spécialiste en slalom a réussi une cinquième place et deux sixièmes positions.

Elle est encore dans une phase importante de son développement, mais déjà, ses coéquipières voient en elle une skieuse qui a le potentiel de non seulement faire des podiums, mais de gagner des courses.

Elle a joué de malchance à certains moments la saison dernière et son inexpérience lui fait parfois prendre des décisions coûteuses, mais Nullmeyer a dans sa technique, son approche et son physique tout ce qu’il faut pour faire encore mieux que sa 11e place au classement final du slalom la saison dernière.