Médaillée à chacune de ses trois participations aux Championnats du monde juniors, la patineuse de vitesse Béatrice Lamarche a pris part à ses premières Coupes du monde dès l’âge de 18 ans.

Sa progression constante l’a menée jusqu’à la 12place au 1000 m des Championnats du monde par distance individuelle d’Heerenveen, à l’hiver 2021.

L’athlète de Québec s’annonçait alors comme une candidate sérieuse à une sélection pour les Jeux olympiques de Pékin, ce qui lui aurait permis de suivre les traces de son père Benoît, membre de l’équipe canadienne en 1984 et en 1988.

Or, une déconvenue aux Championnats canadiens de l’an dernier, à Calgary, l’a empêchée de s’aligner dans les quatre Coupes du monde de l’automne. Son dernier espoir de qualification reposait sur les sélections de Québec à la fin de décembre 2021.

La résurgence des cas de COVID-19 et le confinement subséquent ont fait avorter l’évènement à quelques jours d’avis. Le coup a été beaucoup plus dur à encaisser pour celle qui estimait avoir de « très bonnes chances » de décrocher un billet pour la capitale chinoise.

L’annulation des sélections olympiques a été vraiment pire que mon échec aux Championnats canadiens. Ce n’est pas toi qui l’échappes ; tu n’as aucun contrôle. Tu n’as pas la chance de prouver quoi que ce soit. Ç’a été très dur pour moi.

Béatrice Lamarche

Après avoir goûté à la scène internationale pendant quelques saisons, elle a donc passé l’année à faire des compétitions au Canada, avec pour principal objectif de conserver sa place dans le programme national pour la saison suivante.

« Ç’a été de grosses montagnes russes d’émotions et ç’a probablement été ma saison avec les plus grands défis. Au bout du compte, c’est correct. Je suis passée à travers et j’ai repris mon erre d’aller. »

« Une belle victoire »

Un an après sa contre-performance à Calgary, Lamarche a vécu une expérience totalement à l’opposé aux Championnats canadiens de Québec, la semaine dernière, à l’anneau Gaétan-Boucher.

Cinquième du 500 et du 3000 m en ouverture de compétition, l’athlète de 24 ans a remporté l’argent au 1000 m, sa distance de prédilection. Elle a souligné son premier podium à ce niveau en levant les bras après avoir traversé la ligne. Seule Ivanie Blondin est parvenue à la devancer par une seconde.

Au 1500 m, Lamarche a remis ça en finissant troisième derrière Blondin et Isabelle Weidemann, championnes olympiques de la poursuite à Pékin. Elle se dit particulièrement fière de cette course qu’elle a « attaquée » comme elle le souhaitait sur le premier tour et trois quarts (700 m).

« Ça faisait quelques années que j’avais un peu de misère avec la gestion de mes 1500 m. On dirait que j’avais toujours un peu peur d’y aller parce qu’on sait que c’est vraiment très dur, un 1500 m. Je suis très contente d’avoir eu la tête et la confiance de tenter le tout pour le tout. Parce que peu importe comment tu le commences, c’est du pareil au même par la suite : essayer de casser le moins possible… C’était une belle victoire. »

PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Béatrice Lamarche en août 2021

Lamarche a conclu les championnats avec une troisième place au départ de groupe, une spécialité dont elle a déjà été championne mondiale junior, mais qu’elle a mise de côté depuis.

Avec trois médailles en cinq départs, l’étudiante en kinésiologie à l’Université Laval a « un peu » surpassé ses attentes.

Je pense que j’avais les capacités de faire ça, mais c’est toujours agréable de bien exécuter ce qu’on veut faire. J’ai quand même été très constante du 500 au 3000 m. J’ai eu quatre très bonnes courses. Mais dans le 1000 m et le 1500 m, j’espérais vraiment être dans les meilleures.

Béatrice Lamarche

Lamarche attribue une large part de ses succès récents à l’augmentation du volume à l’entraînement. La création d’un groupe de demi-fond et de fond au nouveau Centre de glaces a changé la donne.

« Je ne m’étais jamais autant entraînée que cet été. Ça a payé. Je me sens super en forme et mes courses me prouvent que je le suis. Ma faiblesse était justement là ; ma forme physique était un peu trop basse pour le niveau que je vise. Je commence à me reprendre. »

L’arrivée de Valérie Maltais, titrée au départ de groupe, lui procure également une partenaire d’entraînement de son calibre. Les deux patineuses s’entendent à merveille.

« C’est l’une des premières fois que j’ai une fille de ma force avec moi. Les autres filles contre qui je cours sont habituellement dans l’Ouest. On fait pratiquement les mêmes distances même si elle est un peu plus longue distance que moi. L’ambiance est décontractée, c’est cool et on a vraiment du fun ensemble. »

Près de deux ans après sa dernière présence sur le circuit, Lamarche lancera sa saison internationale aux Coupes du monde de Stavanger (Norvège) et d’Heerenveen (Pays-Bas), le mois prochain. Suivront deux manches à Calgary en décembre. L’occasion parfaite pour mesurer le chemin parcouru.