Ce n’est pas parce qu’elle a pris sa retraite que Cendrine Browne a cessé de s’impliquer. Au contraire, elle est encore plus dévouée que jamais au développement des jeunes fondeuses d’ici.

Tout au long de sa carrière d’athlète, l’olympienne a toujours tenu à être active dans sa communauté. Pour transmettre sa passion du ski de fond et pour faire comprendre aux jeunes filles qui l’ont admirée qu’il était possible d’aller au bout de sa volonté et de ses rêves.

Ce souci de tendre la main à une nouvelle génération s’est matérialisé au printemps 2021 lorsque, accompagnée par sa coéquipière Laura Leclair, elle a créé Féminaction, un programme offrant un soutien et un encadrement aux fondeuses de 13 à 16 ans.

Leur programme, divisé en trois volets, en est présentement à sa deuxième saison. Leur deuxième camp d’entraînement de l’année a lieu du 2 au 5 septembre. Le premier s’est déroulé du 24 au 26 juin dernier, alors que 16 athlètes y ont partagé leur passion. « On aimerait en organiser un troisième pendant la saison pour voir les filles sur neige, pour faire de la technique avec elle, faire un suivi », a précisé Browne.

Les camps représentent le premier volet du programme. Le fait que les filles soient les mêmes à chaque camp d’entraînement distingue aussi Féminaction des autres programmes. Les athlètes sont assurées d’obtenir un suivi régulier et pour la cofondatrice de cette initiative, il est important que les athlètes se sentent soutenues dans tout le processus, « pour justement voir la progression, continuer de bâtir sur ce qu’on avait commencé au début de l’été et continuer de créer cette cohésion qu’on cherche à avoir au sein du groupe ». Il s’agit aussi de « créer une communauté dans laquelle les filles peuvent se sentir en sécurité et où elles peuvent être elles-mêmes sans se soucier des regards externes », ajoute Browne.

PHOTO ALEXANDRA RACINE, FOURNIE PAR CENDRINE BROWNE

Les mêmes filles participent à chaque camp d’entraînement du programme Féminaction, ce qui leur offre un suivi personnalisé et régulier.

Le deuxième volet consiste à aller à la rencontre d’autres passionnées dans les régions plus éloignées. Prochainement, elles iront donc visiter des clubs à Amos et à Gatineau. « On va s’entraîner avec elles, passer du temps de qualité, on aura des discussions importantes et on fera des activités », a ajouté l’athlète des Laurentides, établie à Saint-Ferréol-les-Neiges, près de Québec, depuis quelques années.

Le troisième volet est la plus grande innovation du programme et il s’agit d’une nouveauté dont Browne n’est pas peu fière : une initiation au coaching, dans le but de créer une communauté de pratique qui servira principalement à aider, encadrer et guider les entraîneuses. Ultimement, Browne et Leclair ont beau former certains des plus beaux espoirs du ski de fond québécois, si personne ne les encadre à leur retour dans leur club respectif, les progrès effectués pourraient n’avoir servi à rien. Cette formation d’entraîneur est donc primordiale pour elles.

Le but est d’offrir un endroit où les entraîneurs peuvent se soutenir les uns et les autres, faire de l’apprentissage en continu, parler des problématiques du milieu sportif féminin et trouver des solutions. C’est donc de créer une communauté forte.

Cendrine Browne

Ce volet s’inscrit aussi parfaitement dans l’objectif de transmission et de partage sur lequel est fondé le programme. « On pense que plus on travaille ensemble, plus on va se tirer vers le haut », a indiqué Browne.

Un nouveau défi

Au lendemain de l’annonce de sa retraite, en avril, celle qui a pris part à plus d’une dizaine de départs en Championnats du monde et à 76 en Coupe du monde a reçu un coup de fil de Ski de fond Québec. La fédération provinciale a créé un poste personnalisé pour Browne, qui occupe les fonctions de coordonnatrice au soutien des athlètes depuis quelques semaines.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Cendrine Browne aux Jeux olympiques de Pékin

Elle sera la personne-ressource de l’organisation pour faire le lien entre les athlètes de tous les niveaux et les clubs, la fédération, le ministère, le programme sports-études et des organismes comme l’Institut national du sport du Québec (INS). « Je suis super motivée et j’ai plein de nouveaux défis dans mon nouveau rôle. »

Elle aura aussi la chance de se rendre dans différents camps d’entraînement et sites de compétitions pour « voir les athlètes, les soutenir, mais aussi pour avoir la chance de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas ».

L’expérience et la motivation de Browne seront sans doute un atout majeur pour la fédération. Le ski de fond a nourri la vie de la double olympienne et elle a désormais envie de redonner pour accentuer et améliorer le développement du ski de fond québécois. « J’espère que je vais pouvoir faire une différence et que les athlètes se sentiront écoutés. Je veux leur donner les meilleurs conseils pour qu’ils vivent la plus belle expérience possible. »