La constance a un nouveau nom. Kim Boutin a été décorée d’argent dans toutes les distances cette fin de semaine, aux Championnats du monde de courte piste, ce qui lui a valu le titre de vice-championne du monde.

Après avoir remporté l’argent au 1500 m et au 500 m samedi, la Sherbrookoise n’était pas rassasiée. Elle en voulait plus. Dimanche, elle a mis la main sur l’argent au 1000 m et au relais.

« D’être autant constante pendant des Mondiaux, c’est très difficile, a-t-elle soutenu en fin de journée. Je suis contente de l’avoir fait. Ça m’a donné une belle expérience pour voir où j’en étais et qu’est-ce qui me manque pour la suite. »

La journée commençait avec la dernière distance individuelle de la fin de semaine, le 1000 m. La Sherbrookoise et sa principale rivale ce week-end, la Sud-Coréenne Minjeong Choi, se sont livré une belle bataille, mais c’est Choi qui a eu le dessus. Elle a du même coup devancé Boutin au premier rang mondial.

Pour déterminer le classement cumulatif final et couronner les champions du monde féminin et masculin, les huit premiers athlètes par genre prenaient part à une super finale sur 3000 m. Boutin devait battre Choi. Elle a bien tenté de la dépasser dans la dernière ligne droite des 27 tours, sans succès.

La Sud-Coréenne, avec ses 107 points contre 84 pour la Canadienne, a décroché son quatrième titre de championne du monde en carrière.

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La Sud-Coréenne Minjeong Choi devant Kim Boutin

« Quand on est moins d’athlètes, c’est très un contre un, a expliqué Boutin. C’est plus difficile. […] Ça me donne juste le goût de continuer et d’aller me battre pour la première place. »

« Choi est une machine d’endurance. [Ça m’a permis] de voir où j’en suis. Ce sont mes tracés… Il faut que j’apprenne à dépasser ! », a-t-elle ajouté en riant.

La Néo-Brunswickoise Courtney Sarault, vice-championne l’an dernier, a terminé au 5rang cumulatif, alors que la Montréalaise de 23 ans Alyson Charles a pris la 7position.

Rappelons que la Néerlandaise Suzanne Schulting, championne du monde en 2021, était absente en raison de la COVID-19.

L’équipe rebondit

La finale du relais était la dernière course de la fin de semaine du côté féminin. Boutin, qui fermait la course pour le Canada, a vu Minjeong Choi – encore elle – la dépasser dans la dernière ligne droite pour permettre à la troupe sud-coréenne de triompher. Les Néerlandaises ont hérité du bronze.

Les représentantes de l’unifolié étaient tout sourire après la course, elles qui avaient dû se contenter de la quatrième place aux Jeux olympiques il y a deux mois.

« On a fait une belle course, on a bien rebondi des Jeux olympiques, a laissé entendre Boutin. On était très unies. On la voulait, celle-là. »

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Les représentantes de l’unifolié étaient tout sourire après la course, elles qui avaient dû se contenter de la quatrième place au relais aux Jeux olympiques.

Quand un journaliste lui a demandé si elle avait l’intention de continuer à patiner jusqu’aux Jeux de 2026, la quadruple médaillée olympique de 27 ans a été claire : « Je vais y aller une année à la fois, mais j’ai envie d’y croire. Ça va être un beau défi pour moi. »

« En courte piste, si tu veux être au top et rester au top, il y a toujours une évolution à aller chercher, quelque chose à améliorer. C’est à ça que je m’accroche parce que c’est ça qui me fait vibrer. »

Pascal Dion aussi vice-champion

Comme Boutin, Pascal Dion a terminé la compétition à titre de vice-champion du monde chez les hommes.

Le Montréalais, qui avait remporté l’argent au 1500 m samedi, devait aller chercher le plus de points possible au 1000 m et en super finale du 3000 m, dimanche, s’il voulait finir deuxième au classement cumulatif.

À la surprise générale, Dion n’a pu faire sa place en finale A du 1000 m. On parle d’une surprise parce que le patineur de 27 ans a été couronné champion en Coupe du monde sur cette distance cette saison. Il a cependant remporté la finale B, ce qui lui a rapporté de précieux points au classement cumulatif.

Quelques heures plus tard, il a triomphé au difficile 3000 m. Ses 63 points au classement lui ont accordé son premier titre de vice-champion du monde en carrière. Heureux, le Québécois a pris son coéquipier Charles Hamelin ainsi que ses entraîneurs Marc Gagnon et Sébastien Cros dans ses bras.

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Pascal Dion

« Je ne savais pas à quel point j’aurais de l’énergie et des jambes à la fin. Finalement, j’en avais ! », s’est exclamé Dion en conférence de presse.

« Ça représente tellement [d’être vice-champion du monde]. C’est tout le travail depuis tellement d’années… Je suis arrivé dans la compétition sans trop d’objectifs. Je savais que j’étais capable de faire de bonnes courses, mais jamais je n’aurais cru finir deuxième au cumulatif. »

Il s’agit sans contredit de la meilleure saison en carrière de Pascal Dion, qui a mis la main sur cinq médailles individuelles sur le circuit de la Coupe du monde avant les Fêtes.

Le Hongrois Shaoang Liu, triple médaillé d’or ce week-end, a été sacré champion du monde pour la deuxième année de suite.

Le triple médaillé olympique à Pékin Steven Dubois n’a pas connu le week-end escompté. Il s’est classé 12e au cumulatif, tandis que Jordan Pierre-Gilles a pris le 16rang.