Ça fait maintenant quelques années que Sarah Bennett et Justine Lamontagne sont considérées comme étant parmi les plus beaux espoirs du ski canadien. C’est finalement cette saison qu’elles auront commencé à jouer dans la cour des grands.

La fiche de Bennett en 2022 est impressionnante. Quatre podiums, dont une victoire, en Coupe Nor-Am, une victoire sur le circuit FIS, trois top 8 aux Championnats du monde juniors, un titre de championne nationale en slalom géant, mais surtout, trois départs en Coupe du monde.

« C’était vraiment un choc pour moi de commencer les Coupes du monde cette année, surtout que je ne pensais pas en faire trois », a souligné l’athlète de 20 ans.

« C’était extraordinaire et je pense que je me suis surprise à constater que j’étais prête à skier à ce niveau. Ç’a été vraiment une agréable surprise qui confirme que je suis vraiment prête à continuer dans cette voie. »

La skieuse de Stoneham a brisé la glace en décembre, à Lake Louise, en Alberta, à l’épreuve de super-G. Elle a ensuite pris le départ au slalom géant de Kranjska Gora, en Slovénie, au début de janvier, avant de participer au géant de Kronplatz, en Italie, quelques jours plus tard.

Pour elle, c’est évidemment un rêve qui se réalisait. La sensation de pouvoir skier avec les meilleures au monde et de pouvoir s’entraîner près de son idole Petra Vlhová est encore un sentiment indescriptible.

Elle est heureusement parvenue à ne pas trop ressentir la pression qui venait avec le fait d’être aux côtés de ces skieuses. Elle pense que l’équipe canadienne l’a vraiment mise dans un contexte optimal pour éviter qu’elle se fasse trop impressionner et submerger par les émotions.

« C’est difficile à expliquer, mais on dirait que dans le moment, c’était juste normal que je sois là. Je pense que ç’a été la bonne manière de le gérer, parce que tout le monde savait que j’allais me rendre là à un certain moment et il fallait juste accepter le fait que c’était la nouvelle réalité, que c’était une autre étape de mon cheminement. »

Une travailleuse acharnée

Même si elle est l’une des skieuses les plus douées de sa génération, son entraîneur dans l’équipe provinciale, Francis Royal, insiste sur le fait qu’elle est aussi l’une des athlètes les plus travaillantes.

« Sarah est là où elle devrait être. […] Sarah, c’est au pique pis à la pelle, elle ne fait pas dans la dentelle et il ne faut pas avoir peur de le faire comme ça non plus. Laurence [St-Germain] était comme ça aussi il y a quelques années et c’est comme ça qu’elle continue de connaître du succès encore aujourd’hui. »

Bennett est consciente qu’elle devra continuer de s’appliquer à la tâche de manière quotidienne, surtout qu’elle sait désormais à quoi s’attendre. Une étape est franchie, mais la route vers les plus hauts sommets est encore longue.

« En voyant le niveau [des skieuses] dans des pistes si difficiles, c’est ça qui m’a vraiment impressionnée. Je regardais la course et je ne pouvais pas croire que les filles étaient capables de se lancer et de si bien skier dans des conditions si difficiles. »

En quête d’apprentissage

Seule Québécoise à avoir remporté une médaille d’or aux Championnats du monde juniors de ski alpin, Justine Lamontagne est toujours sur un nuage. Pour l’athlète de 19 ans, il s’agit du point d’exclamation d’une saison pendant laquelle elle a prouvé qu’elle avait sa place parmi les espoirs les plus prometteurs au pays.

Lamontagne est profondément passionnée par son sport. Ça tombe bien, parce qu’elle a énormément skié en 2022. Selon le site officiel de la Fédération internationale de ski (FIS), l’athlète de la région de Québec a pris part à plus de 40 courses depuis le début de la saison, qui a commencé à la fin de novembre.

Parmi toutes ses compétitions, c’est assurément la victoire de l’équipe canadienne à l’épreuve parallèle par équipe, de laquelle elle faisait partie, dont elle se souviendra le plus longtemps. Une journée qui avait commencé dans le doute et qui s’est terminée dans l’extase.

Skieuse polyvalente, tenace et résiliente, Lamontagne a soif d’apprendre pour mieux progresser. Lors de cette journée, elle a fait le plein d’expérience.

« On a beaucoup appris ! Compétitionner contre les meilleures au monde de notre catégorie d’âge, c’était vraiment une super expérience. Surtout avec l’équipe qu’on avait autour de nous. Je pense que de se rassembler, toutes les Canadiennes ensemble, et de se pousser pour être meilleures, s’encourager, ça a vraiment donné quelque chose de spécial », a-t-elle affirmé, à peine revenue au Québec.

« À la fin, je ne réalisais pas ce qui venait de se passer, c’était très gros ! » Et pourtant, elle était championne.

Prendre le temps de bien faire les choses

La tangente qu’a prise la saison 2022 a beaucoup plu à Lamontagne. La skieuse fait confiance au processus et prend à cœur chacune des étapes de son développement. À 19 ans, elle est dans une période charnière de sa carrière.

Au cours de la saison, elle a collectionné les top 10 et d’excellentes performances en Coupe Nor-Am, dans les courses FIS et même aux championnats canadiens.

La plus grande fierté de Lamontagne aura été d’avoir pu montrer ce qu’elle savait faire en Coupe Nor-Am, un circuit nord-américain qui regroupe les meilleurs skieurs au monde, et qui est l’étape juste avant d’accéder au circuit de la Coupe du monde. Que ce soit en slalom, en slalom géant, en super-G ou au combiné, la Québécoise a su maintenir un niveau assez élevé toute la saison et ses résultats en font foi.

« C’est notamment là que j’ai montré ce dont j’étais capable. »

L’athlète a confiance en ses capacités et même si elle obtient des résultats en deçà de ses attentes en Nor-Am, elle ne s’en fait guère trop. Au stade où elle en est dans son développement, une saison ne peut certainement pas être un long fleuve tranquille.

Ou encore une descente sans accrocs : « C’est sûr que parfois, il va y avoir de mauvaises journées. J’ai eu des courses un peu plus difficiles cette saison, où j’avais un peu plus de pression. Donc je pense que je dois construire là-dessus. C’est évident que, parfois, c’est dur sur le moment, mais d’analyser ma saison d’une manière plus globale et de considérer chaque course individuellement, c’est la clé pour progresser. »