Eric Radford dit que la réponse lui viendra pendant les paisibles journées de repos qui suivront la fin de la saison.

Selon Piper Gilles, l’utilisation de la chanson The Long and Winding Road n’était pas nécessairement une manière d’annoncer que le dernier chapitre était arrivé.

Les Championnats du monde de patinage artistique, qui se tiendront cette semaine à Montpellier, en France, pourraient s’avérer la dernière opportunité de voir certains athlètes canadiens à l’œuvre.

Gilles et Paul Poirier, son partenaire en danse et médaillés de bronze en titre aux Mondiaux, n’ont pas pris de décision quant à leur avenir dans le sport.

Radford et sa partenaire Vanessa James sont sortis de la retraite pour faire équipe il y a seulement un an. Quitter maintenant après avoir trouvé leur rythme de croisière pourrait être aigre-doux.

Gilles et Poirier visaient un podium aux Jeux olympiques de Pékin. Toutefois, lors de leur programme libre sur l’air de la mythique œuvre des Beatles, une chanson qui correspondait à leur cheminement personnel houleux avaient-ils dit, un porté raté a laissé Gilles dans une mare de larmes. Ils ont pris le septième rang.

« The Long and Winding Road est un programme qui nous menait aux Jeux olympiques. Nous n’avons jamais vraiment voulu donner l’impression qu’il s’agissait d’une sorte de conclusion, mais nous voulions que ce soit comme la meilleure performance de nos vies aux Jeux olympiques », a expliqué Gilles.

« Paul et moi avons toujours dit que nous aimons patiner, et si nous avons le sentiment que nous pouvons créer ou contribuer davantage, ou si nous nous sentons plus inspirés, peut-être allons-nous continuer. Mais Paul et moi avons seulement besoin d’une pause pour décompresser après une année stressante, avant de voir ce qui nous motive. On verra. »

Radford a remporté deux titres mondiaux avec son ancienne partenaire Meagan Duhamel. Puis, il est sorti de la retraite le printemps dernier pour faire équipe avec James, qui est originaire de Toronto et qui, dans le passé, a patiné pour la France. À Pékin, ils ont terminé en 12e position.

« Ce serait tellement excitant de pouvoir explorer ce dont nous sommes capables […] d’être en mesure de travailler et d’expérimenter de nouveaux programmes et, peut-être, de nouveaux styles, puis partir d’où nous sommes maintenant. Ce serait tellement excitant et vraiment gratifiant. Mais comme vous pouvez l’imaginer, j’ai 37 ans, vous devez vous sentir très, très motivé », a noté Radford, qui juge que des vacances seront d’abord nécessaires, le temps de laisser retomber la poussière, avant de prendre une décision définitive.

Absents de marque

L’édition des Championnats du monde qui suit les Olympiques est généralement plus mince en frais de participation, alors que des patineurs vont choisir de mettre fin à leur saison après les Jeux.

L’édition de 2022, qui s’amorcera mercredi avec les programmes courts chez les dames et en couples, promet d’être imprévisible en raison des absences de l’équipe de la Russie, bannie à cause de l’invasion de l’Ukraine, et de la délégation de la Chine.

Le phénomène est particulièrement évident chez les dames quand on sait que les Russes Anna Shcherbakova, Anna Trusova et l’adolescente Kamila Valieva, qui s’est effondrée lors du programme libre à Pékin dans la foulée d’un scandale de dopage, ont occupé les trois marches du podium aux Jeux.

Les trois médaillés olympiques en couples – les Chinois Sui Wenjing et Han Cong (or), ainsi que les tandems russes formés d’Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov (argent) et d’Anastasia Mishina et Aleksandr Galliamov (bronze) – seront également absents.

« Nous en sommes bien conscients, nous y avons pensé et nous savons qu’il s’agit d’une opportunité de monter sur le podium si nous patinons comme nous en sommes capables. Pour nous, c’est très emballant », a déclaré Radford.

Dans la compétition en danse, deux excellents duos russes seront absents, incluant les champions en titre Victoria Sinitsina et Nikita Katasalapov.

Poirier est conscient que ces Mondiaux seront un peu étranges avec l’absence de certains pays. Toutefois, sur le plan sportif, le plan d’action de Poirier et de Gilles ne change pas.

« Nous voulons seulement effectuer deux solides routines et nous reprendre après les Jeux olympiques, qui ont été un peu décevants pour nous », reconnaît Poirier.

Du côté des messieurs, l’Américain Nathan Chen, médaillé d’or à Pékin, et le Japonais Yuzuru Hanyu, double médaillé d’or olympique, feront impasse.

Le Canadien Keegan Messing, 11e à Pékin après être arrivé dans la capitale chinoise la veille de son programme court, prévoit poursuivre sa carrière pendant au moins une autre année. Aussi, il espère tenter un quadruple lutz lors des Mondiaux.

« J’espère vraiment effectuer un programme avec ce quadruple lutz […] et honnêtement, j’aimerais pouvoir batailler pour une médaille. Je sais que ça ne sera pas facile. Mais peut-être que si je réussis à puiser un peu plus profondément, peut-être que ce saut additionnel amènera des résultats. »