(Oslo) La fondeuse norvégienne Therese Johaug va raccrocher les skis à 33 ans au terme d’une carrière conclue en apothéose avec trois médailles d’or individuelles aux Jeux de Pékin, décrochées après une longue attente.

« Il reste encore quelques courses qui doivent être bouclées cette saison mais le moment est venu de se concentrer sur la vie en dehors du sport de haut niveau », a écrit l’athlète vendredi sur son compte Instagram.

Johaug met ainsi fin à une carrière bien remplie et conclue de la plus belle des manières en remportant trois médailles d’or olympiques individuelles – celles qui manquaient à son palmarès – le mois dernier à Pékin.

La skieuse norvégienne de 1,62 m avait ouvert le bal en remportant le premier titre des Jeux dans le skiathlon, puis elle avait dominé le 10 km classique et le 30 km.

Un parfum de revanche pour elle qui avait été privée des JO de PyeongChang quatre ans plus tôt, sous le coup d’une suspension de 18 mois prononcée par le Tribunal arbitral du sport pour violation des règles antidopage.

Elle avait été déclarée positive à un stéroïde après avoir utilisé une crème fournie par le médecin de l’équipe norvégienne pour des brûlures aux lèvres.

S’ils ne l’avaient pas accusée de tricherie, les juges lui avaient reproché sa négligence, brisant ainsi son rêve olympique et les espoirs de ses innombrables fans.

Ce point noir dans sa carrière à succès n’avait pas entamé l’immense popularité de la jeune femme en Norvège, un pays féru de ski.

A son retour de suspension, elle s’était montrée irrésistible, raflant notamment trois médailles d’or aux Mondiaux de Seefeld (Autriche) en 2019. En 2021, elle fait encore mieux aux Championnats du monde d’Oberstdorf (Allemagne) avec quatre victoires en quatre courses (elle compte 14 titres mondiaux en tout).

Rouleau compresseur

Véritable rouleau compresseur aux 147 podiums dont 80 victoires en 244 départs de Coupe du monde, son règne sans partage lui a même été reproché par des esprits chagrins dans son pays qui l’accusaient de tuer la discipline à force de dégoûter ses adversaires.

« J’essaie 365 jours par an de devenir une meilleure skieuse, de progresser », s’était-elle défendue en février 2020, après une nouvelle série de victoires éclatantes. « Et on vient me dire que je nuis au sport, qu’il n’y a pas de suspense, et ceci et cela… C’est parfois déprimant quand on doit sans cesse se défendre ».

Avant Pékin, le seul or olympique qu’elle avait pu croquer était celui du relais 4 x 5 km à Vancouver en 2010.  

À Sotchi quatre ans plus tard, elle avait dû se contenter d’une médaille d’argent au 30 km – derrière sa grande rivale et amie Marit Bjørgen –, et d’une de bronze sur le 10 km classique.

La nouvelle de son départ a fait les gros titres en Norvège, occultant momentanément le conflit en Ukraine.

« Avec Marit Bjørgen, elle a rendu le ski de fond féminin encore plus populaire », a estimé le commentateur sportif Torgeir Bjørn auprès de l’agence NTB.

Johaug s’alignera samedi au départ du 30 km classique d’Oslo-Holmenkollen, là où elle avait décroché au 30 km le premier de ses 10 titres mondiaux individuels chez les seniors (14 au total) il y a 11 ans.

Ce sera « son dernier 30 km sous les couleurs nationales », a confirmé la Fédération norvégienne de ski.