Après une première moitié de saison où elles n’ont pas réussi à atteindre le top 10 en simple, les sœurs Chloé et Justine Dufour-Lapointe espèrent se relancer à la Coupe du monde de Tremblant, où deux épreuves sont au programme, vendredi et samedi.

« On avait vraiment hâte que cet évènement arrive », a entamé Justine en visioconférence après l’entraînement initial, mercredi après-midi.

« Ce n’est pas un secret : Tremblant est un évènement coup de cœur depuis qu’on est toutes jeunes. C’est là où on a carrément eu la piqûre du ski acrobatique. C’est vraiment spécial d’être ici. On a vraiment le feeling que c’est chez nous. C’est notre terrain, on a l’avantage du parcours. On peut vraiment se laisser aller et donner notre meilleure performance. »

Annulée l’an dernier en raison de la COVID-19, l’étape de Tremblant sera techniquement disputée à huis clos, même si la station est ouverte au public.

À la première présentation en 2018, Justine y a signé sa dernière victoire en simple, en route vers une médaille d’argent aux Jeux olympiques de PyeongChang. Chloé avait pour sa part pris le sixième rang sur la piste Flying Mile.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Justine Dufour-Lapointe à Tremblant en janvier 2018

Depuis deux saisons, celles qui avaient partagé les deux plus hautes marches du podium aux Jeux olympiques de Sotchi n’ont pas livré des performances à la hauteur de leur statut. Aux trois premières étapes de la Coupe du monde avant les Fêtes, Chloé a décroché le meilleur résultat en simple avec le 12e rang à l’épreuve d’ouverture de Ruka, en Finlande.

« Il faut mettre ça en perspective, a nuancé Chloé, l’aînée des deux sœurs à 30 ans. On n’a pas nécessairement eu un début de saison comme on voulait, mais on en a eu un meilleur que l’année passée. Moi, en tout cas, je me sentais beaucoup plus prête à skier cette année. »

J’ai réussi à faire mon saut avec le plus haut coefficient de difficulté à toutes les courses. Pour moi, c’est une victoire en soi.

Chloé Dufour-Lapointe

Plus étonnant, Justine n’a pu faire mieux qu’une 20e place à Idre Fjäll, en Suède. Sa sixième place en parallèle à l’Alpe d’Huez gonflera sans doute sa confiance, mais cette spécialité ne compte pas dans le processus de qualification olympique.

Heureusement pour elle, quelques bons résultats enregistrés l’hiver dernier lui permettent d’amorcer la dernière ligne droite pour Pékin dans une position favorable. Avec les deux épreuves de Deer Valley la semaine prochaine, il lui reste également quatre compétitions afin de consolider son billet pékinois d’ici la date butoir du 17 janvier.

« On a tout à gagner, c’est vraiment le feeling, a assuré Justine, 27 ans. Chaque course est une occasion, clairement. On n’a rien à perdre. Rendu là, il faut vraiment donner notre 110 % tous les jours sur la piste. Ç’a toujours été le cas, mais c’est sûr que là, la pression monte un peu plus. »

« Guerrières »

À cette pression s’ajoute le spectre de la COVID-19 qui guette tous les athlètes aspirant aux Jeux.

« C’est complètement fou, a convenu Justine. On est vraiment dans une situation incertaine, extrême. Je pense qu’il faut faire aussi des choix extrêmes. »

Isolées pendant les Fêtes, les sœurs tirent parti de la présence de l’une et l’autre pour passer à travers les 30 prochains jours comme des « guerrières ».

« Les athlètes ont tous un défi énorme qui est de se rendre aux Jeux, a noté Justine. Honnêtement, ça va être ça, le plus grand défi. Rendues aux Jeux, on va vraiment avoir du fun et en profiter ! […] Une chance qu’on s’a, une chance qu’on est ensemble. Ça nous aide personnellement à sortir la vapeur et le méchant. C’est l’une de nos forces. On réalise encore plus à quel point on est chanceuses de partager ces expériences-là, aussi extrêmes soient-elles. »