On l’attendait. Il a répondu. Johannes Hoesflot Klaebo est au sommet de son art et il l’a prouvé en remportant l’édition 2022 du mythique Tour de ski. Il a été intouchable, et sa performance restera certainement gravée dans les annales.

À 25 ans, Klaebo n’a déjà plus rien à prouver. Trois médailles d’or olympiques, sept médailles, dont six en or, en Championnat du monde, deux gros Globes de cristal et trois petits Globes de cristal. Il faut maintenant ajouter à son palmarès une victoire au Tour de ski.

Depuis deux ans, le Norvégien s’est fait quelque peu éclipser par le Russe Alexander Bolshunov. Toutefois, en changeant un peu ses méthodes d’entraînement au cours de la saison morte, Klaebo a commencé la saison en lion. Il s’est présenté au Tour de ski avec cinq podiums, dont trois victoires, en huit courses, bon pour le sommet du classement général.

Au départ du Tour du ski, compétition prestigieuse qui revient annuellement, Klaebo arrivait avec l’aura du grand favori. Suivi non loin derrière par Bolshunov et le Finlandais Iivo Niskanen. L’édition actuelle était un peu plus courte en distance totale, ce qui avantageait un sprinteur comme Klaebo, au détriment d’un skieur de longue distance comme Bolshunov.

Klaebo, sans pitié

Le Tour de ski comportait six étapes, deux en Suisse, deux en Allemagne et deux en Italie.

La première épreuve, un sprint à Lenzerheide, a été à l’avantage du Norvégien. Il a donné le ton à la compétition en l’emportant par une marge de près d’une seconde sur son plus proche poursuivant. « C’est une course importante, étant donné que c’est une piste qui ressemble beaucoup à celle que nous aurons aux Jeux olympiques, en raison de l’altitude. Donc de bien faire ici était vraiment très important », avait-il souligné après la course. Le lendemain, au 15 km style classique, Klaebo a terminé au pied du podium, derrière Niskanen, Bolshunov et Pal Golberg. Son avance au sommet du classement général était quand même maintenue.

En Allemagne, à Oberstdorf, Klaebo a pris la mesure de Bolshunov dans la dernière portion de la course au 15 km départ groupé style libre, ce qui a fait mal au Russe, étant donné qu’il est le favori habituellement pour ce genre d’épreuve faite sur mesure pour lui. « C’était une course vraiment très serrée, surtout dans les descentes. Les conditions étaient difficiles, il y avait un peu de glace. Ça a quand même vraiment bien été pour moi aujourd’hui. » Klaebo en a aussi profité pour accentuer son avance avec une autre victoire, le lendemain, cette fois en sprint classique. Au-delà du résultat, c’est surtout la manière dont ça s’est fait qui a marqué les esprits. Du ski inspiré et inégalé. Sa puissance et sa manière de générer autant de vitesse l’ont vraiment distingué de ses rivaux tout au long du Tour, mais particulièrement lors du sprint d’Oberstdorf.

À Val di Fiemme, pour les deux dernières étapes, Klaebo avait déjà une avance considérable. Au 15 km classique de lundi, il a remporté sa quatrième victoire du Tour, et c’est à ce moment que le Norvégien a vraiment pris un sérieux ascendant sur le titre. Klaebo s’est quand même illustré mardi dans la dernière épreuve du 10 km départ groupé, en terminant cinquième.

Ce qui est remarquable, c’est que Klaebo a mené le classement du Tour de ski de la première à la dernière épreuve, ce qui est arrivé seulement une autre fois depuis 2006.

Bolshunov a terminé deuxième, avec un peu plus de deux minutes de retard au cumulatif. Niskanen a pris le troisième rang, tirant de l’arrière par plus de trois minutes.

Victoire inattendue de Natalia Nepryaeva

À la surprise générale, c’est Natalia Nepryaeva qui a remporté le Tour de ski du côté féminin. La Russe n’avait remporté que quatre victoires en carrière depuis 2018 et elle en a remporté deux en six épreuves au Tour de ski 2022, par ailleurs l’un des plus serrés des dernières années.

On attendait les Jessie Diggins, gagnante l’année dernière, Frida Karlsson, Maja Dahlqvist et à la rigueur Rosie Brennan ou Heidi Weng, mais c’est finalement la Russe de 26 ans qui a été la plus constante.

L’Américaine Jessie Diggins, qui avait eu un début de saison en dents de scie, a la réputation d’être l’une des skieuses les plus travaillantes sur le circuit. Prétendante certaine au titre, elle a entamé le Tour avec une victoire au sprint style libre. Le 10 km classique a été l’affaire de la Finlandaise Kerttu Niskanen, qui a été suivie de près par Ebba Andersson et Nepryaeva.

Diggins a repris du poil de la bête lors de la première épreuve en Allemagne, avec une fin de course endiablée. Dans la dernière ligne droite du 10 km style libre départ groupé, la championne en titre n’a pas donné un seul coup de pôles au sol dans les 50 derniers mètres, n’y allant qu’en pas de patin, pour dépasser le groupe de tête et s’emparer de la victoire d’étape. C’est à Oberstdorf, toutefois, que Nepryaeva a commencé à trouver son rythme. Elle a remporté sa première victoire lors du sprint classique.

La Russe n’a plus jamais regardé derrière. Elle a remporté l’épreuve du 10 km classique à Val di Fiemme lundi et a terminé quatrième lors du dernier 10 km style libre départ groupé, mardi, pour sécuriser son titre.

Nepryaeva a donc remporté l’édition 2022 du Tour de ski avec une courte marge de 46 secondes sur Andersson et de plus d’une minute sur Weng. Elle prend aussi, du même coup, la tête du classement général de la saison.