Après avoir terminé en quatrième et cinquième positions en Finlande avant les Fêtes, Marion Thénault veut monter sur le podium à la Coupe du monde de saut acrobatique présentée mercredi au Centre de ski Le Relais.

La Sherbrookoise de 21 ans a beau avoir déjà rempli les critères pour obtenir son billet pour les Jeux olympiques de Pékin, ce n’est pas ça qui va l’empêcher de tout donner lors de la première Coupe du monde de saut acrobatique présentée dans les nouvelles installations du Centre Acrobatique Yves LaRoche.

« À chaque fois que je compétitionne, je veux un podium. À chaque Coupe du monde, mon but est de monter sur le podium », a insisté Thénault, en entrevue virtuelle avec La Presse Canadienne.

« Je n’ai toujours pas obtenu de podium cette saison. J’aimerais donc beaucoup ça, a-t-elle ajouté. Avant les Jeux olympiques et à la maison, ce serait le fun. Je me mets quand même beaucoup de pression pour cette Coupe du monde. »

Thénault, qui a fait la transition de la gymnastique au saut acrobatique à l’âge de 17 ans, a fait une percée sur le circuit de la Coupe du monde l’hiver dernier. Elle a notamment conclu sa campagne avec une victoire en mars à Almaty, au Kazakhstan, après avoir décroché un premier podium en janvier à Moscou, en Russie.

Elle a terminé la saison au troisième rang du classement général et a été élue recrue de l’année sur le circuit.

« Elle a donc commencé la nouvelle saison avec de grosses attentes, autant de la part d’elle-même que de l’extérieur, ce qui est bon, a souligné l’entraîneur canadien Jeff Bean. Nous ne voulons pas la cacher de cette pression. Elle s’en va aux Jeux olympiques, ça va être stressant. C’est normal. C’est correct. Nous voulons qu’elle soit capable de performer sous ce stress.

« Je suis donc content qu’il y ait cette compétition ici, qui est un peu plus intense parce que c’est chez nous. Notre but ici, pour elle, c’est un podium. »

L’évènement au Relais aura une ampleur moins importante qu’anticipée. Aucun spectateur ne sera admis en raison de la pandémie de COVID-19, même si les proches de certains athlètes pourront assister à la compétition puisqu’ils font partie du groupe de bénévoles.

C’est également en raison de la pandémie et des risques d’être infectée par le coronavirus que Thénault hésite à se rendre aux États-Unis la semaine prochaine pour la dernière Coupe du monde avant les Olympiques, prévue le 12 janvier à Deer Valley, dans l’Utah.

« C’est un de mes gros stress en ce moment. Je ne veux pas attraper la COVID, parce que si vous testez positif, c’est certain que vous n’allez pas aux Jeux, a souligné Thénault. Nous avons un mois à essayer de ne pas l’attraper et c’est difficile parce que moi aussi je dois continuer de vivre et aller à l’épicerie ! »

Thénault croit toutefois que Thomas Bach déclarera les Jeux olympiques de Pékin ouverts comme prévu le 4 février, malgré la situation mondiale présentement.

De nouveaux sauts pour les garçons

Si Thénault a de grandes ambitions pour la compétition à Lac-Beauport, mercredi, il serait un peu plus étonnant de voir un membre de l’équipe masculine du Canada monter sur le podium.

Miha Fontaine a obtenu le meilleur résultat de l’équipe canadienne cette saison avec une huitième place, à Ruka, en Finlande, en décembre.

Fontaine, qui est le fils de l’ancien champion du monde de saut acrobatique Nicolas Fontaine, fait toutefois partie d’une nouvelle génération de sauteurs acrobatiques.

« Nous sommes vraiment dans une bonne position avec notre jeune équipe. Une autre année et nous serons compétitifs, a noté Bean. Mon but est d’avoir quatre gars et quatre filles aux Jeux de 2026. »

Fontaine, 18 ans, Émile Nadeau, 17 ans, et Alexandre Duchaine, 17 ans, ont notamment commencé à effectuer des triples périlleux à l’entraînement et devraient les tenter en compétition individuelle pour une première fois mercredi.

« Ça augmente le niveau de difficulté et ça nous donne plus de chances pour être dans les concurrents luttant pour une place en super finale, a expliqué Fontaine. Et ça, ça aide pour la qualification olympique. »

Fontaine et ses compatriotes visent des top-8, qui les aideraient à obtenir leur billet pour les Jeux olympiques de Pékin.

« C’est un game-changer parce que pour gagner une Coupe du monde, il faut environ entre 127 et 129 points, a expliqué Bean au sujet des triples périlleux que tenteront ses poulains. Avec les doubles périlleux, le maximum était de 110 ou 112 points. Là, ils vont faire des sauts qui peuvent leur permettre d’aller chercher 118 à 120 points. »

Les Canadiens espèrent également tirer profit d’un petit avantage lié au fait qu’ils seront dans un environnement familier. Ils ont notamment eu l’occasion de s’entraîner sur les rampes du Relais pendant le temps des Fêtes, avant l’arrivée de la plupart des athlètes étrangers.

« La plus grosse adaptation est liée à l’angle de l’atterrissage, a indiqué Nadeau. Certains sites sont plus à pic, d’autres sont plus plats. On parle de quelques degrés seulement, mais ça fait toute la différence entre mettre les mains au sol ou non. »

En tout, 12 athlètes canadiens seront en action mercredi. La crème de la crème du saut acrobatique sera présente, sauf les équipes russes et biélorusses, qui ont préféré mettre une croix sur leur visite au Canada en raison de la pandémie.