Quand son résultat est apparu à l’écran, Mikaël Kingsbury a fermé les yeux quelques secondes, déçu. Pour la première fois de sa carrière quand il est en santé, le King des bosses n’a pas atteint la super-finale en Coupe du monde, samedi matin à Idre Fjäll, en Suède.

Une semaine après avoir remporté la médaille d’or à Ruka, Mikaël Kingsbury a, pour une très rare fois, trébuché en Coupe du monde.

Le natif de Deux-Montagnes, qui avait conclu les qualifications en troisième place, était le 14e à s’élancer en finale. Il a fait une erreur évidente à l’atterrissage de son premier saut et s’est vu attribuer 81,16 points, ce qui lui a valu le huitième rang. Seuls les six premiers skieurs accédaient à la super-finale.

« Ce qui est arrivé, c’est que je suis arrivé un peu court dans mon double-full. En plus, il y a de la neige qui est tombée. Je pense que ç’a collé un peu à mon atterrissage, ce qui m’a fait pencher vers l’avant. Dans une piste comme ça, ça ne pardonne pas. »

En arrivant au bas de la piste, Kingsbury gardait un mince espoir que son erreur n’ait pas trop paru et qu’il aurait sa place parmi les six premiers. Mais quand il a revu sa descente à l’écran géant, il a pensé : « Ça va être dur. »

« Je n’étais pas surpris, juste déçu, a-t-il expliqué. J’aurais aimé que ça passe, mais je suis conscient qu’avec des erreurs comme ça, ça ne passe pas dans les super-finales. Sur le coup, ça me prend un cinq minutes. Je suis déçu et un peu fâché envers moi-même. Pas envers les juges, parce qu’ils doivent faire leur travail même si on n’est pas tout le temps d’accord avec eux. C’est ça, la vie, dans un sport jugé. »

Je prends des risques, comme à chacune des courses. C’est une piste qui est différente, c’est assez plat. C’est difficile pour les meilleurs skieurs de vraiment se démarquer.

Mikaël Kingsbury

C’est le Japonais Ikuma Hiroshima (88,49) qui a remporté l’or. Le Suédois Albin Holmgren (87,81) s’est emparé de l’argent, tandis que le Français Benjamin Cavet (85,06) a fini sur la troisième marche du podium.

Gabriel Dufresne (78,91), de Joliette, et Kerrian Chunlaud (78,58), de Sainte-Foy, ont pour leur part terminé aux 14e et 15rangs.

« On rebondit »

La dernière fois que Kingsbury n’était pas monté sur le podium en Coupe du monde était le 18 janvier 2019, à Lake Placid, aux États-Unis. Il avait terminé cinquième. Depuis, il a remporté 13 médailles d’or et 4 d’argent sur le circuit.

C’est plate, mais en même temps, dans une année olympique, ça arrive à un bon moment.

Mikaël Kingsbury

Le skieur aura encore plusieurs chances de remonter sur le podium avant la plus importante compétition de la saison, en février. Dès ce dimanche, toujours à Idre Fjäll, il prendra part à l’épreuve de bosses en parallèle. Il n’est pas inquiet pour la suite des choses, lui qui se sentait « bien et confiant » en haut du parcours avant sa descente.

« J’ai déjà eu des contre-performances, a-t-il dit. On peut dire que c’en est une. Il faut que je reste positif. Je sais que je fais du bon ski. Normalement, c’est quand même ma force d’être capable d’être clutch quand ça compte. Aujourd’hui, c’était juste un manque de jugement.

« C’est plate, c’est décevant, mais il ne faut pas que je m’arrête à ça. Il faut que j’apprenne de ces erreurs-là et que je revienne plus fort. Si c’est pour arriver, c’est mieux que ça arrive maintenant que plus tard dans la saison. »

Chez les femmes, trois skieuses canadiennes ont atteint la finale. Sofiane Gagnon (79,49), native de Whistler, en Colombie-Britannique, est celle qui a obtenu le meilleur résultat, une neuvième place. Berkley Brown (78,24) et Maïa Schwinghammer (75,12) ont fini 11e et 16e, dans l’ordre.

C’est la Japonaise Anri Kawamura (85,99) qui a été médaillée d’or. La Française Perrine Laffont (84,63) et l’Australienne Jakara Anthony (84,55) sont montées sur la deuxième et la troisième marche du podium.

Les sœurs Dufour-Lapointe ne s’étaient pas qualifiées pour la finale ; Justine a terminé en 20place et Chloé, en 24place.