Les prochains mois s’annoncent excitants pour Mikaël Kingsbury. Le roi incontesté des bosses amorcera prochainement une nouvelle saison en Coupe du monde. Puis, il y aura les Jeux olympiques. Le Québécois se sent d’attaque et prêt à répéter ses exploits.

L’athlète de 29 ans a répondu aux questions des médias, mercredi après-midi, à la veille de son départ pour la Suède, où il prendra part à un camp d’entraînement de 10 jours. Il se dirigera ensuite vers Ruka, en Finlande, pour sa première épreuve de la Coupe du monde de la saison, du 2 au 4 décembre.

En 2020-2021, Kingsbury n’a participé qu’à deux épreuves en Coupe du monde en raison d’une fracture de deux vertèbres thoraciques. Même s’il a remporté les deux, il n’a pu amasser assez de points sur le circuit pour obtenir son 10Globe de cristal, décerné annuellement au meilleur skieur de la saison.

Mais qu’à cela ne tienne. Le voilà en pleine santé et prêt à s’attaquer à la nouvelle saison, lui qui a déjà accumulé 93 podiums en 111 participations en Coupe du monde.

« J’ai 29 ans, j’ai mis tellement d’heures dans mon sport au cours des 12 dernières années que, maintenant, ma mémoire musculaire me permet de revenir au niveau que je souhaite très rapidement », a-t-il souligné d’entrée de jeu.

« Assurément, nous n’avons pas eu autant de journées sur la neige que lors de ma préparation de 2018. C’était beaucoup plus difficile de trouver de la neige pendant la saison morte, mais je me sens vraiment bien en ce moment. »

Le ski va bien, le corps aussi.

Mikaël Kingsbury

C’est la troisième fois que Kingsbury vit une année olympique. Il sait à quoi s’attendre. Son objectif est de commencer la saison du bon pied et d’arriver dans la capitale chinoise au sommet de sa forme en février. Il a d’ailleurs déjà une bonne idée des sauts qu’il souhaite réaliser à Pékin, même s’il est conscient que plusieurs facteurs pourraient changer ses plans.

« C’est sûr que je m’enligne pour reproduire ma descente olympique le plus souvent possible en début de saison, dit-il. Je veux essayer de créer du momentum. J’ai toujours été bon en début de saison. Je ne pense pas trop aux Jeux olympiques pour l’instant. »

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Mikaël Kingsbury en action au mont Tremblant en 2020

« Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, ajoute-t-il. Je pense que la plupart du monde sait les sauts que je peux faire et j’ai beaucoup d’armes dans ma poche arrière. C’est sûr que la descente double full 1080 est celle avec laquelle j’ai gagné le plus souvent et ça reste quand même la descente qui risque de gagner les Jeux olympiques. Après, c’est de voir quelle stratégie vont utiliser mes compétiteurs en début de saison. »

Pas de stress

Le meilleur skieur de bosses de tous les temps a déjà deux médailles olympiques à son actif, une d’or et une d’argent. C’est la première fois qu’il se rendra aux Jeux avec un titre de champion à défendre. Mais le natif de Deux-Montagnes, qui a toujours su s’illustrer, quelle que soit l’ampleur de la compétition, ne voit pas là une source de stress additionnelle. Au contraire.

« Je trouve que j’ai moins de pression parce que je l’ai déjà fait, évoque-t-il. […] Je ne sens pas que je m’en vais défendre ma médaille d’or olympique. J’ai une belle occasion d’en gagner une deuxième, mais je sais que je vais être champion olympique pour le reste de ma vie. C’est le fun d’être dans la position dans laquelle je suis parce que je vais compétitionner contre plein d’autres athlètes qui n’ont jamais gagné de médaille d’or olympique. »

« J’ai eu vraiment du fun à PyeongChang, mais là, je sais comment le faire et je vais avoir un petit peu plus de fun avec le processus », poursuit-il.

Normalement, quand j’ai du fun, j’ai de meilleures performances.

Mikaël Kingsbury

Pour les Jeux de Pékin, les athlètes n’ont pas pu prendre part à des épreuves-tests, question d’essayer la piste de ski. Celle-ci sera donc une surprise pour tous les athlètes de tous les pays, à l’exception de ceux de la Chine, naturellement.

« Nous allons devoir nous adapter vraiment rapidement et je pense que c’est une de mes forces, soutient Kingsbury. J’aime devoir me débrouiller rapidement et je pense que l’élément clé pour moi sera de ne pas paniquer en voyant la piste. Nous ne savons pas si elle sera difficile ou facile, alors je me prépare toujours au pire. »

Le skieur a néanmoins toujours excellé sur les pistes chinoises, assure-t-il. La neige lui rappelle celle du Québec, sur laquelle il a grandi.

« Ce sera difficile pour tout le monde et, d’habitude, quand c’est difficile, c’est un peu mieux pour moi. »