Les patineurs québécois ont longtemps attendu la construction du Centre de glaces à Québec, mais quelques mois seulement après son ouverture, ils en ressentent déjà les bénéfices.

À quelques jours de la première étape de la Coupe du monde de patinage de vitesse longue piste, à Tomaszow Mazowiecki, en Pologne, le champion du monde en titre sur 500 mètres, Laurent Dubreuil, a souligné l’avantage que confère le nouvel anneau de glace, ouvert depuis août.

« C’est un gros plus pour nous. Nous avons patiné beaucoup avant de partir pour les Championnats canadiens puis après ceux-ci, a souligné Dubreuil, mercredi. Ç’a contribué au fait que je me sens particulièrement prêt cette saison pour les courses internationales. D’habitude nous arrivons et nous n’avons pas beaucoup de patin dans le corps, mais là, nous avons un bon bagage et nous sommes prêts. »

Dubreuil, de Lévis, a démontré sa grande forme lors des Championnats canadiens. Il s’est notamment imposé en 34,12 secondes au 500 m, soit un centième de seconde de plus que son record personnel. Le record canadien appartient à Jeremy Wotherspoon, en 34,03 secondes.

« J’ai eu mes meilleures courses à vie à ce temps-ci de l’année, même si je ne cherchais pas à être bon à cette compétition-là, a noté Dubreuil, rappelant qu’il était déjà qualifié pour les Coupes du monde sur 500 et 1000 m. Ça m’a surpris à quel point je suis arrivé avec des bonnes jambes.

« Là, je me sens encore plus prêt que lorsque je suis arrivé pour les Championnats canadiens à Calgary. »

Le Sherbrookois Alex Boisvert-Lacroix, qui s’entraîne également à Québec, est aussi heureux de profiter d’installations de grande qualité dans la région. Il a d’ailleurs noté que les athlètes s’entraînant à Québec ne se sont pas rendus en Europe pour un camp dans les dernières semaines, préférant plutôt profiter pleinement des nouvelles installations.

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Alex Boisvert-Lacroix et Laurent Dubreuil

Ils ont franchi l’Atlantique seulement dimanche, pour avoir suffisamment de temps pour s’acclimater à leur environnement de compétition.

« Ça nous a acheté beaucoup de temps pour travailler sur des trucs techniques, sur des lames, a souligné Boisvert-Lacroix. Juste pour pouvoir toucher à la glace plus que d’habitude, nous en sommes très reconnaissants, c’est certain. »

Une cible dans le dos

Dubreuil a fait écarquiller bien des yeux en remportant le titre mondial sur 500 m l’hiver dernier, aux Pays-Bas. Le patineur de 29 ans admet qu’il se retrouve un peu plus sous les projecteurs depuis cette performance.

Ce week-end, il retrouvera l’ensemble de l’élite mondiale pour une première fois depuis l’époque avant la pandémie de COVID-19, alors que les pays asiatiques n’avaient pas intégré la bulle aux Pays-Bas l’hiver dernier.

« J’ai vraiment hâte. Je veux patiner contre les meilleurs au monde et battre les meilleurs au monde, a dit Dubreuil. C’est ça qui m’allume, c’est ça mon but.

« La saison dernière, il manquait entre autres le Japon et plusieurs de mes bons compétiteurs sont des Japonais. Ce sont des gars qui peuvent aussi gagner des épreuves en Coupe du monde. De les savoir tous sur la ligne de départ, ça me motive. J’ai hâte de voir si j’ai le niveau pour les battre. Je pense que oui, mais ça dépend si je suis capable de faire une bonne course (vendredi). »

Des conditions moins stressantes

Après la Coupe du monde en Pologne, les patineurs se rendront à Stavanger, en Norvège, pour une deuxième série de compétitions le week-end prochain. Les deux étapes suivantes du circuit auront lieu à Salt Lake City, du 3 au 5 décembre, puis à Calgary, du 10 au 12 décembre.

Même si des mesures sont en place pour éviter toute éclosion de COVID-19, les athlètes sont contents de reprendre un calendrier plus standard de compétitions après avoir été limités à des activités dans une bulle pendant quelques semaines la saison dernière.

« Spécialement avant les Jeux olympiques, c’est à notre avantage d’avoir plus de compétitions », a souligné Ivanie Blondin.

« Maintenant que nous avons une saison assez normale, en autant que tout le monde reste en santé, nous espérons bien faire, a ajouté la patineuse d’Ottawa. Nous réalisons tous à quel point nous sommes chanceux de pouvoir faire ce que nous aimons malgré la pandémie. »

L’expérience est d’autant plus rafraîchissante pour Valérie Maltais, qui en est à son quatrième cycle olympique, mais son premier en longue piste après une belle carrière en courte piste.

« D’être olympienne dans deux disciplines, c’est quelque chose que je veux accomplir, a dit la patineuse de La Baie. C’est quelque chose qui va rendre l’expérience encore plus unique. »

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Valérie Maltais, Ivanie Blondin et Isabelle Weidemann

Maltais a remporté le 1000 m aux Championnats canadiens et était aussi très heureuse de sa troisième place au 3000 m. Elle croit l’adaptation du courte piste au longue piste terminée.

« Cette année, aux Championnats canadiens, c’est la première fois que je considère que j’ai réussi une course où j’ai tout donné sur la glace, a expliqué Maltais en parlant de sa performance au 3000 m. Techniquement, physiquement et mentalement, tout était bien aligné pour faire une performance maximale.

« Ça prend une préparation assez différente du courte piste, où j’avais quelques mots-clés en tête et où je pouvais faire de la visualisation, mais mes adversaires avaient un impact direct sur ma performance. En longue piste, lorsque je suis sur la ligne de départ pour mon 1000, 1500 ou 3000 mètres, il n’y a que moi qui a entre les mains ma performance, mon destin. Et c’est quelque chose que j’aime beaucoup. »

En plus des prochaines étapes de la Coupe du monde, Maltais et les patineurs canadiens auront dans leur mire les sélections olympiques canadiennes, qui auront lieu du 27 au 31 décembre à Québec.