L’hiver ne se passe pas comme l’espérait Sébastien Toutant jusqu’ici.

Non seulement, en ce 22 février, il n’a pu disputer que deux compétitions, mais encore les résultats ne sont pas à la hauteur de ce dont il a l’habitude : écarté de la finale en grand saut (big air) à la Coupe du monde de Kreischberg (15e), puis 10e et dernier en descente acrobatique (slopestyle) aux X Games d’Aspen.

Entre les deux, des cas de COVID-19 au sein de la délégation canadienne l’ont privé in extremis d’une participation à la Coupe du monde de Laax, en Suisse.

« C’est sûr que c’est une saison assez difficile présentement », admet-il.

Pas tant en raison des résultats, cela dit. Deux compétitions, c’est nettement trop peu pour tirer des conclusions. Ce sont surtout les nombreuses annulations d’évènements et les conditions qui pèsent lourd.

« Je ne cacherai pas que voyager en ce moment et faire tous ces tests de COVID-19, c’est stressant et ça nous enlève un peu de concentration sur ce qu’on a à faire », indique Toutant, présentement confiné dans son condo.

Quoi qu’il en soit, cette saison n’est pas encore à l’eau. Les Championnats du monde (slopestyle et big air) qui devaient avoir lieu en Chine en février ont été déplacés à Aspen, au Colorado, du 7 au 16 mars. Puis, une Coupe du monde (slopestyle) a été ajoutée au même endroit, du 18 au 21 mars.

Ce qui ravit le septuple médaillé des X Games. Deux compétitions, ce sont autant d’occasions de se positionner en vue d’une participation aux Jeux olympiques de Pékin en février 2022, où le Canada aura un maximum de quatre représentants. En décembre, « Toots » affirmait qu’au moins sept planchistes canadiens avaient le potentiel pour décrocher l’une de ces places.

À ce sujet, en raison des chambardements majeurs au calendrier de la saison en cours, l’establishment canadien de surf des neiges a revu les modalités de qualification en vue des Jeux, fait savoir Sébastien Toutant.

Parce que se blesser, c’est malchanceux, mais ça peut être un peu de ta faute. Tandis que là, la COVID-19, c’est quelque chose qu’on ne peut pas contrôler.

Sébastien Toutant

En fait, le processus permettant aux planchistes de mériter leur qualification a simplement été allongé, explique Toutant.

« Normalement, il y avait une façon de se préqualifier cette saison. Deux athlètes pouvaient locker leur spot. Mais maintenant, à cause des annulations de compétitions, il n’y a aucune présélection. »

C’est donc dire que le début de la prochaine saison, qui démarre vers la fin de novembre, comptera pour la sélection de tous les éventuels heureux élus.

« On devrait savoir seulement en janvier qui est qualifié », souligne le Québécois, qui a bon espoir de décrocher son laissez-passer.

Une contribution à Mont-Tremblant

Comme bien des athlètes, la pandémie aura permis à Toutant de plancher sur d’autres projets.

Entre autres, en partenariat avec Red Bull Canada, il a participé pour Mont-Tremblant à la création d’un module de rails qui sera installé le 6 mars.

Le médaillé d’or des Jeux olympiques de PyeongChang était en Europe quand il a commencé à le dessiner. « J’ai pris un bout de papier et essayé de mettre mes idées en place », raconte-t-il.

Le résultat offrira beaucoup d’options aux planchistes, dit-il. Un module qui, sans s’adresser aux débutants, ne conviendra pas seulement aux pros, selon lui.

« Les adeptes de planche ne peuvent pas voyager en ce moment, donc on s’est dit que ça pourrait être cool de construire ici un beau set up de qualité internationale. J’ai hâte de connaître le feedback des gens qui vont l’utiliser », indique Toutant.

Un jeu né des parcours

Pendant le confinement, les parcours à obstacles que s’est construits Toutant chez lui ont été fort populaires sur ses réseaux sociaux.

Une initiative qui aura donné naissance à un jeu numérique : les trickshots de Seb Toots. Un parcours transformé en jeu, en fait, sur le site web de Red Bull.

Dans la foulée, on y a associé un concours gratuit.

Simple pour l’instant, le concept « sera peut-être développé par la suite », indique Toutant.