(Calgary) Animée du sentiment que sa saison de patinage de vitesse est en train de lui glisser entre les doigts, la championne du monde Ivanie Blondin à décidé de rompre les rangs avec l’équipe canadienne.

L’Ottavienne se rend en Europe, lundi, en quête d’un site lui permettant de patiner régulièrement dans un ovale intérieur, ce qu’elle n’a pas au Canada.

« J’ai été sur la glace pendant quoi, peut-être quatre semaines, interrompues, cette année ? Je sais que j’ai pris du retard, a expliqué Blondin en entrevue à La Presse Canadienne.

« À un certain moment, je devais prendre ma propre décision et faire ce qui est le mieux pour moi. »

L’équipe canadienne de patinage de vitesse longue piste est privée d’une patinoire à l’anneau olympique de Calgary depuis le 5 septembre, lorsque le site a été fermé en raison d’un problème mécanique.

La patinoire ne sera pas remise en état avant janvier.

L’entraînement réel en patins a été un méli-mélo d’entraînements sur courte piste, du patinage en ligne sur le béton de l’ovale et un camp d’entraînement à Fort St. John, en Colombie-Britannique, un ovale intérieur lors des deux premières semaines de novembre.

« Je n’ai pas été sur la patinoire depuis Fort St. John et cela fait plus de deux semaines », a poursuivi Blondin.

La directrice générale de Patinage de vitesse Canada, Susan Auch, a révélé que l’équipe de longue piste avait commencé à patiner, vendredi, sur un ovale extérieur à Red Deer, en Alberta.

Les patineurs canadiens ont publié des vidéos pittoresques de séances d’entraînement sur les lacs de montagne de l’Alberta, mais Blondin dit que l’entraînement sur la glace d’un lac gelé a des limites.

« C’est bien beau, mais ce n’est pas vraiment productif », a déclaré la double olympienne.

Énorme désavantage

La championne du monde en titre du départ de groupe veut se préparer d’ici janvier en vue de la seule compétition internationale qu’elle disputera cette saison en raison de la pandémie de la COVID-19.

Une saison d’entraînement erratique est une perspective stressante pour Blondin. Les Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin auront lieu dans un peu plus d’un an.

« Compte tenu de notre situation ici au Canada, oui, c’est un risque de voyager, mais nous n’avons pas les installations en ce moment ni les moyens de patiner, a soutenu Blondin. C’est un énorme désavantage à l’approche d’une saison olympique. »

Blondin et le patineur hongrois Konrad Nagy, qui s’entraîne à Calgary, se sont mariés le 3 décembre. Ils se rendent à Budapest pour s’entraîner avec la petite équipe nationale hongroise.

« La Fédération hongroise me traite comme l’une des leurs à cause de Konny et moi, et aussi parce que l’équipe canadienne prend soin de Konny pendant qu’il est ici », a confié Blondin.

Ils finiront par se rendre à l’ovale en salle d’Inzell, en Allemagne, où Blondin pense pouvoir participer à des courses internationales ouvertes.

Deux Coupes du monde du 22 au 31 janvier et les championnats du monde du 11 au 14 février devraient se dérouler dans une « bulle » à Heerenveen, aux Pays-Bas.

« Je ne serai pas à mon mieux lors des Coupes du monde, a-t-elle reconnu. Je préfère patiner plutôt que de rester à la maison et de me stresser en prévision de la saison olympique. »

Auch a révélé qu’une décision quant à savoir si le reste de l’équipe canadienne longue piste rejoindra Blondin dans la « bulle » néerlandaise en janvier sera annoncée la semaine prochaine.

« Nous avons eu une réunion avec les athlètes, a-t-elle déclaré. Les athlètes semblent désireux d’y aller et nous prendrons une décision à ce sujet, lundi. »

Blondin, âgée de 30 ans, comprend que sa fédération sportive pourrait avoir des réserves quant à son abandon de l’environnement de l’équipe nationale à Calgary.

« Nous devons soutenir ce que les athlètes pensent avoir besoin pour réussir, a dit Auch.

« Je pense qu’Ivanie est une adulte responsable qui sait ce dont elle a besoin pour réussir et je pense que nous ferons tout ce que nous pouvons pour l’aider à le faire en toute sécurité. »

Patinage de vitesse Canada a choisi de ne pas retourner à l’ovale de Fort St. John en décembre.

L’une des raisons était le coût du logement de plus de 40 athlètes et membres du personnel dans le cadre de protocoles d’isolement stricts pour éviter la propagation du virus.

« Ça n’avait pas de sens de recommencer l’expérience. C’est évidemment très cher, et nous essayons de décider comment bien dépenser cet argent. »