« C’est sûr qu’il va se rendre sur le terrain. » Les entrevues d’avant-match ne résultent que très rarement en ce genre de certitudes. Celle-ci, offerte par Mauro Biello au sujet de Mathieu Choinière, a fait exception à la règle.

C’est que l’entraîneur-chef par intérim du Canada a perdu l’option d’employer Stephen Eustáquio au milieu de terrain en vue du match contre le Japon, à Niigata, vendredi. Le joueur du FC Porto a subi une petite blessure lors de son match de dimanche dernier, et il est resté au Portugal pour s’en rétablir.

Ainsi, Choinière devrait être récompensé pour sa belle saison avec le CF Montréal avec ses premières minutes en équipe séniore.

« Mathieu s’est bien entraîné avec le groupe », a indiqué Biello jeudi matin, heure de Montréal. De sa chambre d’hôtel, passé 22 heures au Japon, Biello avait les yeux fatigués d’un homme subissant les contrecoups d’un dur décalage et de longues journées de préparation.

« Je suis content de ce que j’ai vu de lui. Tu vois qu’il a une certaine confiance. Maintenant, c’est important qu’il transmette cette confiance sur le terrain. »

Eustáquio est un rouage important du schéma tactique canadien. « Pas seulement pour son expérience, souligne Biello. Il est habile pour couvrir du terrain. C’est un joueur important qui va nous manquer. »

Le défi sera grand pour Choinière. Déjà parce que le Japon, ce n’est pas de la petite bière. Biello s’attend à voir le Québécois jouer des minutes soit au début, soit à la fin du match. Il n’est pas impossible qu’un trio québécois, avec Ismaël Koné et Samuel Piette aussi à la disposition du sélectionneur, s’occupe du milieu à un certain moment dans ce match.

Mais pour Biello, le résultat de cette rencontre amicale n’est pas la priorité.

« Je ne m’attends pas à ce que l’équipe soit en pleine forme. Ça fait quatre mois qu’on ne joue pas, qu’on n’est pas ensemble. […] Maintenant, ils viennent ici pour deux jours d’entraînement, alors je ne peux pas m’attendre à ce que tout soit à plein régime. Je veux qu’on retrouve cette cohésion tactique. Ça, c’est important. Qu’on retrouve nos repères. Et en même temps, il faut amener cette grande capacité de se battre contre une bonne équipe. Si on met toutes ces choses ensemble, j’espère avoir une bonne performance. »

Davies, latéral gauche comme au Bayern

Mauro Biello ne s’en cache pas : en tant qu’entraîneur-chef, « maintenant, j’ai ma voix. Je peux prendre davantage la parole qu’avant. »

Et l’utilisation qu’il fera d’Alphonso Davies, son joueur étoile, sera déterminante. Sous John Herdman, Davies avait la liberté de faire un peu ce qu’il voulait dans la zone offensive. Ce qui détonnait de son rôle de latéral gauche pour le Bayern Munich, rôle qui l’a fait s’élever au-dessus des masses sur l’échiquier du foot mondial.

Biello veut le voir exceller à ce poste avec le Canada aussi.

« Phonzie a très bien répondu, se réjouit Biello. Il est très positif. On connaît ses habiletés quand il reçoit le ballon avec de l’espace, ou en un contre un. Avec Phonzie sur le côté gauche, ça amène une qualité, une menace que l’adversaire doit avoir à l’œil. »

« Il est concentré, et c’est excitant », dit-il, ajoutant que « ça fait la file à l’extérieur de l’hôtel pour tenter de l’apercevoir ! ».