« Je sais ce que je veux, je sais où je veux aller et je sais comment je vais m’y rendre. »

Ce sont les mots de la gardienne québécoise Lysianne Proulx. Et quelle est cette destination si prisée ? La Coupe du monde, peut-être ? Pas exactement, car la Bouchervilloise de 24 ans y prendra part dans quelques jours à peine.

Déjà, elle sait exactement quels seront ses objectifs pour les années à venir. Les voici :

« Je veux être gardienne numéro 1 [du Canada] à un certain point. Donc lentement, mais sûrement, j’espère me rendre là. Je veux aussi gagner le plus possible. Que ce soit à la Coupe du monde, aux Jeux olympiques ou en Ligue des champions. Je veux gagner », lance Proulx, tout aussi assurée que posée dans une visioconférence avec La Presse.

Pour cette présentation du Mondial, la geôlière sera cantonnée dans un rôle de troisième gardienne, à moins d’un revirement de situation considérable. Elle épaulera les deux vétéranes Kailen Sheridan, la partante, et Sabrina D’Angelo.

C’est une occasion qui a été rendue possible grâce aux retraites d’Erin McLeod et de l’héroïne des Jeux olympiques Stephanie Labbé. Dans cette quête pour s’inscrire dans cette longue tradition de cerbères émérites, Proulx tentera de retirer le maximum de cette Coupe du monde.

Le tremplin océanien

La Coupe du monde de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande s’entamera le 20 juillet. Or, l’aventure pour Proulx a commencé bien avant la première rencontre du Canada. En fait, ça a commencé dès que le camp de sélection a été lancé, à la fin de juin.

Je veux apprendre le plus possible lors de cette Coupe du monde. En même temps, je dois soutenir et aider Kailen et Sabrina de sorte que les deux soient prêtes. D’un côté plus égoïste, je veux retirer le plus de ces deux-là et prendre de l’expérience.

Lysianne Proulx

La bonne nouvelle pour la native de la Rive-Sud, c’est qu’elle pourra se concentrer sur les apprentissages, car elle évoluera dans un environnement connu.

D’abord, celle qui a participé à deux éditions de la Coupe du monde des moins de 17 ans et une chez les moins de 20 ans a déjà agi à titre de troisième gardienne pour un Mondial. Bon, c’était quand elle avait 14 ans, mais elle se souvient tout de même du scénario.

« Ma première année chez les U17, j’ai été la troisième gardienne. Je m’attends au même rôle cette année. Je pense qu’une troisième gardienne est plus jeune et vient pour l’expérience, parce que c’est rare qu’elle va voir du terrain. Dans mon cas, je dois essayer de bâtir une sorte de bagage », dit-elle.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DE LYSIANNE PROULX

Lysianne Proulx à l’entraînement avec l’équipe canadienne

D’autre part, elle connaît assez bien l’entraîneuse-chef du Canada, Bev Priestman. Depuis l’âge de 13 ans, pour être précis. Cependant, même si Priestman l’a « vue grandir », Proulx est convaincue que la pilote anglaise « va toujours prendre la décision qui est la meilleure pour le groupe ».

« Donc le fait que je la connaisse depuis si longtemps ne va pas nécessairement me donner un avantage. »

Néanmoins, ce seront des aspects qui lui seront précieux pour faire ses premières armes. Baigner dans ce milieu où tout est « de plus grande envergure » et avec « la crème de la crème ». Le genre d’enseignement parfait pour une gardienne qui a de grandes ambitions.

Une niche à trouver chez les pros

Après avoir conclu son stage universitaire à Syracuse, Lysianne Proulx a disputé une première saison chez les professionnelles cette année avec le SCU Torreense au Portugal.

Le club a terminé au septième rang du classement du circuit de première division, et la Canadienne a disputé 18 des 22 matchs du club. Elle a concédé 35 buts lors de la campagne.

« La saison est vraiment plus longue qu’au niveau universitaire. Mais je te dirais que mon dernier semestre universitaire, je ne faisais que jouer, donc j’étais prête pour faire le saut », note-t-elle.

Cela dit, même si ce fut « une belle expérience », surtout pour un premier club professionnel, la gardienne a décidé de ne pas resigner avec le club et elle entamera la prochaine saison ailleurs. Elle précise déjà avoir conclu un accord avec une équipe dont l’identité sera dévoilée sous peu.

Toutefois, avant de se lancer dans cette aventure, Proulx devra justement tenter de voler quelques pages des cahiers de jeux de ses homologues et profiter de cette Coupe du monde pour faire un autre pas vers son unique objectif : triompher.