Christine Sinclair a dit qu’elle joue son meilleur soccer lorsqu’elle a du plaisir.

Le reste du monde n’a qu’à bien se tenir. La capitaine du Canada est en santé et elle est heureuse à la veille de sa sixième participation à la Coupe du monde féminine de soccer.

« Honnêtement, ma mentalité actuelle est de simplement apprécier le moment, a dit Sinclair à propos du tournoi à 32 équipes qui s’amorcera sous peu en Australie et en Nouvelle-Zélande. Je suis perfectionniste et je me mets toujours beaucoup de pression et de stress sur les épaules. Mon objectif est de m’amuser à cette Coupe du monde. Je veux me créer d’extraordinaires souvenirs. »

À l’âge de 40 ans, Sinclair continue d’être une figure emblématique de l’équipe féminine canadienne. Son rôle a peut-être changé sur le terrain, mais elle continue à mener ses coéquipières et à interagir avec elles sur le terrain et en dehors.

« Elle travaille très fort, a affirmé l’entraîneuse du Canada, Bev Priestman. Je suis allée la voir à Portland [où elle joue dans la NWSL avec les Thorns] il y a quelques mois. Le regard dans ses yeux, sa faim. Elle travaille encore plus et elle est affamée. »

Quand Christine est affamée, ce n’est pas quelqu’un que tu veux déranger.

Bev Priestman, entraîneuse de l’équipe canadienne

Classées septièmes au monde, les Canadiennes amorceront leur tournoi jeudi contre le Nigeria, à Melbourne. Elles poursuivront leur parcours dans le Groupe B contre l’Irlande, le 26 juillet à Perth, et face à l’Australie, le 31 juillet à Melbourne.

Sinclair, qui est la meilleure marqueuse de l’histoire avec 190 buts en 323 apparitions, est une personne humble qui ne cherche pas à se placer sous les projecteurs, mais son humilité et ses valeurs représentent les racines du caractère de l’équipe canadienne.

Sinclair et les autres vétéranes de l’équipe ont fait de la formation canadienne un environnement accueillant pour toutes les joueuses.

« En tant que Canadiens, nous sommes toujours connus pour être très humbles, très accueillants, très gentils. Et ce n’est pas différent du côté [de l’équipe nationale], a noté la défenseure Vanessa Gilles. Quand tu arrives pour la première fois et qu’il y a des vétéranes comme Christine Sinclair, Desiree Scott – toutes ces joueuses qui sont là depuis des années, qui sont au sommet de leur art depuis des années – qui t’accueillent et qui te traitent comme une personne égale, c’est incroyable. »

La défenseure Shelina Zadorsky, une vétérane de 89 matchs, a qualifié Sinclair « d’héroïne pour tant de Canadiennes et Canadiens, pas seulement pour ses coéquipières ».

« Son humilité m’a tellement inspirée à devenir une meilleure joueuse, une meilleure leader et une meilleure personne », a ajouté Zadorsky.

PHOTO CHRIS YOUNG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Shelina Zadorsky

Originaire de la Colombie-Britannique, Sinclair devra cependant composer sans deux coéquipières clés en l’attaquante Janine Beckie, qui se remet d’une intervention chirurgicale à un genou, et Scott, qui n’a pas eu le temps de se remettre d’une opération.

L’absence de Beckie est connue depuis longtemps, mais Scott a participé au camp d’avant-tournoi en Australie, où elle n’a pas su montrer le sommet de sa forme.

« C’est difficile de voir une de tes meilleures amies vivre ce qu’elle vit en ce moment », a déclaré Sinclair à propos de Scott.

Mener par l’exemple

Sinclair a fait preuve de constance pendant sa carrière, faisant ses débuts chez les séniors à 16 ans en mars 2000. Elle a marqué son premier but seulement deux jours plus tard, à sa deuxième partie.

Les buts sont devenus plus rares dernièrement. Sinclair n’a pas marqué à ses 12 dernières sorties internationales et elle n’a inscrit que 5 buts en 33 apparitions depuis qu’elle a battu le record de 184 buts d’Abby Wambach en janvier 2020.

Elle continue toutefois de mener par l’exemple et d’aider les autres sur le terrain.

Priestman donne du crédit à sa capitaine pour son attitude et ses bonnes habitudes de travail, soulignant qu’elle avait été « remarquable » lors des tests de forme physique d’avant-tournoi.

« Ce qui ressort pour moi actuellement est encore ce niveau de détermination, a indiqué Priestman. De participer à autant de Coupes du monde et de Jeux olympiques. Elle a éventuellement obtenu sa médaille d’or autour du cou, mais elle n’a pas terminé. Elle sait que la chose que ce pays n’a pas encore accomplie, c’est de gagner la Coupe du monde. »

Sinclair a montré qu’elle avait toujours le flair pour le filet à Portland.

Elle a récolté 3 buts et 1 passe décisive en 12 sorties avec les Thorns cette saison. Elle a montré une touche habile en juin lorsqu’elle a marqué contre les Red Stars de Chicago, déplaçant le ballon d’un pied à l’autre pour faire de la place pour un tir avant de loger le ballon derrière la gardienne.

Sinclair n’a pas encore confirmé ses plans après la Coupe du monde avec le Canada. Mais des matchs importants attendent l’équipe, à commencer par un duel de qualification olympique en deux matchs contre la Jamaïque, en septembre.

Sinclair considère que sa recherche de la perfection est la principale raison pour laquelle elle a eu ce genre de carrière.

« Je suis le genre de personne qui n’est jamais satisfaite et qui pense toujours qu’on peut faire mieux, que ce soit individuellement ou collectivement en équipe, a-t-elle exprimé. Ça me motive au quotidien, que ce soit les premiers jours de la présaison à Portland ou la préparation d’une Coupe du monde ici en Australie, j’ai le même état d’esprit. Et c’est pour m’améliorer, pour essayer de faire la différence quand ça compte le plus. »