Après la défaite de samedi du CF Montréal, l’entraîneur-chef Hernán Losada laissait tomber que c’était « difficile » pour son équipe de marquer. Le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Mercredi en fin d’après-midi, lors de la première journée du mercato estival, l’Impact a annoncé avoir recruté l’attaquant Kwadwo « Mahala » Opoku du Los Angeles FC en retour d’un montant d’allocation générale (GAM) de 1,65 million en 2023 et d’un montant de 100 000 $ en GAM en 2024.

Parallèlement, toujours avec le LAFC, le Bleu-blanc-noir a aussi fait l’acquisition d’un montant de GAM de 100 000 $ en 2024 en retour d’une place internationale en 2023. Cette somme sera donc utilisée pour s’adjoindre le Ghanéen de 1,7 m.

« Nous sommes très contents de cette acquisition. C’est un jeune joueur qui a déjà une bonne expérience dans la ligue, notamment en ayant gagné la Coupe MLS l’année dernière en étant un joueur décisif avec le LAFC », a déclaré le vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal, Olivier Renard, dans un communiqué.

« Il pourra nous apporter quelque chose de différent des autres joueurs que nous avons par sa vitesse et sa capacité à un contre un. C’est un profil qui nous manquait dans notre effectif. Je suis persuadé qu’il pourra continuer sa progression avec nous », a-t-il ajouté.

Impact, diversité et progression

Opoku, qui aura 22 ans la semaine prochaine, tentera de dynamiser l’offensive des Montréalais. Seuls les Rapids du Colorado, le Toronto FC et les Red Bulls de New York ont moins de buts inscrits que le CFM.

La mission d’Opuku sera d’être le catalyseur d’une équipe qui est incapable de générer des chances de marquer. Selon le site spécialisé FBref, seul l’Inter Miami a généré moins de buts attendus que les Montréalais cette saison.

Ça tombe bien, car c’est exactement la force d’Opoku. Tant sur l’aile qu’en pointe, il provoque des choses offensivement.

L’an dernier, celui qui a surtout évolué comme ailier a inscrit 7 buts en plus d’obtenir 3 passes décisives, prenant part à tous les matchs de saison de l’équipe qui deviendra championne. Cette saison, il a récolté 4 buts et 2 aides tout en demeurant au cœur du puissant trio offensif du club californien avec Carlos Vela et Dénis Bouanga.

Sans être le joueur qui touche le plus au cuir dans une rencontre, la vitesse, la fougue et le positionnement d’Opoku lui permettent de se créer une pléthore d’occasions. Il se trouve d’ailleurs dans le premier quart du circuit au chapitre des chances de marquer générées.

Son profil est bien différent des autres attaquants du club, comme l’a expliqué Renard. Opoku sera celui qui permettra à Losada de mieux installer son style axé sur la verticalité compte tenu de ses qualités pour jouer en profondeur.

Depuis que Romell Quioto a subi une blessure à long terme, seul Sunusi Ibrahim a été en mesure de créer des occasions de la sorte. Sinon, Chinonso Offor et Mason Toye ont plus de difficulté à être l’étincelle. La nouvelle pioche aura donc un rôle à jouer dans ce registre.

Qui plus est, la transition à Montréal sera faite un peu plus en douceur puisqu’Opoku a déjà évolué à Los Angeles avec le milieu offensif Bryce Duke. Il ne serait pas surprenant de voir les deux joueurs avec un fort potentiel s’entendre comme larrons en foire.

Les répercussions de l’arrivée d’Opoku devraient toutefois se faire sentir dès cette saison.

Toujours respecter le plan

Cette acquisition obtient une fois de plus le sceau d’approbation du plan de club formateur. Le modus operandi de l’équipe – celui d’acquérir de jeunes joueurs et de profiter de quelques bonnes saisons avant de les revendre à profit – a été respecté de nouveau.

Depuis son entrée en poste, Renard a tenté de trouver des joueurs qui correspondaient à cette description dans le circuit, comme il l’a notamment fait avec Alistair Johnston, Djordje Mihailovic et Duke. Si la stratégie a fonctionné avec les deux premiers noms, il espéra que Duke et Opoku pourront faire de même.

À l’instar de la transaction conclue avec l’Inter Miami pour Duke, celle d’Opoku a pris un certain temps pour se concrétiser. Selon l’informateur Tom Bogert, Montréal tentait d’acquérir le Ghanéen depuis le mois d’avril.

À noter que selon le site Transfertmarkt, le nouvel attaquant du CFM a un contrat jusqu’à la fin de la présente saison, mais le club a une option pour prolonger son contrat d’une année supplémentaire.

La venue d’Opoku devrait aussi entraîner quelques départs. Plusieurs joueurs se retrouvent loin dans la hiérarchie des attaquants et ceux qui ont déjà peu de minutes, dont Jules-Anthony Vilsaint, pourraient être envoyés en prêt.

Lors du bilan de mi-saison, Renard avait fait l’apologie de cette méthode pour développer les joueurs, alors il ne serait pas surprenant qu’« un ou deux joueurs » quittent le club en prêt, comme il l’avait supposé.

Du GAM par-ci, du GAM par-là

Depuis le début de la saison, le CF Montréal a dépensé 2,95 millions en GAM pour conclure des transactions. Ce sont des sommes qui ont notamment été obtenues grâce aux ventes de Mihailovic, Johnston et Ismaël Koné. Renard avait expliqué qu’il ne recevrait pas tout le GAM venant de ces transferts d’un coup, mais plutôt au rythme des paiements. Avec l’ouverture du marché des transferts mercredi, le moment était propice pour conclure la transaction. Il s’agit d’ailleurs de la deuxième transaction la plus lucrative de l’histoire du circuit pour un seul joueur. Seule l’acquisition de Paul Arriola par le FC Dallas, pour 2 millions, devance celle d’Opoku.