Maelle Ricker et Dominique Maltais ont réalisé le doublé or-argent de l'épreuve de snowboard cross des Championnats du monde de surf des neiges, samedi, à la station touristique de Stoneham.

Les Canadiennes ont été dominantes au cours des deux premiers tours éliminatoires, et Ricker a eu le dernier mot en finale devant sa grande rivale, qui est restée dans son sillon du début jusqu'à la fin.

«C'est formidable. Tout le monde au sein de l'équipe a accompli du boulot colossal, je suis très contente d'avoir été à la hauteur, a lancé Ricker. Je tenais à ajouter le titre de championne du monde à mon palmarès», a renchéri la championne olympique de Vancouver, âgée de 34 ans.

Ce faisant, Ricker, de Squamish, en Colombie-Britannique, a assuré sa qualification aux Jeux de Sotchi, l'an prochain.

Maltais, 32 ans, n'a pas été en mesure de tenter de réels dépassements et elle a rallié l'arrivée à quelques mètres de Ricker. Toutes deux ont concédé que la course s'était jouée au départ.

«Nous avions les mêmes lignes de course, a expliqué Maltais. J'ai tenté des dépassements qui n'ont peut-être pas été les meilleurs. Mais c'est dur quand tu es sur les mêmes lignes de course. Une petite erreur en haut de parcours m'a fait perdre de la vitesse. J'ai plus tard essayé quelques lignes différentes, mais ça m'a ralenti.»

Le parcours de Stoneham sourit à Ricker, première devant Maltais à l'issue des qualifications jeudi. Elle y a signé un troisième succès de suite, à ses trois dernières participations.

«C'est ma piste porte-bonheur, a-t-elle lancé, en s'esclaffant. Je ne sais pas pour quelles raisons. Mais je suis à l'aise ici, j'aime la piste et j'ai du plaisir à la descendre. Il y a beaucoup de sauts et de virages techniques.»

Forte pression

À l'opposé, Maltais, native de Petite-Rivière-Saint-François, n'a jamais réussi à s'imposer devant son public. C'était la deuxième fois qu'elle finissait deuxième, en six courses à Stoneham. L'an dernier, elle avait dû se contenter de la septième position. Les questions sur le sujet la font tiquer quelque peu.

«Ç'a l'air de vous déranger plus que moi, a-t-elle répondu aux journalistes. C'est sûr que les attentes sont élevées, et c'est bien correct. Je me présentais ici avec deux victoires en poche en deux courses cette saison. Si je ne gagnais pas, ce n'était pas bon. Mais je l'accepte, ça fait partie du jeu.»

Admettant que c'est un défi pour elle de gérer la pression, plus forte qu'ailleurs, la gagnante du Globe de cristal de l'épreuve au cours des deux dernières années était satisfaite de la façon qu'elle a géré la situation. D'autant que pour la première fois en compétition, elle a reçu l'encadrement du personnel de soutien des gens de B210.

«J'ai atteint mes objectifs de course, ne cessait-elle de répéter. J'ai franchi un pas important en vue des Jeux de Sotchi. Il me reste un an, tout est positif.

«Ce n'est peut-être pas le résultat que j'envisageais et que tout le monde souhaitait, a-t-elle continué. Mais ça fait juste me laisser sur mon appétit, et c'est bien correct comme ça. Je suis super contente pour Maelle. Au moins, le titre reste au Canada. Ça me démontre que j'ai encore du travail à faire, du pain sur la planche, et ça me donne de la motivation additionnelle.»

Pour revenir à la finale, la Norvégienne Helene Olafsen, qui effectue un retour au snowboard cross, a été une distante troisième.

Chez les hommes, le champion du monde en titre, l'Australien Alexander Pullin a été impérial, ayant montré la voie aux autres dans les quatre courses auxquelles il a pris part.

L'Autrichien Markus Schairer et le Novégien Stian Sivertzen l'ont entouré sur le podium.

Les Canadiens Robert Fagan et Chris Robanske ont joué de malchance en demi-finale. Fagan a été le meilleur Canadien, avec une septième position. Robanske a pris le dernier rang de la finale consolation, terminant donc 12e pour la postérité.

«Je n'ai pas couru à la hauteur de mes capacités, a commenté Robanske, qui avait obtenu le quatrième meilleur temps des qualifications. J'ai bien fait, mais ce n'était pas suffisamment bon pour le calibre d'athlètes qu'il y avait ici.

«Je suis encore jeune et je viens de revenir à la compétition après avoir été blessé. Je vais continuer d'apprendre et je suis confiant d'être prêt pour Sotchi», a résumé le planchiste de Calgary, âgé de 23 ans.

Les Mondiaux prennent fin, dimanche, avec la présentation de l'épreuve de slalom parallèle. Les Québécois Caroline Calvé et Jasey Jay Anderson vont tenter de faire mieux que vendredi en slalom géant parallèle, même s'il ne s'agit pas de leur épreuve de prédilection.