Dominique Maltais est rentrée tard après sa victoire mardi soir en Autriche. Elle est sortie de table vers 23 heures, a défait son sac, avant de sauter au lit, exténuée après cette longue journée de compétition en haute altitude.

Malgré tout, à trois heures du matin, elle ouvrait les yeux: «OK, je suis prête à repartir.»

Moins de 24 heures après avoir signé sa première victoire en quatre ans, Maltais a remis ça mercredi, remportant la deuxième épreuve de snowboardcross de la Coupe du monde de surf des neiges de Lech am Arlberg, en Autriche.

«J'y ai rêvé avant que ça arrive, a dit l'athlète de 30 ans en entrevue téléphonique. C'est quand même assez rare un doublé comme ça. C'est sûr que j'y avais pensé, mais je suis quand même agréablement surprise que ça ce soit réalisé pour vrai.»

En finale, la Québécoise a encore une fois devancé sa compatriote Maëlle Ricker, championne olympique. La Bulgare Alexandra Jekova a fini troisième.

Si tout le monde de son entourage «capotait», Maltais ne voulait «pas partir en peur» avec ce doublé victorieux en début de saison. «C'est correct, je ne m'emporterai pas avec ça. Il reste quand même une saison à faire. Mais je ne cacherai pas que je suis extrêmement contente. Avec tous les efforts et le temps que j'y ai mis. Je n'ai jamais abandonné. J'ai tout vécu ces dernières années. Ces deux victoires-là, je les méritais, je ne les ai pas volées. L'an dernier, il y a deux Coupes du monde que j'aurais pu gagner mais qui m'ont échappé.»

Celles-là, il était hors de question de les laisser passer. Comme la veille, Maltais a bondi du portillon de départ en finale. Au premier virage, elle a «foncé comme un train». «Je me suis dit : c'est ma place. Après, j'ai pris de la vitesse super vite.»

Elle s'est quand même fait une petite frayeur au milieu du parcours quand elle a été surprise par de la neige molle. Elle a négocié un virage un peu trop agressivement, ce qui l'a déportée vers l'avant. «Je pensais que les autres filles allaient me rattraper, mais finalement, j'avais encore une avance respectable. J'ai joué le tout pour le tout. Tout le monde disait que de la manière dont je ridais, j'aurais facilement pu courir avec les gars. J'étais solide, j'ai fait de bonnes manoeuvres.»

La surfeuse de Petite-Rivière-Saint-François, dans Charlevoix, avait d'ailleurs très hâte de visionner la reprise : «Apparemment, c'était vraiment hot

Inévitablement, Maltais s'est fait rappeler son drame des Jeux olympiques de Vancouver. Elle avait subi une contusion à un poumon et un pneumothorax sur une chute à l'échauffement. Ce grave accident avait empêché cet espoir de médaille de livrer sa pleine mesure. Elle avait été éliminée en qualifications.

Ces deux victoires compensent-elles, ne serait-ce qu'un peu? «Bah... C'est peut-être un petit baume, mais c'est sûr qu'on ne parle pas d'un événement de la même ampleur. Mais aujourd'hui, quand un entraîneur est venu me donner un drapeau canadien pour que je l'amène sur le podium, je trouvais ça cool. J'ai fait : Yeah! Quand on sort le drapeau, c'est parce que c'est sérieux...»

Maltais rentre au pays jeudi. Elle profitera de deux journées de congé à la maison avant de repartir à l'entraînement en prévision de la Coupe du monde de Telluride, au Colorado, où deux épreuves de snowboardcross sont prévues les 17 et 18 décembre. Une petite célébration en perspective? «Pas le temps de fêter. Mon genou me donne assez de misère comme ça...»