Alex Harvey a fini en cinquième place de la course style classique de 10 kilomètres à départ par intervalles, à Val di Fiemme, en Italie, samedi, lors de l'avant-dernière étape des sept compétitions du Tour de Ski.

Le Norvégien Petter Northug l'a emporté après avoir élevé son niveau de compétition d'un cran en prévision des Jeux olympiques de Sotchi, le mois prochain, rétrécissant du même coup l'avance de son compatriote Martin Johnsrud Sundby au classement général de la compétition.

Northug a affiché un chrono de 24 minutes et 45,6 secondes en dépit des conditons alternant entre la neige et la pluie, devançant son coéquipier Sundby par 9,7 secondes. Le podium a été complété par un autre fondeur norvégien, Chris Jespersen.

Pour sa part, Harvey, qui est âgé de 25 ans, a été le premier athlète non-norvégien à franchir la ligne, finissant avec un chrono de 25:21,1.

«Je suis très satisfait du résultat aujourd'hui. Une cinquième place comme ça, sur un départ individuel en style classique, c'est mon meilleur résultat à vie, donc j'étais vraiment, vraiment content, a admis Harvey. Les conditions étaient assez difficiles pour les farteurs, mais ils nous ont donné des skis très performants, donc j'ai été capable de bien skier du début à la fin.

«Mais les Norvégiens ont vraiment gagné le gros lot aujourd'hui, a-t-il poursuivi. Ils ont placé quatre skieurs dans les quatre premiers, donc ils ont fait un gros coup. J'étais très content de me retrouver derrière eux, et de me dire que j'avais battu tous les autres.»

Ivan Babikov, de Canmore, en Alberta, s'est classé 27e (26:02,7) dans cette course, tandis que son compatriote Devon Kershaw, de Sudbury, en Ontario, a abouti en 52e place en vertu d'un chrono de 26:47,8. Babikov sera d'ailleurs le seul fondeur canadien à prendre le départ de la dernière étape du Tour de Ski, puisque Harvey et Kershaw ont choisi de faire l'impasse.

Harvey complétera donc le Tour de Ski avec une récolte d'une médaille d'or, une d'argent et une autre de bronze. Il s'est dit très confiant à l'approche des Jeux olympiques de Sotchi.

«Maintenant, la fenêtre se rétrécie beaucoup pour améliorer les choses, a convenu le Québécois, qui a assuré ne souffrir d'aucun complexe d'infériorité par rapport aux Norvégiens. Il faut choisir une chose à améliorer et moi j'ai décidé que ce serait la forme physique. Puisque les JO seront en altitude, on va avoir un camp d'entraînement en altitude, pour s'adapter physiquement. Je pense qu'il y a encore des gains à faire à ce niveau-là.»

L'avance de Sundby devant Northug est désormais de 48,5 secondes, et de 1:26,8 devant Jesperen à l'aube de la dernière étape, qui sera disputée dimanche avec l'ascension de l'Alpe de Cermis.

Northug a remporté l'épreuve de 15 kilomètres style classique l'an dernier aux Championnats du monde de ski de fond à Val di Fiemme, et il s'est aussi adjugé la médaille d'or au 50 kilomètres des Jeux olympiques de Vancouver en 2010.

Du côté féminin, une course de 5 kilomètres style classique sera présentée plus tard samedi.

Le Tour de Ski, une série de sept compétitions étalées sur neuf jours, est un des événements marquants de la saison de ski de fond, mettant les athlètes à l'épreuve à tous les niveaux et sur toutes les distances, sur quatre parcours différents répartis dans trois pays différents.

«Comme un infarctus»

L'athlète de St-Ferréol-les-Neiges, qui a perdu un rang au classement général et occupe actuellement la quatrième place du Tour de Ski, ne participera pas à la poursuite de neuf kilomètres dimanche, débouchant sur une montée constante de l'Alpe de Cermis.

Harvey a participé à cette étape dans le passé, mais la montée escarpée lui procure des troubles de santé, surtout des problèmes de débit sanguin dans une artère de sa jambe. L'action de soulever la jambe en montée met beaucoup de pression sur le muscle fléchisseur de la hanche, et sur ses artères.

«Mon corps s'est habitué à ça, car je suis capable de compenser avec le haut du corps, a expliqué Harvey, qui s'est fait rassurant quant à son état de santé. C'est sûr que lorsqu'il y a des montées, ça ne prend pas tant de temps que ça pour que mes jambes commencent à coincer, mais il n'y a jamais de montée qui dure 15 ou 20 minutes comme celle du Tour de Ski. Ça fait déjà quelques années que mon corps s'adapte à ça, donc il n'y a pas de problème.»

«Ses muscles sont capables de tolérer l'absence d'oxygène pendant quelques minutes, s'il y a une période de récupération après, a précisé la Dre Mireille Belzile, de l'équipe canadienne de ski de fond. À ce moment-là il n'y aura pas de dommage au niveau des jambes, outre que des douleurs musculaires. Le problème, c'est la durée du manque d'oxygène. Ça donne l'équivalent de faire un infarctus pour un patient cardiaque. (...) Mais avec une montée de deux minutes, c'est pas un problème.»

Harvey s'offrira une semaine de repos avant de participer à la Coupe du monde de Szklarska Poreba, en Pologne, les 18 et 19 janvier, puis de Toblach/Dobbiaco, en Italie, les 1er et 2 février. Il participera ensuite au camp d'entraînement final de l'équipe canadienne de ski de fond, avant de participer aux Jeux de Sotchi quelques jours plus tard.