En l'absence de plusieurs des principaux ténors de la Coupe du monde, le Canadien Devon Kershaw sera bien la tête d'affiche des épreuves du week-end à Québec avec Alex Harvey, qui le considère pratiquement comme un frère.

Deuxième du classement général de la compétition, la saison dernière, l'Ontarien est bien plus qu'un simple coéquipier, d'autant plus qu'il est l'un des athlètes les plus sympathiques qui soient.

«C'est un grand plaisir pour nous de venir skier ici, à Québec, devant nos partisans, a raconté Kershaw en entrevue, en début de semaine, dans un excellent français. L'hiver dernier, quand nous avons contesté les nationaux au mont Sainte-Anne, c'était déjà le plus grand événement national auquel j'avais participé. Alors, imaginez cette semaine!»

Tout juste arrivé d'Europe après une longue journée de voyage - l'équipe avait raté une correspondance... -, Devon s'est toutefois exprimé avec beaucoup d'enthousiasme.

«C'est une belle occasion d'avoir de la visibilité pour notre sport dans une grande ville de l'Est du pays, a-t-il expliqué. Nous ne sommes certainement pas au sommet de notre forme, mais ce sera un plaisir de skier ici en espérant obtenir la meilleure position possible.»

Comme Harvey, Kershaw a axé sa saison sur les Championnats du monde, en février en Italie, où les deux hommes défendront leur titre du sprint par équipe. Il n'est donc pas encore bien «affuté», mais se dit heureux de ses progrès.

«J'avais fait la même chose l'an dernier et cela ne m'a pas empêché de finir au deuxième rang de la Coupe du monde, a rappelé le fondeur qui aura 30 ans dans quelques jours. Nous allons progresser en cours de saison et ce sera important d'arriver au sommet de sa forme au bon moment.»

Un champion méconnu

Actif en Coupe du monde depuis 2005, deux fois olympien (Turin en 2006 et Vancouver en 2010), Devon a connu une saison exceptionnelle en 2011-2012, remportant trois épreuves en route vers sa deuxième place sur le podium de la saison. Il a touché plus de 100 000 $ en bourses, bien moins que le Norvégien Petter Northung certes, mais beaucoup plus que la plupart des skieurs canadiens.

Kershaw, qui a grandi à Sudbury et vit maintenant à Canmore, demeure pourtant très méconnu chez lui. En cette période où on établit la liste des «athlètes de l'année», son nom est souvent oublié.

«Je ne sais pas trop pourquoi, souligne-t-il. Notre sport a beaucoup plus de visibilité qu'auparavant, mais reste quand même peu connu. Nos bonnes performances et des événements comme cette Coupe du monde de Québec vont sûrement contribuer à améliorer la situation.

«Mais je ne me plains pas. J'ai beaucoup de plaisir à mener ma carrière. Notre équipe forme un beau groupe, avec Alex et les autres, et nous nous amusons beaucoup en voyage, ce qui est important quand on est à l'étranger une grande partie de l'année. Et j'aime bien pouvoir entrer dans un café sans être dérangé.»

Cette semaine, pourtant, Devon sait qu'il sera reconnu dans les rues de Québec. Que les admirateurs n'hésitent pas à le déranger. Comme toujours, il est là pour avoir du plaisir et sera heureux de le partager avec ses interlocuteurs!